Collectivités

Si, ça peut fonctionner dans les Ardennes…

Conférence. La pépinière d’entreprises d’Ardenne Métropole a proposé une soirée au titre volontairement déroutant : « Ça ne fonctionnera jamais ici ! », afin de casser les idées reçues.

Lecture 5 min
Photo de Melaine du Merle, Karine Réveil, Pol Bouchex et Marie Dalmen
Les quatre invités de la soirée : Melaine du Merle, Karine Réveil, Pol Bouchex et Marie Dalmen. (Crédit : PR)

Quatre acteurs économiques étaient invités pour évoquer leur expérience et leur réussite professionnelle dans les Ardennes. Melaine Du Merle, directeur du château-fort de Sedan ; Pol Bouchex, chocolatier ; Marie Dalmen, Directrice d’agence Petit-fils ; et Karine Reveil, directrice de l’usine Amada de Charleville-Mézières ont ainsi relaté leur parcours et leurs étonnements non sans quelques pointes d’humour parfois.

Mais aussi les joies de retrouver une nature préservée, des forêts relaxantes, une proximité avec les acteurs économiques qui font avancer les dossiers plus vite et tisser rapidement les réseaux. Co-auteure du livre les Audacieux, Valérie Alasluquetas, est elle aussi, intervenue via des vidéos en interpellant notamment le public par cette phrase provocatrice et bien dans le thème de la soirée « Il n’y a que des Ardennais pour se poser de telles questions sur leurs atouts, ils sont là juste devant vos yeux ».

Pour Pol Bouchez, 31 ans, de souche ardennaise et qui gère une chocolaterie artisanale de cinq salariés à Charleville-Mézières depuis 2018, « il faut se donner les moyens et croire en son projet dans un département où il y a du potentiel en matière d’exploitation et un savoir-faire sur place ». Issu du Centre de la France, Melaine du Merle, 35 ans, directeur du château-fort de Sedan se félicite de son choix d’être venu dans les Ardennes.

« Ce département sous-estime ses capacités. Mais quand on fait preuve d’ambition et qu’on se donne les moyens pour atteindre ses objectifs, on y arrive. Grâce au groupe Safran qui a ainsi investi 1,5 million d’euros au départ, nous sommes parvenus à atteindre les 135 000 visiteurs. Avec le bassin de population existant, la proximité de la Belgique où l’inflation est plus forte qu’ici, et un gros travail de revitalisation de ce site, on savait pouvoir surfer sur un fort potentiel touristique. Nous avons pu relever notre pari en démarrant d’une situation presque vierge pour offrir aux gens un nouveau type de loisirs. »

Marie Dalmen : de Nouméa à Charleville-Mézières

L’histoire de Marie Dalmen, 46 ans, est un peu particulière puisqu’elle a vécu dix ans à Nouméa en Nouvelle-Calédonie où elle était directrice commerciale d’une société où elle s’occupait d’importation et de distribution de produits. « Je voulais me rapprocher de ma famille qui était installée ici. À mon arrivée à Charleville-Mézières, en novembre 2022, j’ai ouvert au sein de la pépinière une agence Petits-Fils, devenant franchisée du premier réseau privé français (270 antennes sur le territoire national). Et avec mes deux salariés, nous aidons les personnes âgées et handicapées dans le maintien à domicile avec un positionnement haut de gamme, en sélectionnant des auxiliaires de vie (une trentaine sur les Ardennes) qui doivent toutes avoir trois ans d’expérience professionnelle et des diplômes reconnus par l’Etat. Elles interviennent toujours chez les mêmes bénéficiaires, des particuliers-employeurs, dont elles sont les salariés. On n’est pas dans un monde classique de prestataire mais dans un univers un peu plus privilégié. C’est une philosophie d’intervention un peu différente ».

Et de conclure : « comme quoi, c’est possible d’intervenir dans les Ardennes avec une prestation un peu plus premium dans l’aide à domicile ».

Quant à Karine Réveil, directrice d’Amada, nous lui avions déjà consacré un portrait dans ces colonnes. La Sedanaise de 44 ans, entrée chez Amada en 2004, comme responsable méthodes et amélioration continue, a franchi différents paliers pour devenir directrice de la Supply Chain Europe en 2020 et directrice de l’usine carolomacérienne en 2022 où elle encadre 140 personnes.

C’est tout sourire que les invités sont repartis de cette séance de thérapie de groupe qui a probablement rendu l’assistance présente plus positive et combative, loin des messages ambiants. Boris Ravignon a conclu la soirée avec une petite note d’humour en citant Marcel Achard : « Il est bon de dire du bien de soi-même… Ça se répète et on finit par ne plus savoir d’où ça vient ». Et si le rebond commençait après cette soirée motivante…