Avec 1 500 apprentis, le CFA de Blagnac fer de lance de l’apprentissage en Occitanie
Formation. Le CFA commerce et services de Blagnac, en Haute-Garonne, fête cette année, un double anniversaire : ses 50 ans d’existence et les 30 ans de son installation dans ses locaux de l’avenue Georges Brassens. Nouvelles formations, création d’une rue du commerce... en 2024, le CFA affiche une belle dynamique. Il organise des portes ouvertes le 20 mars.
L’apprentissage a le vent en poupe. Fin décembre 2023 en France, on comptait 1 020 000 apprentis, soit une augmentation de 4,8 % par rapport à fin décembre 2022. Sur l’année 2023, dans l’ensemble de l’Hexagone, ce sont 852 200 contrats d’apprentissage qui ont débuté, soit une augmentation de 1,9 % sur un an.
En Occitanie, l’engouement pour ce dispositif de formation fondé sur le principe de l’alternance est tout aussi fort. En lien avec la réforme de 2018, le nombre de contrats d’apprentissage a en effet triplé en région depuis 2017, une progression plus rapide que dans le reste de la France métropolitaine (source Dreets).
En 2022, plus de 73 700 contrats d’apprentissage ont ainsi débuté en région, un record. Parmi les 263 organismes de formation par apprentissage (OFA) que compte l’Occitanie, le CFA de Blagnac, dédié aux métiers du commerce et des services, est l’un des plus dynamiques. Il propose une quarantaine de formations, du CAP au Bac +3, dans les filières cuisine, restauration, hôtellerie, commerce et services aux entreprises.
25 000 diplômés sortis du CFA de Blagnac depuis sa création
Pourtant, explique Florence Bar-Ledieu, la directrice de l’établissement :
C’est une bataille de tous les jours pour prouver que l’apprentissage est capital dans le monde du travail. Nous sommes le premier CFA d’Occitanie à accueillir autant d’appentis sur un seul site, en moyenne 1 500, en fonction des années. »
La directrice, qui a rejoint le CFA en 2020 après une carrière dans la formation, insiste beaucoup sur les valeurs transmises par l’apprentissage, « véritable ascenseur social ». « Nous sommes une courroie de transmission pour aider les jeunes à trouver leur chemin », ajoute-t-elle.
Le CFA a récemment fait évoluer sa gouvernance. Maguelone Pontier, directrice du MIN de Toulouse, et Thomas Fantini, fondateur du groupe Esprit Pergo, deux figures emblématiques du secteur de l’alimentaire dans l’agglomération, assurent en effet désormais la co-présidence de l’organisme. Ariane Daguin, la cheffe d’entreprise gersoise installée aux États-Unis, est cette année marraine de promotion, elle succède à Guillaume Gomez, ambassadeur de France de la gastronomie et représentant du Président de la République.
1200 entreprises partenaires
De plus en plus d’apprenants choisissent de rejoindre le CFA après un premier parcours professionnel. D’ailleurs des passerelles existent dans les matières générales pour faciliter ces reconversions. Les deux pôles, commerce et services, connaissent le même succès. L’établissement, soutenu par la Région Occitanie, est financé en grande partie par les cotisations des employeurs reversées par les opérateurs de compétence (OPCO).
Parmi les 39 formations qu’il dispense, le CFA de Blagnac en propose de très récentes telles que le CAP Primeur, créé en 2018 à l’initiative du toulousain Éric Fabre, meilleur ouvrier de France (MOF) primeur. Trois apprenants ont déjà obtenu le titre de meilleur apprenti de France (MAF).
L’offre de formations du CFA s’est aussi enrichie du Bac Pro animation enfance et personnes âgées en partenariat avec le TUC (Toulouse Université Club), d’un Bac + 3 en comptabilité-gestion et d’un autre en administration d’infrastructures sécurisées. L’établissement s’appuie sur un réseau de 1 200 entreprises pour proposer des offres en alternance. Mais ajoute Florence Bar-Ledieu :
Nous avons beaucoup de demandes chaque année. 400 offres d’entreprises ne sont pas pourvues. »
En 2024, l’établissement se modernise. Outre l’installation de tableaux interactifs, une rue du commerce, comprenant un espace bar-cave à vin-restauration viendra renforcer l’arsenal pédagogique qui comprend déjà 6 000 m2 de plateaux techniques et un restaurant d’application. Elle permettra aux apprenants de se mettre en situation. Les travaux sont lancés.
« De la formation initiale à la reconversion, nous comptons parmi nos ex-apprentis des réussites époustouflantes », assure Florence Bar-Ledieu avant de conclure : « Nous exerçons le plus beau métier du monde : on fait grandir nos jeunes. » Directrice engagée, elle est aussi secrétaire générale de la FNADIR, la fédération nationale des directeurs de centres de formations d’apprentis.