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Portée par une économie dynamique, Toulouse renforce son attractivité

Développement. Toulouse vient de se hisser en tête du baromètre Arthur Loyd « Attractivité & résilience des métropoles Transition des territoires ». Un motif de satisfaction pour le président de l’Agence d’attractivité de Toulouse Métropole Jean-Claude Dardelet, qui y voit le fruit du travail entrepris depuis quelques années pour booster la destination. Il présentait le 4 mars 2024 le bilan de l’agence.

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Photo de Jean-Claude Dardelet et Patrice Vassal
Jean-Claude Dardelet, président de l’Agence d’attractivité de Toulouse Métropole, et son directeur, Patrice Vassal (©Gazette du Midi).

Jean-Claude Dardelet, président de l’Agence d’attractivité de Toulouse Métropole, et ses équipes, ont de bonnes raisons de se réjouir : Toulouse vient de se classer en tête des très grandes métropoles « les plus attractives et résilientes » selon le baromètre que publie depuis sept ans Arthur Loyd, réseau de commercialisateurs spécialisés en immobilier d’entreprises. Dans le nouveau classement, dévoilé fin janvier, la Ville rose souffle pour la première fois la vedette à Lyon, rétrogradée en deuxième position, Lille se hissant sur la troisième marche du podium.

Toulouse occupe ainsi la tête du palmarès dans trois des quatre thématiques retenues : vitalité économique, connectivité, capital humain et transitions et enfin qualité de vie. Elle n’occupe cependant que le sixième rang en matière d’accueil des entreprises et de l’immobilier professionnel. Pas de quoi toutefois inquiéter le président de l’agence, qui présentait le 5 mars 2024 le bilan d’activité de l’agence à l’occasion d’une conférence de presse.

32 projets implantés sur le territoire de la métropole

« À l’époque (en 2022, NDLR), la situation des bureaux était en surchauffe. Depuis 2023 et en 2024, l’offre de bureaux est supérieure à ce qu’elle n’était au moment où l’étude a été réalisée », tempère en effet Jean-Claude Dardelet. D’ailleurs, ajoute de son côté Patrice Vassal, directeur général de l’agence, « Nous disposons, qui plus est, d’une marge de progression avec le Grand Matabiau qui va apporter une grande disponibilité de mètres carrés de bureaux ».

Attirer des entreprises sur le territoire métropolitain, c’est justement la mission d’Invest In Toulouse, un des quatre départements de l’agence. Créée il y a trois ans sous la forme d’une société publique locale, celle-ci regroupe outre Invest In Toulouse, l’office de tourisme, Convention Bureau et le Bureau des Tournages.

Les équipes d’Invest In Toulouse ont mené l’an dernier 42 missions de prospection à l’étranger et traité 325 dossiers d’implantation (+12% par rapport à 2022). L’agence a ainsi accompagné l’implantation de 32 projets d’entreprise (dont 17 d’origine étrangère) qui devraient aboutir à la création de plus d’un millier d’emplois (soit près de 47 % de plus qu’en 2022). Ces entreprises évoluent principalement des secteurs du spatial, du numérique, de l’environnement, de l’énergie et de la santé. Parmi ces entreprises qui ont fait le choix de s’installer dans la métropole figurent l’américain E-Space, le tunisien Wattnow, les canadiens Premier Tech, Nanowave ou encore Abm, les indiens Kpit et TATA, l’anglais OneWeb ou encore le suisse Cysec.

Et Jean-Claude Dardelet de préciser :

En 2024, nous allons continuer à accompagner l’implantation de nouvelles entreprises autour des campus d’excellence de Toulouse Métropole, à savoir Grand Matabiau dédié au numérique, Toulouse Aerospace, le Campus Santé du futur et Francazal, centré sur les mobilités décarbonées, sans oublier le MEETT autour de l’événementiel, qui se développe bien également. Depuis le début de l’année 2024, on dénombre déjà cinq projets d’implantation, notamment dans le secteur spatial. »

Autre motif de fierté pour le président de l’agence, 2024 devrait également être marquée par l’ouverture de la nouvelle usine d’Evotec. Présent à Toulouse depuis 2015, le groupe allemand de recherche pharmaceutique a décidé, en avril 2021, d’implanter, sur son site haut-garonnais, sa deuxième usine de fabrication de produits de biothérapie. Un choix fortement appuyé par l’agence d’attractivité. Cette usine sera la seule en Europe dédiée à la production d’anticorps monoclonaux.

8580 manifestations professionnelles accueillies à Toulouse

L’autre motif de satisfaction pour les équipes de l’agence, et plus particulièrement de Convention Bureau, son département dédié, c’est la place qu’occupe désormais Toulouse dans le palmarès de l’International Congress and Convention Association (association internationale des lieux de congrès et conventions) qui classe les villes capables d’accueillir de grands événements. Dotée désormais, avec le MEET, d’un outil de tout premier ordre, la Ville rose se hisse au 4e rang des villes françaises, 42e en Europe et 63e à l’échelle mondiale pour l’accueil de ce type de manifestations.

