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Le marché de l’immobilier neuf continue de se dégrader à Toulouse

Immobilier. Laëtitia Vidal, présidente de l’Observer, l’observatoire de l’immobilier toulousain, a présenté le 9 novembre 2023 les derniers chiffres du marché dans l’aire urbaine, où, trimestre après trimestre, la crise du logement se fait de plus en plus aiguë.

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Photo de grues
Au cours du 3e trimestre 2023, ce sont moins de 240 nouveaux logements qui ont été mis sur le marché à Toulouse, portant le volume total de mises en ventes à 1.430 logements depuis janvier (©Pixabay).

Succédant aux mauvais chiffres du 1er semestre, les indicateurs du troisième trimestre 2023 du marché de l’immobilier neuf à Toulouse et dans l’aire urbaine continuent de se dégrader.

Sur les neuf premiers mois de l’année, les mises en vente ont reculé de 43 %, à 2274 logements, par rapport aux trois premiers trimestres de 2022. Dans la ville centre, le recul des mises en vente atteint 12 %, soit 1428 logements.

Chute des ventes de moitié par rapport à 2022

Le volume des ventes atteint, quant à lui, « un niveau historiquement bas » selon Laëtitia Vidal, la présidente de l’Observer, l’observatoire de l’immobilier toulousain, qui présentait le 9 novembre les chiffres du troisième trimestre.

Dans l’aire urbaine, 1777 logements ont été vendus depuis janvier, c’est 52 % de moins que sur la même période de 2022. A Toulouse, l’effondrement est similaire : 838 logements ont été vendus sur la période, c’est moitié moins qu’il y a un an. Laëtitia Vidal voit dans ces chiffres un resserrement des conditions de marché :

A l’image de la dynamique observée sur le 1er semestre, les désistements restent importants, et représentent 28% d’annulations, soit 10 points de plus qu’en 2022. Le contexte de marché continue d’être plus que contraint, les conditions d’accès à un prêt bancaire pour les ménages, occupants comme investisseurs, ont peu évolué par rapport au trimestre précédent, voire se durcissent encore davantage »

Désormais, les propriétaires occupants sont majoritaires parmi les acquéreurs aussi bien à Toulouse que dans l’aire urbaine : la part des investisseurs y est désormais réduite respectivement à 47 % et 44 %.

Autre phénomène préoccupant, l’accession à la propriété des ménages moins aisés devient de plus en plus compliquée. Ainsi, le volume des ventes en accession « aidées » (ventes à prix maitrisés ou à TVA réduite) s’est effondré de 45 % au cours des trois premiers trimestres de 2023, par rapport à 2022, avec notamment 66 ventes à prix maitrisés dans l’aire urbaine.

Pas d’accalmie côté prix

Dans ce contexte, l’offre commerciale reste globalement stable dans l’aire urbaine. Elle s’établit désormais à 3790 logements. Dans la ville centre, le niveau de stock progresse de 11 % à 2183 logements, pour près de 20 mois d’écoulement théorique.

Même s’ils marquent très légèrement le pas par rapport au début de l’année, les prix continuent de grimper : les étiquettes enregistrent ainsi sur les neuf premiers mois de l’année, une hausse de 6 % à 4780 € le m2 hors parking à Toulouse et de 3 % à 4547 € le m2 hors parking dans l’aire urbaine.

Il faut aujourd’hui débourser 276400 € en moyenne pour un T3 sur le marché libre dans l’aire urbaine et 290000 € pour s’offrir un logement de même type dans la Ville rose.

L’aire urbaine toulousaine subit une baisse des volumes de mises en vente nettement plus importante que les métropoles voisines. Si elle atteint ici -43% sur les trois premiers trimestres de l’année par rapport à la même période de 2022, elle "n’est que" de -26% sur la région de Bordeaux et -17% pour la région de Montpellier.