Toyota Yaris, une belle histoire...française
Constructeur. La petite berline japonaise rencontre un succès sans frontières. En un quart de siècle, 10 millions de Yaris ont été produites dont 4,5 millions à Onnaing dans le Nord.
La dix millionième Toyota Yaris, une ultra performante version GR Sport Hybride de couleur gris chrome, a quitté les chaines d’assemblage du site français de la marque, implanté dans le voisinage de Valenciennes le 30 mars dernier.
Depuis 2001, Toyota Motor Europe a planté son drapeau dans cette région désindustrialisée et économiquement sinistrée, abandonnée par les entreprises françaises. Impossible de produire des « petites » voitures en France ?
Coût du travail, etc : la triste chanson est archi connue. Toyota apporte depuis 2001 un démenti à ces sinistres prétextes. Dédié depuis sa mise en service à la seule Yaris, rejointe récemment par la version SUV Cross, le site nordiste a pris une large part dans cette belle histoire.
Sur les 10 millions de Yaris assemblées, 4,5 millions sont made in France. À chaque exercice ou presque – sept fois sur dix au cours de la dernière décennie – une Yaris a décroché le label « origine France garantie » de la voiture la plus produite en France. En 2022, c’est une Yaris Cross qui est arrivée en tête avec 161 508 unités.
L’an dernier, 255 584 voitures sont sorties des chaines françaises du numéro1 mondial où travaillent 5 000 salariés. Aucun autre constructeur automobile ne produit autant dans notre pays.
Dans le même temps, Toyota a multiplié les investissements avec 1,5 milliard d’euros injectés pour le développement des nouvelles générations Yaris et pour améliorer les performances environnementales du site.
Un domaine dont le constructeur s’est préoccupé avant la tendance actuelle du « green washing » : consommation d’électricité renouvelable depuis une décennie, panneaux photovoltaïques, autonomie en eau industrielle, recyclage des eaux usées...Un seul chiffre pour résumer ces efforts : en 20 ans, la quantité d’énergie indispensable pour fabriquer une Yaris a été réduite de 59%.
Hybride en 2012
Conçue en Europe – à Sophia-Antipolis dans la région cannoise où Toyota a implanté son centre de design européen ED2 – la star populaire de la marque aux cotés des légendaires Corolla ou Land Cruiser a immédiatement trouvé sa place sur le marché dès le lancement de la première génération grâce à son concept « big-small » : petite à l’extérieur mais spacieuse à bord. De quoi décrocher le titre de « voiture de l’année 2000 », une première pour la marque.
La deuxième génération optimisera les qualités de la Yaris en multipliant les motorisations et en se déclinant en version 3 et 5 portes, tout en mettant l’accent sur la sécurité, ce qui lui vaudra de décrocher 5 étoiles aux crashes test EuroNCap.
Gros changement en 2012 pour la Yaris troisième du nom qui devient la première citadine polyvalente à adopter une motorisation hybride, une technologie dont Toyota est le pionnier depuis la fin du XXe siècle. Le tout avec des tarifs s’alignant au niveau des versions diesel. Une claque pour la concurrence.
La Yaris actuelle, lancée en 2020, dispose en série un ensemble d’aides à la conduite en série – le système ADAS – digne des segments supérieurs et a remporté le titre « de voiture de l’année 2020 ».
Jamais encore, cette distinction n’avait été décernée deux fois à un même modèle. Un bonheur ne venant jamais seul, la Yaris s’illustre sur les routes du cham-pionnat du monde des rallyes, en particulier aux mains du français Sébastien Ogier, et truste les titres pilotes et constructeurs.
Toyota en déclinera une voiture de route très sportive, la Yaris GR Sport, une bombinette exclusive (261ch, traction intégrale) produite à seulement 25 000 exemplaires, restée confidentielle en France en raison d’un malus dissuasif.
Avec cette version ultraperformante, Toyota démontre qu’on peut être à la fois le plus gros constructeur mondial sans pour autant mettre de côté la passion. Enfin, la gamme s’est enrichie en 2021 d’un petit SUV urbain au style avenant, la Yaris Cross avec une offre inédite dans sa catégorie : une transmission aux quatre roues grâce à un moteur électrique implanté sur l’essieu arrière. De quoi mériter le prix de « meilleure voiture urbaine mondiale 2022. »
La suite de la saga à succès Yaris ? Jim Crosbie, le président de Toyota Motor Manufacturing France l’imagine avec optimisme : « Et maintenant, en route pour le 20 millionième véhicule ». Il ne faudra pas patienter vingt ans pour passer le cap.