Hommes et chiffres

Leoka, où l’art de la risographie

Services. Alexandra Pascual a ouvert en centre-ville, rue du Midi, son atelier/boutique d’impression en risographie.

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Photo d'Alexandra Pascual
(Crédit : LORIE DUCLA)

À tout juste 27 ans, Alexandra Pascual est déjà à la tête de son propre studio de création, de sa maison d’édition et de son atelier d’impression en risographie, le tout réuni dans un même lieu : 1 rue du Midi. C’est là, qu’elle a ouvert à la mimars sa boutique Leoka, contraction de léopard et de kakapo (perroquet hibou).

Une sorte de chimère comme un clin d’oeil à sa pratique hybride et aussi à son travail, elle qui au cours de ses études d’arts appliquées à Paris dans le domaine du design textile puis de l’édition imprimée et numérique, a beaucoup joué avec « le collage, la métamorphose de matière et les figurines animales ».

C’est après un stage puis un premier emploi chez Quintal atelier dans la capitale, que la jeune femme décide de poser ses valises à Toulouse en 2021, « une ville du sud dynamique » où habitent quelques con naissances professionnelles. « J’ai rejoint le collectif Les imbriqués et j’ai participé à la création du tiers-lieu éponyme qui accueille entre autres des artisans résidents, l’Atelier des Bricoleurs ainsi que les bénévoles qui participent à la vie du lieu », explique Alexandra Pascual qui développe son activité et son réseau pendant plus de deux ans avant de prendre son envol avec l’ouverture de son propre local rue du Midi.

Un rêve de longue date devenu réalité grâce notamment à l’obtention d’un microcrédit de l’Adie de 2 000€, auquel s’est ajoutée une Prime Jeunes de 3 000 € (lire notre édition du 3 juillet). De quoi l’aider à financer l’achat de matériel d’impression de seconde main et louer ce local qui fait office à la fois d’atelier et de boutique où elle expose ses créations ainsi que celles d’autres artistes. C’est là, qu’elle cultive son savoir-faire et sa passion pour la risographie.

Une technique d’impression inventée au Japon il y a plus de 70 ans, où les couleurs se superposent les unes aux autres. « Pour schématiser, c’est un photocopieur qui ne peut imprimer qu’une couleur à la fois », indique Alexandra Pascual. Plus économe et plus écolo, « il consomme peu d’énergie et les encres utilisées sont produites à base d’huiles végétales, de soja ou de riz, donc sans solvant. Elles sèchent à l’air libre, il faut donc utiliser un papier spécifique pour les absorber correctement. »

Ce dispositif d’impression qui se caractérise par une esthétique très particulière « de par la qualité et la vibrance des couleurs est très prisé par les graphistes, les illustrateurs ou encore les photographes ».

Ils font d’ailleurs partie de sa clientèle au même titre que les acteurs du secteur de l’événementiel, sans oublier les particuliers. « Outre mes propres créations qui vont de l’affiche, au dessin, en passant par la personnalisation d’assiettes en céramiques ou de textiles (bob, chouchou, coussin…), je travaille aussi sur commande comme par exemple la réalisation d’étiquettes de vin pour des vignerons », assure la jeune entrepreneuse qui souhaite étoffer sa clientèle et signer de nouvelles collaborations avec des acteurs du secteur du prêt-à-porter et de l’univers de la maison.

Autre objectif : se verser un salaire. « Pendant un an, j’ai touché une aide pour la création d’entreprise de la part de Pôle emploi qui m’a permis de vivre mais surtout de réinvestir dans la société tout l’argent que je gagnais », détaille Alexandra Pascual qui a investi personnellement plus de 5 000€ dans Leoka.