Automobile

Bonus électrique : une première liste

Automobile. L’État a rendu publique la liste des véhicules 100% électriques, voitures et utilitaires légers, répondant aux critères permettant de bénéficier des primes à partir du 1er janvier 2024.

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Photo de la Peugeot e-lionday
(Crédit : DR)

Cette fois, on est fixé. Les services de l’Etat ont révélé la liste d’une soixantaine de véhicules pour environ 80 versions répondant aux critères permettant de bénéficier du bonus écologique réservés aux seuls modèles 100% électriques en 2024. Les nouvelles règles du bonus ont officiellement pour objectif d’exprimer la réalité des émissions d’un modèle 100% électrique, en prenant en compte l’origine des matériaux qui le constituent, les batteries, l’assemblage et son acheminement du lieu de production à sa destination finale.

Le tout détermine un score écologique qui doit être au minimum de 60 points (sur 80) pour prétendre aux primes. Condition nécessaire mais non suffisante, puisque les voitures doivent également satisfaire à des critères de poids (moins de 2 400 kg en 2023) et de prix de vente (moins de 47 000 €).

Dans les faits, il s’agit surtout de mettre hors jeu les constructeurs chinois qui commencent à envahir le marché avec des produits plus ou moins comparables à leurs concurrents européens, affichés à des tarifs percutants. Rien de scandaleux à chercher à préserver un des rares secteurs industriels français encore puissant représentant plusieurs centaines de milliers d’emplois directs ou indirects.

On ignore le détail des modèles pour lesquels les marques ont constitué un dossier ouvrant droit au bonus. Le chiffre de 500 candidatures circule. On n’en sait pas davantage sur ceux qui ont été recalés. On connait seulement ceux qui figurent dans la première liste entrant en vigueur le 1er janvier. Au fil du temps et des commercialisations, d’autres voitures et utilitaires s’y ajouteront.

Aucune voiture d’un constructeur chinois ne figure dans la liste rendue publique le 15 décembre. Mission accomplie pour le moment. Victimes co-latérales, les voitures coréennes et japonaises assemblées en Asie, à l’exception notable de la Mazda MX.30 et de la Hyundai Kona. Autre victime et pas des moindres, la Dacia Spring.

La voiture électrique la plus abordable du marché, même si ses tarifs ont été pris de fièvre depuis quelques mois, passe à la trappe en raison de sa fabrication « made in China ». Et laisse provisoirement la vedette chez Renault-Dacia à la Twingo électrique qui revient sous les projecteurs à quelques mois de sa retraite commerciale...

Le carton plein des marques françaises

Globalement, les marques françaises et les groupes à coloration nationale, tirent leur épingle du jeu. Une récompense pour ceux qui n’ont pas délocalisé leur production hors d’Europe.

Un grand gagnant, le groupe Stellantis, plus particulièrement Peugeot dont six modèles répondent positivement aux conditions requises et, dans une moindre mesure, Citroën avec quatre voitures. Au total, Stellantis obtient le feu vert écologique pour 24 véhicules dont des utilitaires Peugeot, Citroën, Opel et Fiat. Plus du tiers des véhicules éligibles !

On connait la position tranchée de Carlos Tavarès vis à vis du tout électrique. A défaut d’approuver cette orientation forcée, le patron de Stellantis a mis son entreprise en ordre de bataille avec succès. Cinq Renault et deux Nissan ont été également retenues, tant et si bien que les deux groupes français constituent presque la moitié de cette liste initiale.

Les groupes nationaux font mieux que le Groupe VW, n°1 européen, dont seulement sept voitures pourront accéder aux primes dont la sympathique Up ! dont la production est arrêtée. Du coté des marques premium, BMW et Mercedes obtiennent le quitus pour trois modèles alors qu’une seule Audi a été retenue.

Outre la Dacia Spring (27 000 unités depuis le début de l’année), deux autres vedettes du marché électrique national sont privées de prime : la Tesla Model3 (20 000) et la MG4 (16 000). Un trio concentrant près du tiers des immatriculations du secteur depuis le début de l’année. Les Kia Niro, Mustang Mach-E et Toyota bZ4x, la première 100% électrique du n°1 mondial, n’auront pas davantage droit au bonus à partir du 1er janvier. Petite surprise : l’éligibilité de la Tesla Model Y dont les SUV à destination de la France sont assemblés en Allemagne.

Certains voient dans l’hégémonie des marques françaises dans cette première liste un encouragement implicite à maintenir des tarifs élevés, générateurs de marges généreuses pour les entreprises. Pas si simple dans les faits car une guerre des prix est plus que probable. Plusieurs marques ont déjà annoncé leur volonté de compenser l’absence de bonus par un rabais équivalent sur leur tarif catalogue.

D’autres ont prévu de passer sous la barre des 47 000€ avec des versions moins équipées. Après avoir subi des hausses élevées depuis des mois et des mois, les clients ne seraient pas mécontents de voir le balancier de nouveau pencher en leur faveur...