Humeur

CDI au pluriel

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Jennifer Legeron

Le CDI est pluriel. Notamment depuis la loi Avenir Professionnel et son dispositif expérimental en test depuis 2018 : le CDI intérimaire. Il s’ajoute au Contrat à durée indéterminée aux fins d’employabilité (CDIE) et au CDI conventionnel…

Ce florilège de possibilités dans le monde du travail, qui conduirait vers plus de stabilité, est-il au fond un privilège ou une mascarade ? Le CDI intérimaire est-il une avancée ou une solution tampon face à la précarité de l’emploi, ou dit autrement, de la poudre aux yeux ? Un contrat qui se veut plus stable mais sans les avantages d’un CDI conventionnel. On peut aussi se demander qui sont vraiment les 3 millions d’intérimaires recensés en 2022 ? Combien sont qualifiés ? Sont-ils vraiment plus libres de travailler comme ils le veulent ?

Dominique Glaymann, sociologue du travail et auteur de La vie en intérim avance : « on se rend compte que les intérimaires ne prennent presque pas de vacances… ou ils doivent les payer sur leur épargne ». Les agences d’intérim, quant à elles, se défendent et mènent un lobbying musclé contre les entreprises de travail à temps partagé. Le gouvernement devra, lui, trancher sur l’intérêt de ce nouvel intitulé d’ici la fin de l’année. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) semble, de son côté, avoir déjà son avis sur la question.