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« La santé n’est pas une variable d’ajustement budgétaire »

Visite. Catherine Vautrin, ministre de la Santé, du Travail et des Solidarité a visité l’hôpital de Troyes avec une enveloppe Ségur de 30 M€ pour les travaux et notamment les urgences.

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Photo de Catherine Vautrin en rencontre avec le personnel
Visite de l’hôpital et échanges avec le personnel pour Catherine Vautrin. (Crédit : MBP)

« Je mesure l’importance du Centre hospitalier de Troyes. L’État arrive avec une première enveloppe au titre du Ségur pour ce très beau projet de rénovation des urgences. » Le 29 mars dernier, Catherine Vautrin, ministre de la Santé, du travail et des solidarités, a donné le coup d’envoi des travaux du service d’accueil des urgences (SAU) de l’hôpital avec 30 M€ au titre du Ségur sur les 73,6 M€ nécessaires pour la mise aux normes et l’amélioration des équipements de l’établissement. « Le projet de refondation du SAU a fait l’objet d’une vraie co-construction entre la direction de l’hôpital, l’œil d’un professionnel d’un hôpital extérieur et toutes les équipes des urgences qui se sont engagées en donnant leur vision. C’est important, ce sont eux qui sont là au quotidien au service des patients », précise Catherine Vautrin.

Fruit d’un consensus, le projet architectural réorganise complètement le parcours des patients. « Nous avons décidé de changer notre manière de faire en impliquant les urgences mais aussi tous les services et les partenaires médicaux, paramédicaux, pompiers… pour aboutir à un projet architectural et surtout organisationnel pour les patients et les personnels avec un système de marche en avant », explique Damien Patriat, directeur des Hôpitaux Sud Champagne en présentant les travaux qui devraient s’achever au printemps 2025. Le parcours de soin est redéfini avec un pôle IOA, infirmier organisateur de l’accueil, qui dispatche les arrivées en ambulance d’une part et celles des piétons venus d’eux-mêmes aux urgences. Un circuit court pédiatrique permettra de sortir les enfants du flux des urgences.

La maison médicale de garde, installée au sein du SAU, consultera jusqu’à minuit. Une zone de soin essentielle accueillera les urgences vitales à proximité immédiate des circuits de soins et 15 salles d’examen seront installées près de la future unité d’hospitalisation de courte durée de 12 chambres pour les patients placés 24h sous surveillance et un espace pour ceux en attente d’examen. Le parcours doit fluidifier la gestion des soins et améliorer les conditions d’accueil et de travail. Les professionnels disposeront également de salles de repos et de vie réaménagées.

22 M€ pour les équipements complémentaires

Le projet global de restructuration de l’hôpital de Troyes doit renforcer son attractivité et encourager la montée en compétence du personnel. Les travaux prévoient ensuite la création du nouveau pôle mère et enfant, l’acquisition de plateaux techniques pour le traitement de pathologies comme le cancer, des équipements d’imagerie. « Il reste des projets que nous allons regarder pour aller encore plus loin, on parle de 22 M€ complémentaires », précise Catherine Vautrin.

Troyes gagne 750 nouveaux habitants par an depuis 2 à 3 ans. François Baroin, maire de la ville, insiste sur « la nécessaire anticipation budgétaire à 10, 15 et 20 ans sur le positionnement de la santé et de la santé publique par rapport à cette augmentation de population. (…/…) La présence de la ministre et les échanges que nous avons eus vont dans la bonne direction pour permettre un rebond en affectant les moyens financiers nécessaires à l’hôpital de Troyes qui n’est pas juste un lieu qui reçoit du public, c’est le premier employeur du département ». La venue de Catherine Vautrin a ainsi été l’occasion de régler le sujet des 500 000€ pris en charge par Troyes Champagne Métropole à la place de l’État pour acheter des équipements respiratoires lors de la période Covid et de se projeter sur le financement d’équipements qui n’entrent pas dans l’enveloppe Ségur. Pour la ministre, « l’hôpital de Troyes est l’élément de sécurité de tout un bassin de vie sur l’Aube et le Sud de la Marne. Il est aussi un enjeu majeur de ressources humaines et de renouvellement des générations et cela nous oblige à renforcer son attractivité. (…/…) La santé n’est pas une variable d’ajustement budgétaire. Cela ne veut pas dire que la santé n’a pas un coût. Chacun doit être conscient de l’importance qu’il y a à être responsable dans ses dépenses de santé ».