Renault Clio : la rupture
Nouveauté. La voiture la plus vendue en France et en Europe depuis le début de l’année fait peau neuve. Changement radical de style pour une sixième génération ambitieuse.

« Clio, c’est Renault, et Renault, c’est Clio » : Fabrice Cambolive, le nouveau patron de la marque française, résume d’une formule l’importance de la Clio pour le constructeur. Et cela dure depuis 1990, date de l’apparition d’une petite berline à tout bien faire qui n’est jamais descendue des sommets des ventes. Avec à la clé des chiffres vertigineux : 17 millions de Clio ont été vendues dans les 120 pays où elle est commercialisée. Cette année encore, la cinquième génération, en fin de carrière, a pointé en tête des immatriculations en France et en Europe au premier semestre. Un immense capital à ne pas dilapider.
Plutôt que d’opter pour la continuité à l’image de précédentes générations, Renault a choisi la rupture en proposant un design faisant table rase du passé. Un pari risqué. Objectif mis en avant par Fabrice Cambolive pour expliquer ce virage radical : « Passer d’une Clio à l’image un peu trop sage à un modèle plus expressif, plus désirable ».
Allongée de près de 7cm en longueur (4,12m) et de 4 cm en largeur (1,77m) pour une hauteur quasiment identique, la silhouette générale de la Clio VI repousse les limites de la catégorie. Mais le bouleversement est ailleurs. Son design général n’a plus rien à voir avec celui de celle qu’elle remplacera bientôt. Et pas davantage avec celui d’une autre Renault de la gamme actuelle. Pour définir sa proue, le constructeur met en avant une « expressivité maximale et un regard perçant ». La calandre proéminente, ajourée d’ouïes façon râpe à fromage (la mode actuelle) en forme de losange, les optiques au dessin sophistiqué, les feux de jour, en forme de demi-losange, implantés bas de chaque côté du bouclier : tout est inédit. Idem pour la poupe avec des blocs feux en quatre parties – deux au sommet des ailes, deux sur le hayon – une lunette arrière très inclinée intégrant un semblant de becquet. Les arches de roues soulignées d’élargisseurs noirs à la mode 208, les poignées de portes arrière dissimulées dans le montant – un des rares héritages du modèle actuel – et les joints de vitres cachés dans la carrosserie déterminent un profil soigné et dynamique. Cela fait-il pour autant une identité ?
Un bloc hydbride sobre et propre

A bord, on est davantage en terrain connu. La Clio VI reprend la dalle numérique adoptée par les très récentes R5 et R4 E-Tech. Un double écran horizontal de 25 cm en série sur l’ensemble de la gamme qui réunit l’instrumentation et des fonctions d’info-divertissement. Cet ensemble dans le coup s’inscrit dans un ensemble agréable à l’oeil, avec des matériaux plus ou moins flatteurs selon le niveau de finition. La commande de boite automatique émigre à droite derrière le volant, dégageant une console centrale accueillant un chargeur de smartphone à induction. En matière d’équipement de confort et de sécurité (jusqu’à 29 aides à la conduite), la nouvelle Clio se hisse au niveau des standards de la catégorie supérieure. Le contrat est largement rempli. Même constat pour l’habitabilité en légère progression alors que le volume du coffre stagne (309-391 l).
Innovation encore et toujours du côté des motorisations. Exit le diesel et les « petits » trois cylindres au profit de nouveaux blocs dont les puissances s’échelonnent de 115 à 160 ch. Désormais, l’entrée de gamme est assurée par un trois cylindres 1,2l TCe de 115 ch accouplé à une boite manuelle ou automatique EDC à six rapports. Un autre 3 cylindres 1,2l Eco-G de 120ch à double carburation essence-GPL promet économie à l’usage et autonomie record. La gamme Clio est coiffée par un quatre cylindres 1.8l-160ch full hybrid E-Tech, accouplé à une boite automatique « intelligente ». Il est susceptible de rouler en mode électrique jusqu’à 80% du temps en roulage urbain selon le constructeur. Le tout assorti de normes d’émissions et de consommation d’exception : 89g/km de CO2 et 3,9l de sans plomb en mixte conventionnel.
Dernier point pas encore révélé : les tarifs. On espère que le « pas assez cher mon fils », souvenir d’une vieille pub pour la Clio, sera encore d’actualité.