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Béatrice Garrette : « Tous activistes contre les violences basées sur le genre »

Événement. Le photographe Nick Danziger, réalisateur engagé et écrivain de voyage, expose ses clichés aux Abattoirs à Toulouse. Un travail sur les violences sexuelles, soutenu par la Fondation Pierre Fabre.

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Photographie de Nick Danziger
(Crédit : NICK DANZIGER)

Du mercredi 19 juillet au dimanche 17 septembre, la Galerie des publics des Abattoirs accueille l’exposition photographique « Nengo – lutter contre les violences sexuelles et basées sur le genre » soutenue par Fondation Pierre Fabre. Sous l’objectif du photo-reporter Nick Danziger, elle révèle 15 témoignages recueillis à Bangui, où la Fondation Pierre Fabre a développé un projet de prise en charge des victimes de violences sexuelles en zones de conflits.

En sango, la langue nationale de la République centrafricaine, Nengo signifie « dignité ». Leur dignité. C’est aussi le nom du projet que la Fondation Pierre Fabre mène à Bangui, pour redonner leur dignité à des milliers de femmes, d’hom mes et d’enfants victimes de violences sexuelles dans les zones de conflits. Avec tous ses partenaires internationaux et centrafricains, la fondation met en oeuvre un centre de prise en charge globale dans la capitale. Il intervient à plusieurs niveaux : médical, psychologique, juridique et socio-économique.

Il transpose, dans le pays, le modèle holistique développé par le Dr Denis Mukwege en République Démocratique du Congo. Le Prix Nobel de la Paix lui a été attribué en 2018 pour son engagement contre les violences sexuelles utilisées comme arme de guerre. Depuis son démarrage en 2020, le projet Nengo a bénéficié à plus de 5 000 personnes.

Grâce à ce projet, le photoreporter Nick Danziger a pu rencontrer des hommes et des femmes, des familles et aussi des soignants. Il a recueilli leurs histoires, photographié leur quotidien. Avec une infinie délicatesse, il livre 15 récits, accompagnés de portraits et de photos en couleur. Dans cet univers sombre, malgré la difficulté de certains témoignages, Nick Danziger parvient à faire jaillir le courage et l’espoir d’une dignité retrouvée.

La visite dévoile d’autres réalités : les conséquences des inégalités femmes-hommes dans la vie quotidienne, au sein des familles, et notamment dans l’accès à l’éducation ; les difficultés d’accéder à des soins gynécologiques et obstétricaux ; la double peine dont souffrent les personnes victimes lorsqu’elles sont rejetées par leur communauté ; le parcours terriblement difficile dans lequel ces femmes se lancent pour obtenir justice et réparation.

« La violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde. Elle ne connaît pas de frontières, qu’elles soient économiques, sociales ou géographiques. À l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois sera victime de violences physiques ou sexuelles au cours de son existence. Bien que la violence basée sur le genre mette en péril la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie de ses victimes, elle reste entourée d’une culture du silence […] », rappelle l’UNFPA, l’agence directrice des Nations Unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive.

Béatrice Garrette, directrice générale de la Fondation Pierre Fabre, espère à travers cette exposition, qui « donne la parole aux survivantes et prolonge l’action de terrain, informer le plus grand nombre et nous inciter à devenir tous activistes contre les violences basées sur le genre. » Reconnue d’utilité publique depuis 1999, la Fondation Pierre Fabre agit pour permettre aux populations des pays du Sud un meilleur accès aux médicaments et aux soins de qualité.

Elle conduit plus de 30 programmes dans 21 pays, en Afrique, en Asie du Sud-Est, au Liban et en Haïti. Elle est l’actionnaire principal du Groupe Pierre Fabre à 86%. Musée des Abattoirs, du 19 juillet au 17 septembre à la Galerie des publics, entrée libre. Ouvert du mercredi au dimanche de 12 heures à 18 heures. Nocturne, le jeudi jusqu’à 20 heures.