Voiture de l’année : la Jeep Avenger plébiscitée
Constructeur. L’inédit SUV urbain américain du Groupe Stellantis a écrasé ses six concurrentes pour remporter le titre devant l’ID. Buzz Volkswagen. Une première pour Jeep.
La taille ne fait rien à l’affaire, parait-il... On veut bien le croire si on se fie au résultat de l’élection de la voiture de l’année 2023. C’est la plus courte des sept finalistes qui s’est largement imposée avec un score sans appel : 328 points pour la Jeep Avenger contre 241 à sa dauphine, la VW ID.Buzz. Un écart plutôt rare au terme de cette élection qui départage chaque année depuis 1964, les meilleures nouveautés commercialisées en Europe.
Seulement 4,08m de long pour la toute première Jeep 100% électrique. Mais du talent à revendre. Exclusivement disponible en France en version électrique, elle profite à plein de l’expérience de Stellantis en la matière puisqu’elle adopte une motorisation maison associant un bloc de 400 volts d’une puissance de 115kW (156ch) et une batterie compacte de 54kWh promettant une autonomie de 400 km environ en usage mixte et jusqu’à 550 km en circulation urbaine, son domaine de prédilection. Selon le constructeur, il suffit de 24 minutes pour passer de 20% à 80% d’autonomie sur une borne rapide à condition de disposer d’un câble adapté.
Capable de se hasarder sur les chemins, l’Avenger revendique l’ADN Jeep en matière de capacités hors bitume grâce à une batterie de systèmes électroniques favorisant ses évolutions dans les sous-bois, dans la boue ou sur la neige. Son design séduisant, net et épuré, son aménagement intérieur à l’unisson, son très bon niveau d’équipements de sécurité et de confort, ses multiples possibilités de personnalisation renforcent son potentiel attractif et devraient contribuer à en faire le best-seller de la marque comme l’espère le constructeur. D’autant plus que ses tarifs restent dans les limites du raisonnable pour une voiture 100% électrique.
Les deux françaises, loin du compte
Sur la deuxième marche du podium, un autre modèle 100% électrique : la Volkswagen ID.Buzz. Cette réincarnation du Combi faisait figure de favorite en raison de sa singularité sur le marché. Monospace ou van : impossible de classer l’ID. Buzz dans une catégorie précise. Réussie esthétiquement, la proposition de VW ne se démarquait sans doute pas assez en matière d’innovations technologiques, souvent un élément-clé pour les journalistes spécialisés du jury international, pour faire la différence. Autre élément susceptible de constituer un frein : un niveau de tarifs au-delà de 50 000 €. Sa seconde place finale atteste néanmoins de son intérêt. D’ailleurs, son carnet de commandes est déjà rempli avec plus de 26 000 commandes partagées entre la version familiale et l’utilitaire Cargo.
La Nissan Ariya termine troisième pour compléter un podium 100% électrique. Une première dans l’élection de la « voiture de l’année » qui entérine un virage sans doute définitif pour l’industrie automobile. Il est peu probable qu’une voiture thermique prenne rang au palmarès dans les années à venir.
Cela vaut-il également pour un modèle hybride ? Sans aucun doute si on se base sur les résultats en demi-teinte des deux finalistes françaises, les Peugeot 408 et Renault Austral, disponibles en versions hybrides rechargeables pour le moment. La première, en dépit de son design original, tranchant sur la production courante, se classe avant-dernière, devancée par le SUV Renault, bien sous tous rapports, mais réunissant sur son nom deux fois moins de suffrages que la Jeep Avenger. Seule la Toyota à l’appellation bizarre bZ4X, la toute première 100% électrique du n°1 mondial, évite la dernière place au duo national. Il n’est pas habituel de voir les représentantes françaises être reléguées aussi loin.
Consolation pour les perdantes, le label de « voiture de l’année » n’est pas toujours un gage de succès commercial. Loin s’en faut. Pour éviter d’être cruel, on ne citera pas de modèles élus boudés par les acheteurs. Le titre constitue un coup de pouce, plus précieux pour des marques et des modèles moins bien installés sur le marché, que pour les habituelles vedettes des ventes.