Humeur

Naufrage

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Agnès Bergon.

Le 21 juin, un garde-côte américain annonçait devant une nuée de photographes et de reporters la fin tragique des cinq passagers du Titan. Au terme d’un long suspense qui a tenu la moitié du globe en haleine, les considérables moyens de recherche aériens et navals mis en oeuvre par les États-Unis, le Canada et la France, n’ont pas permis de les sauver, permettant seulement d’identifier les restes du submersible, gisant à 4 000 mètres sous la surface de l’océan à quelques encablures du Titanic, but de l’expédition entreprise par ces amateurs d’épaves fortunés, en compagnie d’un éminent archéologue sous-marin français.

Les médias ont abondamment relayé ce drame, un grand quotidien national révélant les craintes formulées par l’un des passagers, un jeune homme de 19 ans, à l’idée d’entreprendre ce voyage dans les abysses… Ironie du destin, une semaine plus tôt, à des milliers de kilomètres de là, un autre naufrage avait lieu. Plus de 500 personnes à bord d’un chalutier. Des migrants terrifiés. Et pour leur venir en aide juste une vedette des garde-côtes. Un drame déjà en partie oublié.