Humeur

Langue

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Jennifer Legeron.

Si on invoquait l’aide de Richelieu, créateur de l’Académie Française et du premier dictionnaire, qui a vu le jour en 1635, à chaque épanchement ou création littéraire, ce dernier serait bien étonné de voir l’évolution de la langue française. Les deux années passées, qui ont bouleversé le quotidien des Français, ont également enrichi la langue de Molière de plus de 170 expressions, lesquelles n’en sont peut-être pas les plus élégantes. Parmi elles, figurent « SARS-CoV-2 » et « Covid-19 », que les éditions Larousse préfèrent au féminin, mais aussi « réa », « cluster », « asymptomatique », « nasopharyngé », « quatorzaine », ou encore « coronapiste ».

Un tel changement linguistique, qui n’est, a priori, pas intervenu depuis la Révolution française, n’éveillerait-il pas une altération du symbole de culture et de romantisme de notre langue ? D’aucuns diront qu’il faut évoluer avec son temps. En marge de leur très sérieux Dictionnaire, une vingtaine de membres de l’Académie française proposent d’ailleurs une « flânerie » dans laquelle ils laissent libre cours à leurs enchantements ou indignations autour des mots et y pointent les dérives.