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Poursuite des investissements écoresponsables pour la COVAMA

Champagne. La COVAMA (Coopérative vinicole de la Vallée de la Marne) est fortement engagée dans la décarbonation de ses activités. Pompe à chaleur, co-voiturage, bornes électriques, ruches, éco-conception et maintenant installation de 414 panneaux photovoltaïques au-dessus d’un bâtiment dédié, mis en service début mars.

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Photo de panneaux photovoltaïques
414 panneaux photovoltaïques ont été installés sur une surface de 800 m² pour une puissance de 395 WC. (Crédit : DR)

Voilà plusieurs années que la COVAMA (Coopérative vinicole de la Vallée de la Marne) œuvre pour réduire ses émissions carbones et chaque année, la coopérative investit toujours un peu plus dans la décarbonation de ses activités. « Cela fait plus de 20 ans que nous n’utilisons plus d’énergie fossile grâce à l’installation de pompes à chaleur alimentées exclusivement en électricité », indique ainsi Jean-Noël Pfaff, Directeur général de la COVAMA / Champagne Pannier, situé à Château-Thierry(Aisne). L’augmentation de 50% de la facture ces deux dernières années, pour atteindre, en 2023, le demi-million d’euros, a-t-elle joué dans l’installation en octobre dernier de 414 panneaux photovoltaïques ?

« La démarche est bien plus profonde que cela », note le Directeur général. Car finalement, la COVAMA ne consommera en moyenne que 8% de sa consommation totale d’énergie grâce aux panneaux. « Les panneaux sont équipés de la technologie SOLAR EDGE, constitués d’optimiseur permettant de grouper les panneaux 2 à 2 pour sécuriser l’installation et faciliter sa gestion. Sur une très belle journée et le week-end, avec les chaines de production à l’arrêt, on peut monter jusqu’à 20% d’autoconsommation », précise Aurélie Sarazin, Responsable des moyens généraux. Les panneaux photovoltaïques de 395 WC – pour une puissance totale de 163 KWC – ont été installés sur 800 m² de surface d’un bâtiment spécialement construit à cet effet et abritant désormais caisses et bouteilles en verre, à l’arrière du bâtiment principal.

Le projet au total a coûté 750 000 euros (dont 170 000 euros pour les panneaux uniquement). « Nous avons choisi un constructeur français, Voltec Solar, implanté en Grand Est (Alsace) et pour l’installation et la maintenance c’est l’entreprise châlonnaise Siliceo qui est intervenue. » L’économie circulaire jusqu’au bout. « Dès que nous avons des projets, quels qu’ils soient, nous réfléchissons à la manière la plus écologique et responsable de les aborder, même si cela a un coût. »

66% des surfaces certifiées

Au quotidien, la COVAMA accompagne également ses vignerons coopérateurs dans des démarches de viticulture durable et HVE (Haute valeur environnementale). Certifiée ISO 22 000 en 2013, elle travaille avec les 550 familles adhérentes pour obtenir les certifications HVE, Viticulture durable en champagne (VDC) et bio, certaines devenant obligatoires d’ici 2030. « 66% de nos surfaces sont certifiées : 24% le sont en HVE, 41% en VDC et 1% en bio. En 15 ans, nous avons divisé nos intrants par deux », précise Jean-Noël Pfaff.

La COVAMA est aujourd’hui propriétaire des marques de champagne Pannier, Jacquart et Montaudon, racheté en 2010 à LVMH. Chaque année, elle commercialise 5 millions de bouteilles de champagne. Consciente que la biodiversité doit être préservée pour assurer la pérennité du terroir sur lequel sont cultivés les 730 hectares de vignes situées aussi bien dans l’Aisne que dans la Marne, la Coopérative vinicole de la Vallée de la Marne a mis en place bien d’autres mesures environnementales depuis plusieurs années.

« Nous avons installé sur notre site de 33 000 m², quatre ruches contenant 40 000 abeilles et participant au développement de tout un écosystème. Elles se trouvent à proximité de la Maison Pannier, à côté des vignes pédagogiques plantées en 2017 sur notre site. Ainsi, depuis 2021, nous récoltons notre propre miel. » Quant aux espaces verts, ils sont entretenus par des moutons, grâce à un partenariat avec le lycée agricole et viticole de Crezancy (02). « Pendant une quinzaine de jours, une dizaine de moutons vient pâturer sur notre site. »

Les salariés aussi sont associés à la démarche durable de la coopérative puisqu’un service de covoiturage est proposé avec mise à disposition de véhicules par la coopérative elle-même. « Depuis 2000, nous avons mis trois véhicules à disposition. Une dizaine de salariés effectue du covoiturage ce qui a permis, depuis sa mise en place, une économie de 4,2 millions de kilomètres ! »

Photo de Jean-Noël Pfaff, Manuel Michaux et Stéphane Fauvet
Jean-Noël Pfaff, Directeur général de la COVAMA, Manuel Michaux, président du Conseil d’Administration de la COVAMA et Stéphane Fauvet, vice-président. (Crédit : ND)

En plus de cette initiative, deux bornes de recharge électrique sont installées à l’entrée du site, sur le parking. Elles peuvent être utilisées aussi bien par les salariés que par les visiteurs et viennent « compléter un réseau qui compte une cinquantaine de bornes déjà disponibles à Château Thierry ».

Eco-conception

Dernier point et pas des moindres concernant l’écoresponsabilité, la COVAMA a lancé sur sa gamme 100% Meunier, un packaging éco-conçu, c’est-à-dire que le papier d’impression comporte des caractéristiques spécifiques de conception : « Un papier d’impression non couché, mat et lisse, sans bois et réalisé à partir de 15% de déchets de raisin issus de la vinification. Le papier restant contient 40% de matières postconsommation et fibres recyclées et 45% de pâte de bois vierge », détaille le Directeur général.

Ainsi, « le suremballage de la gamme 100% Meunier est réalisé en 100% kraft, sans colle ni scotch ». À l’avenir, l’ambition de la coopérative est de réduire de 30% sa consommation d’eau. « On est sur du temps long. Chaque année, nous investissons au total dans tous les secteurs de l’entreprise, 4 millions d’euros environ. S’il n’est pas possible d’évaluer combien nous investissons pour l’écoresponsabilité et la RSE, en revanche, chacune de nos actions prend en compte cette dimension. Cela fait 60 ans que nous sommes là, et nous comptons bien être encore présents les 60 prochaines années. »