BMW Concept Touring, pour le plaisir
Constructeur. La marque allemande a frappé un grand coup lors du concours d’élégance de La Villa d’Este en dévoilant un coupé deux places au style éblouissant. À quand une déclinaison en série ?
L’automobile peut-elle encore être un objet de plaisir ? Ou plutôt, a-t-on encore le droit de prendre du plaisir avec une voiture ? En ces temps de retour de la morale sous ses formes les plus délirantes, ces questions ne sont pas vides de sens.
D’autant plus que la bagnole figure en tête de liste des « ennemies » du camp du bien. Dans ce contexte globalement autophobe, les constructeurs qui ont bâti leur réputation sur les performances et l’art de rouler ont un immense mérite pour ne pas abdiquer face à ce climat hostile.
Heureusement pour tous les amoureux de l’automobile – il en reste – certaines marques n’ont pas baissé les bras. Exemple avec BMW qui vient de présenter un concept très réaliste de coupé deux places au style exaltant de « shooting brake », les fameux breaks de chasse qui comptent parmi les types de carrosserie les plus désirables jamais proposés.
BMW résume cette proposition exclusive en quelques mots : « un symbole intemporel de liberté sur quatre roues traduisant le plaisir de voyager à deux. »
Le profil du Concept Touring coupé s’inscrit dans la pure tradition des sportives de race : un interminable capot, un habitacle ramassé comme un cocon pour les deux occupants et une poupe taillée nette avec une lunette arrière plate.
Le tout sous la forme d’une silhouette bicorps à la fois élégante et musclée qui rappelle à la fois celle de la 328 Touring coupé gagnante des Mille Miglia en 1940 et plus près de nous, celles de la Z3 Coupé et dans une moindre mesure de la Z4 Coupé, dont le design atypique a marqué les rétines.
Montée en jante alliage à 20 rayons de 20 pouces à l’avant et de 21 pouces à l’arrière, le concept BMW affiche sa sportivité sans complexe. Modèle unique, ce coupé racé a bénéficié d’un traitement exclusif avec une teinte gris-brun avec des incrustations de paillettes de verre bleu se mariant avec des touches subtiles de bronze argenté sur la calandre ou les entourages soulignant les petites vitres latérales arrière. Le résultat est d’un raffinement rare.
Peut-être un prolongement en petite série
L’aménagement intérieur est à l’unisson. À la fois typiquement BMW avec des éléments comme la planche de bord proche d’autres modèles de la marque et exclusif avec le parti-pris de jouer la carte de la noblesse de l’artisanat d’art avec des habillages et une sellerie cuir fournies par le spécialiste italien Poltrona Frau, réputé pour la qualité de ses peausseries.
Le tout dans des nuances de brun, foncé pour la partie haute de l’habitacle, clair pour la partie basse dont les deux sièges baquets surpiqués. Deux seulement car ce coupé est une stricte deux places privilégiant le grand tourisme en tête à tête.
Le compartiment derrière les sièges accueille des bagages sur-mesure fabriqués par le spécialiste italien Schedoni de Modène.
BMW ne s’étend pas sur les caractéristiques techniques de son Concept Touring. Seule indication précise : il est motorisé par un six cylindres en ligne, architecture mécanique appréciée des amateurs de voitures de caractère qui a fait beaucoup pour la réputation de la marque. Reste à savoir lequel. Ce n’est pas un problème, la banque d’organe du constructeur est riche de propositions dignes du design éblouissant du concept allemand.
Exemplaire unique spécialement conçu pour le fameux concours d’élégance de la Villa d’Este, un évènement automobilo-mondain qui réunit chaque année à Cernobbio sur les rives du Lac de Côme les plus belles carrosseries ayant marqué le design, le Concept Touring Coupé connaitra-t-il un prolongement en série ?
À l’heure où les conseils d’administration des grands constructeurs concentrent leurs investissements sur la mobilité électrique, rien n’est moins sûr.
Il semblerait qu’une fabrication en toute petite série ne soit pas exclue : quelques dizaines d’exemplaires tout au plus. Dans un univers automobile en plein bouleversement, l’époque n’est plus au rêve mais au réalisme le plus froid.