Automobile

Tesla domine le marché électrique mondial

Electrique. Le marché planétaire des voitures 100% électriques explose. Le leader Tesla concentre 21% des immatriculations. Mais l’offensive chinoise promet d’être dévastatrice à moyen terme.

Lecture 5 min
Tesla domine le marché électrique mondial
Plus d’une voiture électrique sur cinq vendue dans le monde est une Tesla. (Crédit : Tesla)

On n’a jamais vendu autant de voitures électriques que depuis le début de l’année. Le marché a plus que triplé en l’espace de trois ans, passant de 2 à 6,8 millions de voitures pour les neuf premiers mois de 2022. On imagine sans peine le nombre de centrales à charbon crachant leurs émissions hautement polluantes nuit et jour à travers le monde pour produire l’électricité indispensable à ces véhicules « propres » ! Dans ce paradis électrique, Tesla poursuit sa marche en avant à l’échelon planétaire et domine ses concurrents. Sur un marché en très forte expansion, la marque californienne conforte sa position mois après mois. Depuis le 1er janvier, plus d’une voiture électrique immatriculée sur cinq a été une Tesla. La marque d’Elon Musk devance très largement le chinois BYD Auto qui s’octroie 11% des ventes mondiales. Encore inconnu en Europe BYD, le leader mondial des batteries, est devenu en moins de deux décennies le quatrième constructeur automobile de son pays d’origine où il écoule la quasi totalité de sa production. Mais BYD s’apprête à débarquer sur de nombreux marchés européens, ce qui devrait lui permettre d’accélérer sa progression à court terme.

Le troisième rang est occupé par la General Motors (9% du marché), devant le Groupe Volkswagen (7%), le duo coréen Kia-Hyundai (5%) et quatre constructeurs au coude à coude avec un taux de pénétration de l’ordre de 4% : Geely, Renault-Nissan, Chery et GAC. Il faut descendre au 10e rang pour retrouver le Groupe Stellantis (3%) qui se situe sensiblement au même niveau que SAIC et BMW.
BYD, Geely, Chery, Gac, SAIC : ces noms ne disent rien à la quasi totalité d’entre nous. Le quintette chinois, très peu distribué en Europe, est absent du marché français. Mais cela va changer rapidement. Une affaire de quelques mois : les marques chinoises, très présentes au Mondial de Paris seront bientôt disponibles dans notre pays. Arrivant par bateaux, un moyen de transport hautement polluant, ces voitures seront déjà responsables d’un taux effrayant d’émissions de CO2 et de particules avant même d’avoir posé leurs roues sur le bitume. Personne ne semble pourtant s’en émouvoir.

L’Europe et le Japon à la traine

Avec quatre constructeurs dans le top10 électriques et trois autres en embuscade (Changan, Nio, Dongfeng), les véhicules chinois concentrent déjà le tiers de ce marché spécifique. Selon une étude du cabinet Inovev, les chinois devraient doubler leur production cette année par rapport à l’année précédente, passant de 1,5 à 3 millions de véhicules. De quoi prendre le leadership électrique aux constructeurs américains qui en détiennent actuellement 30%. Selon Inovev, la production des 100% électriques made in USA devrait augmenter de 50% cette année pour s’établir à 2,1 millions de véhicules fin 2022.

Face à ces deux blocs, les constructeurs de la vieille Europe ne pèsent pas lourd avec 20% des immatriculations électriques mondiales. Après en avoir produit environ 1 million l’an passé, le bilan en fin 2022 ne devrait pas dépasser 1,3 million d’unités. Les Japonais sont quasiment inexistants avec moins de 1% du total mondial. Les chiffres sont ridiculement bas : seulement 50.000 pures électriques japonaises vendues cette année. Toyota, le premier constructeur mondial, a longtemps fait le pari gagnant des hybrides mais a tardé à se convertir aux 100% électriques. La première Toyota électrique a été lancée seulement en 2021 !

Toyota avec les moyens colossaux qui sont les siens met les bouchées double et annonce une douzaine de modèles électriques inédits à court terme. Seule exception notable : Nissan avec la première génération Leaf, élue voiture européenne de l’année 2011. Pas besoin d’être devin pour comprendre que la fin des moteurs thermiques en 2035, décidée par l’Europe, constitue un blanc-seing pour l’industrie automobile chinoise au détriment des constructeurs européens dont l’existence même semble menacée. Les patrons européens du secteur, Carlos Tavares en tête, ont pointé du doigt le risque. Sans être entendu par les dirigeants politiques ni par les instances européennes.