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Actia accélère son développement dans le spatial

Electronique. En pleine croissance, l’ETI familiale toulousaine poursuit la diversification de ses activités. Elle négocie un rapprochement avec Steel Electronique, spécialiste du spatial.

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Le groupe Actia est présent dans 16 pays. Ici son usine de Colomiers (© Actia)

Après trois années « rock’n’­roll », le toulousain Actia, spécialiste de l’électronique embarquée, « a re­trouvé le chemin de la croissance ». C’est ce qu’a annoncé Jean-Louis Pech, son président, à l’occasion de la présentation des résultats semestriels du groupe, présentation qui s’est déroulée au siège d’Actia à Pourvourville le 2 octobre 2023 en compagnie de Catherine Mallet, sa directrice générale déléguée.

Au premier semestre 2023, le chiffre d’affaires consolidé du groupe, malgré les cessions réalisées l’an dernier, a progressé de plus de 16 %, à 288,7 M€. L’ETI a enregistré un résultat opérationnel également en hausse de plus de 120 %.

Nous sommes dans notre feuille de route. C’est une source de satisfaction, même si le contexte est compliqué. Le monde de l’électronique reste en effet chaotique, avec d’un côté une très forte et persistante pression de l’innovation et de l’autre des difficultés d’approvisionnement sur certains composants électroniques qui demeurent. Nous estimons le retard de production dû à ces difficultés à près de 10 M€ », ajoute le PDG.

Négociations exclusives

A l’occasion de cette conférence de presse, le président du groupe a également fait état des discussions engagées avec Diadem, la maison mère de Steel Electronique, société toulousaine de haute technologie dans le domaine du spatial.

Comme annoncé dans un communiqué le 13 septembre 2023, ce rapprochement permettrait à Actia de constituer « un ensemble industriel de référence » en tant que fournisseur d’électronique embarquée de rang 2, pour les domaines de l’aéronautique, du spatial et du New Space, ainsi que dans le domaine des télécommunications (sol et spatial embarqué).

Alors que les négociations entre les deux structures sont toujours en cours, l’ensemble ainsi formé pourrait compter quelque 250 collaborateurs et générer 70 M€ de chiffre d’affaires, dont 7 M€ pour Steel Electronique, dès la fin de l’année 2024.

Ce rapprochement s’inscrit dans la stratégie d’Actia de renforcer ses activités dans le spatial. Acteur « entrant » sur le marché du New Space, le groupe toulousain est un fournisseur d’électronique pour les constellations de satellites (avec notamment la signature, il y a quelques années, d’un important contrat avec OneWeb). Il entend aujourd’hui aller plus loin.

Nous cherchons à développer la partie conception associée de systèmes électroniques et Steel Electronique étant un bureau d’étude avec une très bonne connaissance de ce domaine, des synergies intéressantes ont été identifiées », détaille le PDG d’Actia.

Sur les six premiers mois de l’année, le secteur aérospatial a généré 31,7 M€ de CA, en hausse de 7,7 % par rapport au premier semestre 2022, soit 11 % de l’activité du groupe.

Restructuration

Pour améliorer sa visibilité, Actia amorce en parallèle un très gros chantier : la restructuration de ses activités. « Nous travaillons dans des domaines très diversifiés (véhicules légers, bus et cars, poids lourds, ferroviaire, aérospatial, énergie, etc.) et nos clients ont parfois du mal à se retrouver dans notre organisation. Nous avons donc fait le choix de nous réorganiser en plusieurs divisions », précise Jean-Louis Pech.

Cette restructuration doit ainsi donner naissance, en premier lieu, à une division Mobilité qui concentre l’essentiel de l’activité d’Actia. Trois autres divisions seront créées : une division Aérospatial, activité en plein développement ; une division Énergie, « fruit de 10 à 15 ans de travaux dans ce secteur qui nous ont permis de remporter des succès importants » ; et une division Ingénierie de services, activité également en forte évolution.

« Nous concevons des calculateurs, qui sont, pour l’essentiel, embarqués. Or, la partie “soft” insérée dans ces capteurs devient prédominante en termes de valeur. Cela nous a conduits à étoffer nos équipes de développement software, d’abord au service d’Actia, puis, sous leur pression, au service de nos clients. Ce qui nous a permis de connaître des développements commerciaux très intéressants. Nous nous structurons donc pour donner à cette division son plein développement », ajoute le PDG d’Actia.

L’ETI, qui devrait franchir le cap des 4 000 salariés en fin d’année (dont plus de 1 300 ingénieurs d’étude), maintient ses objectifs de croissance à moyen terme : elle vise en effet 800 M€ de chiffre d’affaires en 2025.