Hommes et chiffres

Pen’Up 3D, donner vie à la théorie

Innovation. À tout juste 20 ans, Dimitri Desseaux, a inventé un stylo 3D qui permet de dessiner en trois dimensions, grâce à un filament biodégradable.

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Photo de Dimitri Desseaux
Dimitri Desseaux (Crédit : Dimitri Desseaux)

Dans un triangle rectangle, la somme des carrés des deux plus petits côtés est égale au carré de l’hypoténuse. Tout le monde se souvient de cet énoncé mathématique. Avec Thalès, le théorème de Pythagore fait partie des fondamentaux de la géométrie à maîtriser pour les collégiens. Alors que son apprentissage a traumatisé plusieurs générations, il pourrait bientôt être facilité par un outil inédit : le Pen’Up 3D.

Un stylo nouvelle génération inventé par Dimitri Desseaux, qui permet de dessiner et de créer des formes en trois dimensions grâce à un filament plastique biodégradable. Ce jeune Montalbanais de 20 ans a découvert les stylos 3D alors qu’il était encore au lycée.

« Ça a été le coup foudre ! Ils m’ont permis de développer ma créativité, explique-t-il. Ils fonctionnent sur le même principe qu’une imprimante 3D, sauf que ça tient dans la main et qu’il n’y a pas besoin de logiciel pour le faire marcher. C’est l’utilisateur qui va dessiner et contrôler le débit du filament plastique. »

Problème, alors qu’en théorie les possibilités de réalisation sont infinies, Dimitri Desseaux est frustré par les capacités réelles des stylos commercialisés sur le marché, notamment en termes d’autonomie.

En parallèle de ces questions de performance, « je me suis aussi demandé pourquoi ils n’étaient pas utilisés dans le milieu scolaire alors que c’est vraiment un outil pédagogique qui offre des perspectives incroyables », affirme le jeune auto-entrepreneur qui décide alors de suivre son rêve en créant son propre stylo 3D.

« J’ai acheté, testé et démonté tous les stylos disponibles à la vente et même certains prototypes, soit plus d’une cinquantaine. J’ai vite compris qu’ils pouvaient facilement être perfectionnés. »

Après avoir fabriqué un premier exemplaire en apportant des améliorations significatives à un des prototypes, « je me suis rapproché de l’usine qui l’avait fabriqué et je lui ai fourni mon cahier des charges avec l’ensemble des changements à apporter. »

Plus léger et plus ergonomique, son stylo dispose d’un plus haut débit et d’une calibration d’extrusion millimétrée, d’un système de refroidissement automatique, d’une batterie intégrée… Après une première expérience concluante dans l’école de sa commune avec une activité de construction de pigeonniers, il a lancé en 2022 une page Facebook dédiée à son Pen’Up et à ses kits scolaires.

Objectif : les faire tester par des enseignants, des ergothérapeutes ou encore des orthophonistes. Le succès est immédiat, « j’ai même reçu des demandes du Canada, de la Belgique et de la Thaïlande ».

Le jeune homme sélectionne alors une centaine de personnes dans toute la France. Son but ? Avoir des retours d’expériences pour améliorer ses supports pédagogiques. Un travail difficile pour lequel il est accompagné par le réseau Canopé, qui forme et accompagne les enseignants, notamment dans l’appropriation d’outils numériques.

Mais cela a un coût. Pour financer son projet et lancer la commercialisation de son stylo sur son site marchand d’ici la rentrée de septembre, Dimitri Desseaux a décidé de recourir à un prêt bancaire. « La somme débloquée va s’ajouter aux 5500 € de dotation que j’ai déjà reçu, notamment comme lauréat du prix Audace Nouvelle-Aquitaine Occitanie, organisé par la Fondation Le Roch-Les Mousquetaire et l’Union des autoentrepreneurs. »