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Shippingbo part à l’assaut du marché européen

Innovation. La société toulousaine continue de s’imposer comme standard technologique pour les acteurs de la supply chain du e-commerce. Elle entend exporter sa solution en Europe.

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Photo d'un entrepôt
(Crédit : XHERE)

L’éditeur occitan de logiciels logistiques pour l’ecommerce, Shippingbo, ne s’arrête pas de grandir depuis sa création en 2016. Le groupe s’est largement fait une place dans un des rares secteurs boostés par la pandémie, l’e-commerce ayant, en effet, connu une forte accélération. « Nous avons, pendant l’année 2020, enregistré une progression de 40% de notre activité et aujourd’hui, encore, nous continuons quasiment sur cette lancée », se réjouit Marc Hericher, PDG et cofondateur de Shippingbo.

Standard technologique

L’idée de cette solution innovante dans le domaine du e-commerce est née d’un constat : « Pendant plusieurs années en tant qu’e-commerçant, je ne parvenais pas à identifier un outil permettant de gérer efficacement la croissance d’une activité en ligne. J’ai identifié des problématiques telles que les mises à jour de catalogue produit, des ERP trop onéreux, la multiplicité des systèmes utilisés, etc. Ce qui m’a conduit à créer Shippingbo, un système d’information unique qui s’adresse à l’ensemble des partenaires de la chaîne logistique. L’objectif est d’assurer le bon cheminement des commandes depuis leur réception jusqu’à leur livraison », explique Marc Hericher.

En d’autres termes, cet outil garantit une gestion des commandes et des stocks, optimisant ainsi les flux et le temps d’expédition. « Lors de sa création, notre solution ciblait notamment les petits e-commerçants pour les aider à être visible sur le web. Désormais, Shippingbo propose un standard technologique pour tous les acteurs de la supply chain d’e-commerce omnical, que sont les logisticiens, les retailers, les GMS, les grossistes, les marketplaces, les transporteurs, etc. Nous sommes fournisseurs d’une technologie ultra connectée à l’ensemble d’un vaste réseau en vue de faciliter le business entre tous ces acteurs, en seulement quelques jours d’intégration, ajoute le CEO. Ce qui est primordial, in fine, c’est la satisfaction des consommateurs. »

Comment fonctionne concrètement la solution ? Shippingbo regroupe trois logiciels à savoir un logiciel OMS (order management system) en mode Saas, un logiciel WMS (warehouse management system) et un logiciel TMS (transport management system).

« Nos clients peuvent, selon leur problématique, choisir parmi ces trois briques technologiques. Certains d’entre eux ont seulement besoin de connecter leur propre entrepôt avec celui d’une grande plateforme e-commerce ou d’un tiers fournisseur. Cependant, ces briques sont conçues de manière à être combinées, avec pour objectif de simplifier le business entre les différents acteurs de l’écosystème. Chaque client souscrit à un abonnement en fonction des logiciels installés dans l’entrepôt. »

L’Espagne dans le viseur

À ce jour, l’entreprise affiche au compteur plus de deux milliards de volume brut de marchandises (GMV) ayant transité via sa plateforme – avec, au départ, des paniers moyens de 40 € contre 100 € aujourd’hui – et une quarantaine de logisticiens en France. « Nous sommes connectés à 200 canaux de ventes. Nous orchestrons 2 000 entrepôts, lesquels stockent 50 millions de marchandises disponibles à la vente, précise Marc Hericher. Nous entendons doubler notre part de clients d’ici quatre ans, à savoir 4 000 entrepôts. »

Le Toulousain ambitionne également d’étendre sa solution au-delà des frontières hexagonales et de mettre en place un standard européen. « Nous sommes déjà présents en Europe, aux USA et en Asie par opportunités, car nous avons des clients qui ont des entrepôts aux quatre coins du monde. Nous envisageons, en parallèle, d’ouvrir des bureaux notamment en Espagne et en Belgique. Nous cherchons actuellement à déployer nos modèles. En effet, pour gagner du terrain dans un pays, nous devons impérativement avoir une connectique avec son réseau de transport. »

À ce titre, l’entreprise a réalisé, en 2022, un tour de table auprès de deux fonds régionaux que sont Irdi Capital Investissement et GSO Innovation. « Outre l’élargissement de notre présence en Europe, l’objectif de cette levée de fonds est également de poursuivre la structuration de nos équipes. Nous avons massivement recruté ces deux dernières années, passant ainsi de 12 collaborateurs à près d’une centaine aujourd’hui. Autant dire qu’il a fallu pousser les murs », souligne-t-il.

Une nouvelle solution attendue en septembre

L’entreprise s’apprête également à présenter, à la rentrée, une solution d’e-procurement, soit une solution informatique qui permet de digitaliser le processus d’achat. « Il s’agit d’un outil innovant qui permet de limiter la duplication des stocks sur de multiples entrepôts avec notamment l’optimisation de la rotation. Nous ambitionnons de tisser de nouvelles collaborations entre fournisseurs et revendeurs en Europe. Tandis que la livraison directe ou « dropshipping » – méthode de traitement des commandes caractérisée par le fait que l’entreprise ne stocke pas les produits qu’elle vend – est souvent pointée du doigt par les experts de la chaîne d’approvisionnement, nous avons revisité ce concept avec une dimension B to B », conclut Marc Hericher.