L’équipe de Convention Bureau a ainsi recensé quelque 8580 manifestations professionnelles (congrès, colloques, conventions, assemblées générales, réunions, séminaires, salons) l’an dernier à Toulouse dans trois principaux secteurs : l’aéronautique, la santé et le domaine scientifique, dont 213 grands événements. Aussi précise Jean-Claude Dardelet :

« Après le Covid, on a enregistré un peu moins d’événements professionnels et plus d’événements corporate. Les personnels étant d’avantage en télétravail, les managers réunissent désormais leurs équipes, dans des hôtels par exemple, pour renouer des relations humaines, développer l’incentive, etc. C’est un nouveau format de rencontres. Et puis, alors qu’on craignait qu’ils ne disparaissent, les grands événements sont également revenus. Cela marche très bien : le MEETT, pour ne citer que lui, se dirige vers les 100 événements accueillis. On en est à 87 cette année. »

Au sein de l’Agence d’attractivité, 446 dossiers d’événements ont été traités l’an dernier dont 107 projets accompagnés, notamment grâce au Fonds congrès créé après la pandémie. Doté d’1 M€, il vise à attirer à Toulouse de grands événements. Ces 107 projets ont reçu près de 35 000 participants uniques (dont 27 % hors Hexagone) et généré 15 M€ de retombées économiques.
En 2024, la barre des 4 000 participants, franchie lors du congrès national des sapeurs-pompiers, événement phare de 2023 au MEETT, devrait être pulvérisée à l’occasion de la 34e Conférence annuelle de l’association européenne pour l’éducation internationale (EAIE) en septembre prochain. 6 000 participants sont attendus pour l’occasion à Aussonne.

Plus tôt dans l’année, le parc des exposition et centre de conventions devrait accueillir une autre manifestation de grande ampleur : Rendez-Vous en France 2024 qui devrait attirer au MEETT plus de 2000 participants. L’événement programmé les 26 et 27 mars est organisé chaque année par Atout France, l’agence de développement touristique de la France. Il n’avait pas eu lieu à Toulouse depuis 2013. La manifestation, qui devrait drainer dans la Ville rose, 690 sociétés exposantes et 750 acheteurs et prescripteurs internationaux venus de 55 pays, est l’événement majeur dans le secteur du tourisme à l’échelle de l’Hexagone.

77 M€ de retombées économiques générées par la Coupe du monde de rugby

Photo du gardien du temple
En 2018, le premier spectacle de François Delarozière et de la Compagnie La Machine avait attiré 900 000 personnes dans les rues de Toulouse (©Lydie Lecarpentier).

Dans ce domaine non plus, l’Agence d’attractivité de Toulouse Métropole n’a pas à rougir de son bilan. Selon les chiffres collectés par l’office de tourisme, 5,2 millions de nuitées marchandes loisirs et affaires ont été enregistrées l’an dernier dans le territoire métropolitain, sachant, que rappelle Jean-Claude Dardelet, « 5 millions de nuitées constituait pour nous le Graal. »
Le nombre de visiteurs a progressé de 10 % par rapport à 2022. L’effet notamment de la Coupe du monde de rugby, laquelle a attiré à Toulouse 250 000 supporteurs uniques dont un quart d’étrangers et généré 77 M€ de retombées économiques.

Deux points sont particulièrement rassurants pour le président de l’agence : d’une part le taux d’occupation sur l’année qui atteint près de 65 % dans les hôtels et résidences et 62 % dans les meublés. « Nous ne sommes pas au top en France, car d’autres villes atteignent les 70 %. Cela signifie cependant que nous avons une marge de progression et surtout que nous avons réussi à lisser la fréquentation touristique sur les quatre saisons. Depuis l’an dernier en effet, nous essayons d’étendre les périodes de chalandise sur les ailes de saison, mai-juin et septembre-octobre. Cela permet d’améliorer la rentabilité des structures mais aussi de maintenir un niveau d’acceptabilité par les Toulousains. Il n’y a pas de sur-tourisme à Toulouse et on en est ravi ».

L’autre donnée rassurante, c’est le rééquilibrage entre clientèle d’affaire et de loisirs. Le ration traditionnel (70/30) évolue aujourd’hui vers le 65/35. Pour attirer un peu plus encore cette clientèle de loisirs, la Ville rose muscle son programme d’animations cette année. Outre le lancement le 4 mars de l’année Nougaro, une grande exposition se prépare au musée Saint-Raymond et au Couvent des Jacobins sur le thème des Cathares. Programmée du 5 avril 2024 au 5 janvier 2025, elle est la première exposition d’ampleur consacrée à ce sujet à Toulouse.
Autre temps fort, un nouveau spectacle de François Delarozière et de la Compagnie La Machine est prévu du 25 au 27 octobre 2024. En 2018, la première édition, intitulée Le Gardien du Temple, avait attiré dans les rues de Toulouse près de 900 000 personnes.