Humeur

Un joli coût

Lecture 1 min
Agnès Bergon.

Un rapport du Sénat a eu, au printemps, beaucoup d’échos. Son sujet ? Le recours quasi systématique des ministères aux prestations de cabinets de conseil, des officines généreusement payées pour effectuer des missions que l’administration ne peut ou ne sait plus remplir. Un nouvel exemple nous en est donné par Le Monde qui a enquêté au sujet d’un de ces rapports dont les résultats ont été, depuis, enfouis dans les tréfonds du ministère de l’Économie.

À l’origine de cette nouvelle commande, on trouve l’actuel ministre de l’Intérieur, qui avant d’occuper la place Beauvau, détenait le maroquin des Comptes publics. Son idée : montrer aux Français, qui, on se demande pourquoi, rechignent si souvent à payer leurs impôts, le coût des services publics qu’ils utilisent. Trois mois et 300 000 euros plus tard, le rapport a été vite enterré. Les réponses des rares Français consultés sur les premiers résultats collectés ont fait craindre le pire : permettre aux contribuables d’apprécier, chiffres à l’appui, la qualité de ces services publics, voire remettre en cause leur universalité… Bien trop dangereux.