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Colère des agriculteurs : que propose Carole Delga en Occitanie ?

Politique. Alors que la mobilisation des agriculteurs continue à prendre de l’ampleur partout en France, la présidente de la région Occitanie - berceau de cette contestation agricole - a esquissé des pistes de solutions pour protéger l’agriculture occitane, et plus largement française.

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Photo de Carole Delga
Pour la présidente de région Carole Delga, les revendications des agriculteurs sont légitimes et appelle le gouvernement à tenir ses engagements. (©Région Occitanie)

Plus les jours passent et plus la colère des agriculteurs s’étend à travers tout le pays. Hier, jeudi 25 janvier 2024, plus de 60 points de blocage et de manifestations étaient recensés en France à la mi-journée.

Berceau de cette contestation agricole, l’Occitanie reste la région où la mobilisation est la plus forte et aussi la mieux organisée. Haute-Garonne, Tarn, Hautes-Pyrénées, Aveyron, Gers, Tarn-et-Garonne… L’ensemble des départements ou presque sont concernés. Selon nos confrères de 20 minutes, le blocage le plus important a lieu sur l’A64, où la route est fermée entre les sorties 26 et 27 depuis maintenant plusieurs jours.

L’Île-de-France bientôt bloquée ?

C’est dans ce contexte tendu que les représentants syndicaux de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA) ont été reçus le 22 janvier à Matignon par le nouveau Premier ministre Gabriel Attal. Dans leur besace, une liste de 24 revendications prioritaires parmi lesquelles : le respect absolu des lois Egalim sur le partage de la valeur entre acteurs de la chaîne alimentaire française via « des contrôles renforcés sur tout le territoire », la compensation pour la hausse de la taxation du gazole non routier (GNR) ou encore le paiement immédiat des aides de la PAC et des indemnisations.

Dans l’attente de réponses concrètes de la part de l’exécutif, les agriculteurs ont annoncé poursuivre leurs actions de protestation. À bout, plusieurs d’entre eux ont même brandi la menace de bloquer toute l’Île-de-France d’ici à dix jours. En Occitanie, syndicats et agriculteurs ne sont pas les seuls à demander au gouvernement de prendre ses responsabilités.

Dans un communiqué daté du 22 janvier, la présidente de région Carole Delga presse en effet le gouvernement de tenir « ses engagements » et de protéger «  l’agriculture française en déployant des moyens à la hauteur des enjeux de la transition et en accompagnant les exploitations dans un modèle durable et rémunérateur ».

Partie à la rencontre des agriculteurs du Volvestre, au sud de Toulouse, aux côtés de Sébastien Albouy, président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, l’élue s’est engagée auprès d’eux à porter leurs revendications à Paris et à Bruxelles :

Leurs revendications sont légitimes et doivent continuer à être portées sans aucune violence : la coupe est pleine pour des gens qui travaillent beaucoup, qui se sentent mal aimés et caricaturés et qui doivent encore s’adapter sans accompagnement. Les agriculteurs d’Occitanie ont répondu présents sur la montée en gamme environnementale et sur la qualité des produits mais ils n’en ont tiré ni plus de revenu, ni plus de reconnaissance. »

Nomination d’un préfet de l’eau ?

Celle qui est aussi présidente de Régions de France s’est dite favorable à des « solutions région par région », demandant notamment la nomination d’un « préfet de l’eau parce que la région Occitanie, qui subit le plus fortement le changement climatique et la sécheresse, doit être un territoire d’expérimentation en la matière ».

Consciente également de l’urgence dans laquelle se trouve des milliers d’éleveurs occitans impactés par la maladie hémorragique épizootique (MHE), Carole Delga a annoncé que la « Région apporterait un soutien spécifique aux agriculteurs touchés en complément aux interventions de l’État ».

Enfin, l’élue souhaite attirer l’attention du gouvernement quant à la concurrence déloyale dont sont victimes les agriculteurs français en sommant ce dernier de faire respecter la loi Egalim et « en agissant de façon offensive contre les accords commerciaux internationaux qui menace l’agriculture française, en mettant en place des mesures miroirs imposant les mêmes standards de production pour les produits importés ».