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Coup d’envoi du Nouveau Printemps

Événement. Un nouveau festival dédié à la création contemporaine a pris ses quartiers à Saint-Cyprien.

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  • Photo de La Maison de la restitution
    matali crasset, La Maison de la restitution, maquette, 2022
  • Illustration de Camille Blandin
    Camille Blandin, illustration tirée de la série Grands méchants loups, acrylique, encre de chine et aquarelle, format A5, 2021 (Crédit : Camille Blandin)

Le quartier Saint-Cyprien accueille la première édition du Nouveau Printemps, festival de création contemporaine, nouvelle appellation du Printemps de septembre. Ce nouveau rendez-vous annuel a pour vocation d’être pensé avec un ou une artiste associé pour un quartier de Toulouse.

« En se laissant guider par l’univers et la sensibilité de l’artiste associé, qu’il ou elle soit issu(e) du design, du cinéma, de la musique, etc., et par ce que lui suggère le quartier, cet espace de vie à la lisière du collectif et de l’intime, Le Nouveau Printemps se réinvente chaque année et propose de révéler en filigrane, édition après édition, de multiples visions de l’art », expliquent Anne-Laure Belloc, directrice du Printemps de septembre, et Eugénie Lefebvre, présidente du Nouveau Printemps.

Dessin, Corn
Pierre La Police, Dessin, Corn, 2022 (Crédit : PIERRE LA POLICE)

Pour la première édition, c’est l’artiste matali crasset qui a été invitée à poser un regard singulier sur le quartier de Saint-Cyprien, sur la rive gauche de la Garonne, à s’intéresser à ses espaces, son histoire, ses habitants, ses interstices,etc. matali crasset est une femme designer française de renommée internationale.

Elle défend un design à la croisée d’une pratique artistique, anthropologique et sociale et oeuvre pour un design de la création, du vivant et du quotidien : comment le design peut-il contribuer au vivre ensemble et nous accompagner dans le monde contemporain ?

C’est à partir de ce postulat à la fois simple et engagé qu’elle pense et travaille « en mouvement ». En étroite collaboration avec une trentaine d’artistes de différentes générations et disciplines, dont plusieurs compagnons de route de matali crasset, mais aussi avec des penseurs et de nombreux acteurs de la société civile (lycéens, étudiants, apprentis, artisans, associations, etc.), le festival explore jusqu’au 2 juillet une question devenue centrale dans notre époque largement citadine : les liens entre culture et culture du vivant. Différentes approches se dessinent au fil du parcours qui relie la dizaine de lieux d’exposition au coeur du quartier Saint-Cyprien.

Des récits apparaissent : ceux de défricheurs dont l’oeuvre de toute une vie témoigne d’une relation profonde au vivant, mais aussi ceux qui tentent de s’émanciper des conceptions productivistes et patriarcales.

Outre les oeuvres de matali crassset à la galerie du Château d’eau et aux Abattoirs, on pourra découvrir celles de Camille Grosperrin et Julien Desailly à la chapelle de La Grave, Marianne Heske, Lars Laumann et Frida Orupabo au réfectoire de La Grave, Pierre La Police au Jardin Raymond VI, Claudine Monchaussé, Marinette Cueco, Cornelia Hesse- Honegger, Raisa Aid, Popline Fichot et Juli Susin aux Abattoirs, Julien Carreyn et Hélène Bertin au Théâtre Garonne, Pierre-Yves Macé sur le marché Saint-Cyprien, le Collectif Ultra Ordinaire au Vent des Signes, et Camille Blandin dont les dessins sont exposés un peu partout dans le quartier.

La cour Sainte-Monique de La Grave accueille également le Jardin des Herbes de Sainte- Monique, un jardin expérimental autour de plantes aromatiques choisies pour leurs propriétés apaisantes. Imaginés en étroite collaboration avec les étudiants de l’école d’architecture, le personnel et les patients de l’hôpital, ces espaces sont pensés pour être « habités » et activés tout au long du festival.

Le Passage Raymond VI abrite, lui, un projet collaboratif, Les Multipèdes Laineux. Initié par matali crasset, ce projet a été conçu et réalisé par les élèves des sections Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués des lycées des Arènes et Joséphine Baker, avec le concours de l’Ehpad Gaubert et de la MJC Roguet.

Les matériaux sont en partie issus du réemploi de chutes de laine grâce à un partenariat avec l’Atelier Missègle, tisseur de fibres naturelles dans le Sidobre (Tarn). Toutes les informations sur le site de l’événement : https://lenouveauprintemps.com/