Humeur

Sur la route

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Agnès Bergon.

Alors qu’en Occitanie, des dizaines d’agriculteurs s’opposent à la construction de la portion d’autoroute qui reliera en 2025 Toulouse à Castres (480 M€ pour 70 km), à l’Assemblée nationale et au Sénat aussi, les autoroutes nourrissent les discussions.

Au début du mois, une trentaine de parlementaires ont signé dans Le Monde une tribune pour demander la fin de la privatisation des autoroutes opérée il y a bientôt 20 ans, les élus pointant « le déséquilibre manifeste des contrats de concession ».

Malgré une commission d’enquête, de multiples questions au gouvernement et un rapport cinglant de l’Inspection générale des finances qui met clairement en évidence la « surrentabilité » des sociétés d’autoroutes, le gouvernement n’en a cure, trop content d’engranger « sur le dos des usagers » des milliards de recettes fiscales.

Des recettes qui, manifestement, ne servent pas à l’entretien du réseau secondaire dont la dégradation s’est accélérée de manière vertigineuse. Dans le classement international de l’entretien des routes du World Economic Forum, la France est passée, entre 2015 et 2019, de la 7e à la 18e place. Qui dit mieux ?