Renault Espace, changement de genre
Constructeur. Ne pas se fier à son nom, le dernier-né de la gamme Renault n’est pas un monospace, catégorie délaissée par les clients, mais la version sept places du SUV Austral.
Les voies du marketing sont impénétrables. Baptiser d’un nom emblématique un modèle qui a peu de choses à voir avec celui dont il est supposé être l’héritier fait partie de ces incongruités.
On a bien compris que plutôt que de créer de toutes pièces une appellation qui ne dirait rien à personne, il était plus facile d’emprunter celle d’un monospace à succès qui a marqué plusieurs générations en quatre décennies et de la coller sur un SUV.
Les monospaces en dépit de qualités intactes sont boudées par les clients au profit des SUV beaucoup moins pratiques. La rationalité n’est pas souvent l’argument prioritaire quand on achète une nouvelle voiture.
L’Espace né en 1984 a été le pionnier des monospaces. L’Espace lancé en 2023 est un SUV décliné en deux versions : cinq ou sept places. Long de 4,72 m, il est directement dérivé du récent SUV compact Austral qu’il dépasse de 21 cm.
Un étirement réparti entre l’empattement, majoré de 7 cm, et le porte-à-faux arrière pour les deux autres tiers. Si la partie avant est identique à celle de l’Austral, les portes arrière sont plus longues, la troisième vitre latérale suit le mouvement alors que la poupe est plus verticale. Cette séance de stretching, prévue dès la conception des deux modèles, est réussie visuellement.
Motorisation hybride de 200 ch
L’aménagement intérieur est logiquement partagé entre les deux cousins au Losange avec en particulier une planche de bord spectaculaire comptant deux grands écrans numériques : l’un derrière le volant de 12,3 pouces (31,2cm), l’autre vertical en position centrale de 12 pouces (30,5cm).
D’un coté, les instruments dédiés à la conduite, de l’autre, les fonctions d’info-divertissement. Sans prétendre rien révolutionner, Renault réussit un ensemble à la fois pratique et moderne. Le tout se combine avec une belle impression de qualité d’ensemble avec des matériaux et des habillages flatteurs.
Coté équipements, le constructeur a fait ses comptes et met en avant jusqu’à 32 aides à la conduite, supposées faciliter le quotidien et apporter un surcroit de sécurité. Autres éléments technologiques de pointe : le système Multi-Sense permettant de personnaliser les modes de conduite et le 4Control Advanced (quatre roues directrices) apportant un supplément d’efficacité et de plaisir de conduite.
L’Espace 6 se prévaut d’un sens de l’accueil poussé avec ses sept places réparties en trois rangées. On accède au dernier rang en faisant coulisser la banquette centrale sur 22 cm avec un peu de souplesse. L’espace disponible est correct à condition de ne pas prétendre y installer des adultes de grande taille. Ou alors pour un court déplacement.
Autre constat classique : selon les configurations choisies, le volume du coffre est plus ou moins généreux. En cinq places et en fonction de la position de la banquette centrale coulissante, la contenance varie de 477 à 677 dm3.
Elle culmine à 1711 dm3 en rabattant les places centrales et se contracte jusqu’à seulement 159 dm3 en mode sept places. La version cinq places optimise ces valeurs avec un gain de l’ordre d’une centaine de dm3.
Le constructeur confirme une seule motorisation pour l’Espace : un ensemble hybride de 200 ch au total, constitué d’un trois cylindres essence 1,2 l de 130 ch, associé à deux blocs électriques, l’un de 50 kW (70 ch) alimenté par une batterie lithium-ion, l’autre, un démarreur haute tension d’une puissance de 25 ch assurant des démarrages en mode 100 % électrique et les changements de rapports.
Une configuration dont Renault met en avant les avantages : « Jusqu’à 80% de temps de roulage électrique en ville avec jusqu’à 40% d’économie de carburant. » Logiquement, d’autres motorisations partagées avec l’Austral devraient être disponibles, même si Renault ne les évoque pas. Lorsqu’il arrivera sur le marché en juin, il trouvera face à lui un autre proche : le Nissan XTrail. Il devra surtout affronter le Peugeot 5008 qui domine son segment depuis plusieurs années déjà (24e meilleure vente en France en 2022 avec 16 265 unités). Avec pour l’Espace 6 l’avantage de la nouveauté.