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Mobilisation agricole : la Région Occitanie annonce une baisse de charges sur l’irrigation

Agriculture. Les annonces ne se sont pas faites attendre. En réaction au mouvement de colère des agriculteurs en Occitanie et un peu partout en France, la présidente de région avait annoncé dès le 22 janvier dernier vouloir prendre des mesures pour leur venir en aide. Elles viennent d’être dévoilées.

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Photo de tracteurs dans la mobilisation agricole
Dans un communiqué daté du 1er février 2024, Carole Delga annonce des mesures pour faire baisser les charges financières d’irrigation pour plus de 6 300 agriculteurs et viticulteurs occitans. (©Gazette du Midi)

Le 22 janvier dernier, après sa rencontre avec les agriculteurs du Volvestre, alors fortement mobilisés, la présidente de Région Carole Delga avait appelé le gouvernement à prendre la mesure de ce mouvement de colère. En soutien à ces professionnels du vivant, elle se disait favorable à des « solutions région par région ».

Évoquant l’une de leurs principales revendications, à savoir la ressource en eau, elle demandait notamment la nomination d’un préfet de l’eau. « La région Occitanie, qui subit le plus fortement le changement climatique et la sécheresse, doit être un territoire d’expérimentation en la matière », avait-elle insisté.

À ce sujet, l’élue régionale a dévoilé hier, jeudi 1er février 2024, une première série de mesures. Elles visent, grâce à la mobilisation de ses deux sociétés d’aménagement régional, la compagnie d’aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc (BRL) qui gère et exploite le Réseau Hydraulique Régional, d’une part, et la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG), qui veille sur un ensemble d’ouvrages hydrauliques en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, d’autre part, à baisser les charges financières d’irrigation pour plus de 6 300 agriculteurs et viticulteurs.

Enveloppe exceptionnelle de 2 M€

Jugeant les réponses du gouvernement incomplètes, Carole Delga indique en effet, dans un communiqué, avoir « décidé, en lien avec les chambres d’agriculture régionale et départementales, de faire baisser sans attendre la charge financière qui pèse sur nos agriculteurs concernant l’irrigation de leurs terres. Encore une fois, nous démontrons que la Région et ses deux sociétés d’aménagement BRL et la CACG sont réactives et solidaires du monde agricole, comme elles ont déjà pu l’être par le passé, notamment en mobilisant des dispositifs d’accompagnement lors des grandes calamités agricoles ou en travaillant sur une tarification de l’eau plus juste. »

Dans le détail, la présidente du Conseil régional prévoit la mobilisation d’une enveloppe exceptionnelle de 2 M€ par BRL comprenant :

  • Une baisse de facture de 15% sur le montant de la redevance de consommation d’eau de novembre 2023, représentant une enveloppe globale d’1,5 M€. Elle bénéficiera à 5 000 agriculteurs et viticulteurs ;
  • La création d’un fonds de soutien de 500 000€ pour accompagner les exploitants agricoles les plus en difficulté, via une remise supplémentaire et un délai d’encaissement étendu de 6 à 12 mois ;
  • Une remise de 50% de la redevance d’abonnement des contrats d’irrigation pour les jeunes agriculteurs pendant les cinq années suivant leur installation.

En parallèle, la présidente de la Région Occitanie a annoncé d’importantes économies sur l’achat de l’électricité, premier poste de dépenses pour l’irrigation, grâce à la création par la CACG d’un groupement d’achat d’électricité auquel adhèrent 217 utilisateurs (associations syndicales autorisées d’irrigation, exploitations agricoles…). Il permettra à 1 300 exploitations d’acheter dès 2024 une électricité à bien meilleur coût par rapport à 2023, soit l’équivalent en moyenne de 150 € d’économie par hectare irrigué. Au global, l’économie pourrait représenter 6 M€.

Carole Delga déplore enfin, que le président de la République n’ait pas encore désigné « un Monsieur ou Madame Eau en Occitanie, aux côtés du Préfet de Région, pour coordonner et accompagner des projets et des solutions multi-usages plus économes afin de réduire les impacts de longues sécheresses, comme c’est le cas dans les Pyrénées-Orientales ».