Hommes et chiffres

Comptes rendus à la pelle

Start-up. Avec son associé, Alexandre Duffaut a créé Noota, un assistant intelligent pour la transcription de notes et de comptes rendus.

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Alexandre Duffaut et Darius Al Naddaf, fondateurs de Noota. DR

Avec la crise qui a accéléré les réunions à distance, Noota, start-up toulousaine créée en 2020, qui développe un assistant intelligent pour la transcription de notes et de comptes rendus, connaît un bel élan. À son initiative, Alexandre Duffaut (à droite sur la photo), ingénieur de formation, qui après une brève incursion chez Airbus, puis chez Alicona, fournisseur de solutions industrielles de métrologie optique et une expérience d’ingénieur commercial en Australie, est revenu en France pour combler un besoin d’entreprendre. Il s’est adjoint les compétences d’un ami des bancs de l’école, au profil et cursus similaires, Darius Al Naddaf, qui aujourd’hui chapeaute la partie technique.

« Pour ma part, j’avais cette envie d’entreprendre depuis longtemps. Déjà à l’école nationale supérieure d’ingénieurs de Caen, je menais différents projets dans ce sens. Mes différentes expériences professionnelles ne m’ont ensuite pas entièrement comblé. À mon retour d’Australie, j’ai réfléchi aux problèmes que je rencontrais comme celle de gérer beaucoup d’appels par jour et de ne pas pouvoir récolter toutes les informations, ce qui entraînait des erreurs en cascade. De son côté, ma mère, qui exerce dans le milieu bancaire, peinait aussi à réaliser ses comptes rendus. L’idée de Noota a alors germé autour d’une problématique, à savoir capter les informations et les catégoriser », détaille le cofondateur en charge de la partie commerciale.

L’ambition de devenir leader sur le marché européen

La pépite, qui a lancé sa plateforme à l’hiver 2021, laquelle collecte les données à partir de voix pour les retranscrire et extraire les informations importantes grâce à l’intelligence artificielle, a reçu un coup de pouce d’Initiative Haute-Garonne (15 K€) et une aide de Créalia à hauteur de 75 K€ en vue d’accélérer son développement, avec l’ambition de devenir leader sur le marché européen, notamment sur l’aspect comptes rendus. « Pour l’heure, le client dépose un fichier sur notre plateforme et nous facilitons la transcription de notes avec un éditeur de texte. Nous pouvons d’ailleurs générer des sous-titres. Nous proposons aussi, depuis peu, la dictée en temps réelle, c’est-à-dire que le client a accès à notre service, à travers un microphone présent sur les différentes plateformes de visioconférence qui retranscrit les informations en direct. Nous entendons également élargir notre outil aux comptes rendus à savoir des entretiens, comités, AG, suivi de projets, rapports juridiques, médicaux. Nous ciblons dans un premier temps les rapports qualitatifs. »

C’est d’ailleurs sur cette stratégie d’approche, que la start-up, récemment accueillie au sein de l’incubateur régional Nubbo, planche actuellement. Quid du respect des données sensibles pour la retranscription de notes ? « Les données sont cryptées en transit, puis en stockage par le serveur qui est basé en France pour le respect du RGPD, puis cryptées une troisième fois. Si le client supprime un fichier de la plateforme, les données disparaissent au bout de 24 heures », rassure l’entrepreneur.

Noota, qui compte près de 3500 utilisateurs dans toute la France, entend multiplier par 10 sa base de clients mensuels dès l’année prochaine. Forte de six collaborateurs, avec notamment un vivier d’alternants, la pépite espère également recruter un premier CDI, et atteindre 50 K€ de CA, tout en partant à l’assaut de l’Europe.