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Plus que jamais, l’Adie défend l’entrepreneuriat comme levier d’insertion

Événement. Créer son entreprise n’a jamais été aussi facile avec l’Adie. C’est ce que l’association, forte de 39 salariés et 72 bénévoles en région Occitanie, veut démontrer avec une vaste opération de sensibilisation, qui dure jusqu’au 9 février.

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Photo d'un prospectus de l'Adie
Durant l’opération "Les deux semaines pour créer sa boîte", l’Adie propose des rendez-vous à distance et en présentiel partout en région (©Adie).

Alors qu’un Français sur trois se dit tenté par l’entrepreneuriat, seul un sur 10 franchit le pas, essentiellement par peur du risque financier et manque de conseils appropriés. Ce sont ces obstacles que l’association pour le développement de l’initiative économique (Adie) veut faire tomber à travers différents dispositifs financiers et d’accompagnement.

Pour aider ces porteurs de projet à franchir le pas de l’entrepreneuriat, elle organise la troisième édition de sa campagne intitulée « Les 2 Semaines pour créer sa boîte ». Jusqu’au 9 février, les équipes de l’Adie Occitanie vont à la rencontre des créateurs d’entreprise pour les informer et les accompagner à travers des webinaires et des rendez-vous partout sur le territoire. Selon Christophe Nicaud, directeur de l’Adie Occitanie, « la situation économique actuelle fait planer de nombreux doutes quant à l’emploi dans notre région, alors que le gouvernement maintient son objectif de descendre à 5% de taux de chômage. L’entrepreneuriat populaire que nous défendons a un vrai rôle à jouer pour offrir des perspectives aux porteurs de projets, pour qui l’accès aux crédits bancaires s’est encore durci ces derniers mois, et pour créer de la valeur économique et sociale sur nos territoires. Ouvrir l’année 2024 avec ces deux semaines de sensibilisation est une opportunité pour nous de réaffirmer notre engagement d’utilité publique pour une économie plus inclusive. »

Des rendez-vous en ligne et en physique

Durant ces deux semaines, l’Adie propose une série de rendez-vous à distance et en présentiel. Les ateliers en ligne sont organisés en lien avec France Travail Occitanie, l’Urssaf Midi-Pyrénées et Google Ateliers Numériques. Ils ont lieu chaque jour jusqu’au 2 février. Tous les ateliers seront disponibles en replay pour ceux qui ne pourraient pas y assister en direct.

En complément, des rencontres physiques sont proposées en Haute-Garonne :

  • Le mardi 6 février de 12 h 30 à 14 heures, Atelier pour entreprendre, Tiers-Lieux Les Imaginations Fertiles, 2 rue Raymond Lizop à Toulouse ;
  • Le mardi 6 février, de 14 heures à 16 heures, Atelier financement, CVIFS - Pôle Insertion, 1 chemin des Izards à Toulouse ;
  • Le mardi 6 février, de 14 heures à 17 heures, Atelier pour entreprendre, permanence Adie de Muret, 8 rue Jean Jaurès à Muret ;
  • Le jeudi 8 février, de 10 heures à 12 h 30, Atelier financement, agence Adie Toulouse Caravelle, 32 rue de la Caravelle à Toulouse ;
  • Le vendredi 9 février, de 14 heures à 16 heures, Atelier financement, Maison de l’Economie 14 Grand Rue à Castelnau d’Estrétefonds.

Et en Tarn-et-Garonne :

  • Le mardi 6 février de 10 heures à 12 heures, Atelier pour entreprendre, agence Adie de Montauban, 3 rue Léon Cladel à Montauban ;
  • Le mardi 6 février de 10 h 30 à 12 heures, journée portes ouvertes, permanence France Services, 1 place de la Gare à Caussade.

Pour s’inscrire à l’un de ces rendez-vous, il suffit de cliquer ici.

Parcours Tremplin pour régulariser son activité

Photo de Christophe Nicaud
Christophe Nicaud, directeur de l’Adie Occitanie. (©Alain Le Coz)

L’Adie Occitanie profite de cette opération pour mettre l’accent sur un autre aspect de la mission qu’elle s’est donnée, à savoir accompagner les entrepreneurs informels vers la régularisation. L’association vient en effet de publier les résultats d’une étude menée à sa demande par le cabinet Pluricité sur cette catégorie d’entrepreneurs. Pour rappel, selon l’OIT, l’emploi informel regroupe « les personnes qui travaillent, pour leur propre compte ou de façon salariée, dans une entreprise informelle. Une entreprise est considérée comme informelle si elle ne respecte pas ses obligations au regard du droit national du travail (ex : non-déclaration des salariés, non-respect des congés payés, non-versement des indemnités de licenciement), du système fiscal (ex : non-paiement des impôts) ou du système de protection sociale (ex : non-versement des cotisations sociales). »

Or, selon l’OCDE, 9,8 % des emplois en France ne seraient pas déclarés, les travailleurs indépendants représentant un tiers de cette population. Des travailleurs pour qui l’immatriculation est souvent synonyme de craintes, faute d’information et d’accompagnement adapté. Ces travailleurs sont, de fait, plus vulnérables que la moyenne : ce sont souvent des femmes (61 %), des personnes sans diplôme (34 %), qui exercent à domicile pour 65 % d’entre eux.

En Occitanie, à Toulouse et Montpellier, l’Adie expérimente actuellement le dispositif « Tremplin », un programme gratuit spécifiquement dédié à ce public informel. Ce parcours d’accompagnement vers l’immatriculation passe par plusieurs étapes : le diagnostic, l’apprentissage de la gestion des dépenses, l’apprentissage de la gestion commerciale, de la relation client et enfin, l’apprentissage du statut juridique et de la gestion administrative. Mis en œuvre ailleurs en France, le dispositif obtient de bons résultats : 78 % des entrepreneurs accompagnés vers l’immatriculation déclarent que leur activité s’est développée et 56 % que leur revenu a augmenté. Et Christophe Nicaud de conclure :

Les entrepreneurs informels vivent un vrai paradoxe : leur travail est à la fois source de liberté et de précarité, car leur statut les contraint à évoluer sans sécurisation et sans l’espoir de se réaliser pleinement. Nous le voyons sur le terrain : être travailleur informel, c’est au mieux être dans la débrouille, au pire dans la survie. Nous sommes très loin d’une absence de conscience citoyenne. Notre objectif pour les années à venir est d’affiner nos dispositifs d’accompagnement à destination de ces publics sur la base de nos réalisations dans les villes pilotes en Occitanie, afin de mieux répondre à leurs besoins et de maximiser leurs chances de se régulariser. »

En région, l’association s’appuie sur une équipe de 39 salariés auxquels s’ajoutent 72 bénévoles. En 2022, elle a permis de financer près de 1300 entrepreneurs.