À Toulouse, les territoires viticoles européens unissent leur force
Lobbying. À l’occasion d’un colloque organisé à Toulouse le 7 novembre 2025 par l’Association nationale des élus de la vigne et du vin, ses coprésidents, le député de Haute-Garonne Jean-François Portarrieu et le sénateur du Haut-Rhin Christian Klinger, ont officialisé son adhésion au réseau des Cités européennes du vin. Une manière pour les élus français de peser un peu plus dans le débat sur l’avenir de la filière vitivinicole.
En 2023, ce sont près de 12 millions d’œnotouristes qui ont exploré les vignobles français, dont 6,6 millions de Français et 5,4 millions d’étrangers. Des chiffres en forte progression notamment en Occitanie qui se classe au deuxième rang des régions œnotourisques avec 2,3 millions de visiteurs accueillis, juste derrière la Nouvelle-Aquitaine (2,5 millions).
C’est donc sans grande surprise que Toulouse, située au carrefour des vignobles du Sud-Ouest, a accueilli le 7 novembre dernier un colloque de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (Anev), sur le thème : « L’œnotourisme : de la préservation à la valorisation, un levier pour fédérer les territoires viticoles ».
Conçu avant tout pour les élus locaux, ce colloque visait à les sensibiliser aux opportunités offertes par l’œnotourisme : développement économique, valorisation du patrimoine, attractivité des territoires et transmission des savoir-faire.
À l’occasion de ce rassemblement qui se déroulait Salle Osète, en plein cœur de la Ville rose, les deux coprésidents de l’Anev, le député de Haute-Garonne Jean-François Portarrieu et le sénateur du Haut-Rhin Christian Klinger, ont signé le protocole d’adhésion de l’association au Réseau européen des villes du vin (Recevin) présidé par Rosa Melchor Quiralte, maire d’Alcázar de San Juan en Espagne. Et acté ainsi l’entrée de la France dans ce réseau européen dédié à la promotion et à la coopération entre territoires viticoles.
Créée en 1999 à l’initiative d’un élu de la Drôme, Michel Grégoire, et d’une vingtaine de parlementaires de circonscriptions viticoles, qui déploraient l’absence d’un réseau d’élus pour représenter les territoires de la vigne et du vin, l’Anev réunit aujourd’hui plusieurs centaines d’élus de tous bords sur tout le territoire.
Espace de réflexion sur la place du vin dans notre société, l’association s’est donné pour objectif de valoriser et défendre les territoires viticoles confrontés depuis quelques années à une crise sans précédent entre baisse de la consommation, barrières douanières et libéralisation des plantations de vignes…
« Depuis la fin de l’année 2019, la filière viticole française fait face à un contexte économique extrêmement difficile. Au-delà de la filière, c’est la santé économique de tous les territoires viticoles qui est mise en péril », détaille l’Anev qui en 2020 a proposé un Plan de soutien à la viticulture en 14 mesures dont certaines ont été reprises par le gouvernement pour soutenir la profession.
De son côté, Recevin réunit plus d’un millier de villes en Europe. Ces cités européennes du vin ont pour ambition de défendre d’une seule voix les intérêts des collectivités territoriales européennes économiquement liées au vin en Allemagne, Autriche, Bulgarie, Slovénie, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Italie, Portugal et Serbie.
Cette adhésion de l’Anev à Recevin vise à favoriser les échanges entre élus européens, à développer des projets communs autour de la préservation du patrimoine viticole mais aussi plus concrètement faire du lobbying en renforçant la représentation commune des territoires viticoles auprès des institutions européennes.
Un enjeu particulièrement important alors que le parlement européen discute actuellement du paquet vin, ce plan que la Commission européenne a présenté en avril pour venir en aide à la filière. « Rejoindre Recevin, c’est inscrire la voix des élus français du vin dans un dialogue européen constructif. Ensemble, nous partageons la même ambition : faire vivre et reconnaître nos territoires viticoles comme des acteurs essentiels du développement durable, culturel, touristique et économique de l’Europe », confirme Jean-François Portarrieu.
Sont notamment prévues dans ce plan des mesures pour prévenir les excédents (arrachage, vendange en vert, distillation), donner plus de visibilité aux vins sans alcool ou encore accompagner l’adaptation au changement climatique des vignobles.