Automobile

Lancia, le début d’une nouvelle ère

Constructeur. Portée quasiment disparue, la marque a été réanimée par Stellantis. Le concept Pu+Ra HPE exprime son ambition d’incarner de nouveau l’art de vivre à l’italienne sur roues.

Lecture 8 min
Photo de la Lancia Pu+Ra HPE
Le concept Lancia Pu+Ra HPE est la tête de pont du renouveau 100% électrique de la marque italienne. (Crédit : DR)

Il y a encore peu de temps, personne n’aurait donné cher de l’avenir de Lancia. Un catalogue réduit à un seul modèle vieillissant réservé à l’Italie : de quoi envisager le pire.

La marque centenaire qui a longtemps incarné le bon goût discret tout en se prévalant de brillantes solutions techniques semblait promise à rejoindre Rover, Saab et quelques autres au paradis des constructeurs disparus.

La constitution du groupe Stellantis a changé la donne et replacé Lancia dans le jeu. Avec une volonté mise en avant : redonner à ce fleuron de l’automobile transalpine une place à part via une offre 100% électrique.

Après plusieurs teasings, le constructeur vient de lever le voile sur un concept réinterprétant la Stratos, son ultime modèle emblématique. Le dernier à avoir marqué les esprits par son design radical et son glorieux palmarès sportif sur toutes les routes du monde dans les seventies. Un choix pertinent pour rallumer la flamme.

En la dévoilant, Luca Napolitano, a affirmé les ambitions de la marque qu’il dirige : « La Pu+Ra HPE présente la vision de la marque pour les dix prochaines années, qui la fait entrer dans l’ère de la mobilité électrique et résume notre façon de concevoir et de vivre l’automobile. A partir de la nouvelle Ypsilon, nos voitures du futur s’inspireront de la Pu+Ra HPE. »

Chez Lancia, on parle volontiers de « manifeste » pour exprimer les parti-pris esthétiques qu’on devrait retrouver plus ou moins sur l’ensemble d’une gamme qui reste à reconstruire de A à Z.

Un chantier d’envergure auquel les autres marques de Stellantis apporteront leur contribution par le jeu désormais habituel du partage des plates-formes et des technologies, une mise en commun encore accentuée par l’électrification généralisée du marché.

La citadine Ypsilon, promise pour 2024, sera déclinée en versions hybride et 100% électrique avant que Lancia ne se convertisse exclusivement aux voitures à batteries à partir de 2028, date du lancement programmé de la nouvelle Delta.

Ambassadrice du « Made in Italy »

En attendant ces échéances, le concept Pu+Ra HPE est là pour occuper le terrain et lancer des pistes en matière de design, le fameux « langage stylistique » résumé en deux mots-clés : « pur » et « radical », une géométrie élémentaire mettant en oeuvre le cercle et le triangle, en particulier.

Cela s’exprime de façon explicite sur la face avant dont s’inspireront les futures voitures de série et un toit panoramique circulaire. à bord, la Pu+Ra HPE ambitionne de refléter la quintessence du design du mobilier italien, notamment en faisant appel à Cassina, une des marques incarnant le mieux cet esprit à nul autre pareil avec ses meubles icôniques.

Autre parti-pris de mettre en valeur le « made in Italy » : les partenariats noués avec des entreprises spécialisées pour utiliser des matériaux durables et recyclables : marqueterie de bois, tapis de laine, nubuck...

Tradition d’un côté, technologies de pointe de l’autre avec un bloc électrique dont le constructeur dit peu de choses, si ce n’est que son autonomie dépassera 700 km et une volonté claire de proposer des commandes « effortless », c’est à dire simples et intuitives pour faciliter le quotidien des occupants via le système S.A.L.A (Sound Air Light Augmentation) : adaptation de l’atmosphère de l’habitacle à la fois en fonction de l’extérieur et de l’humeur du conducteur...

Qu’en aurait pensé Vicenzo Lancia, créateur en 1906 à Turin de la marque portant son nom ? Et pour qu’on comprenne bien que l’avenir de Lancia s’écrit en vert, c’est la couleur choisie pour habiller le concept Pu+Ra HPE. Un vert « progressif » dixit le constructeur, reflétant sa vision de l’avenir.

Avenir qui passera à court terme par le lancement de la citadine Ypsilon et permettra de juger comment ce « manifeste » aura été traduit concrètement.