Face aux grandes écoles privées, Toulouse School of Management affiche ses ambitions
Formation. Rattachée à l’université Toulouse Capitole, Toulouse School of Management (ex-IAE) fête ses 70 ans cette année. L’occasion pour son nouveau directeur, Julien Grobert, d’afficher les fortes ambitions de cette école de management publique qui allie « le meilleur de l’université et le meilleur des business schools ».

Des formations d’excellence en management pour moins de 300 € par an ! C’est la promesse des instituts d’administration des entreprises (IAE). Créés en 1955 sur le modèle des business schools américaines et répartis sur tout le territoire, les 39 IAE, rebaptisés en 2014 écoles universitaires de management, ont pour mission de développer la recherche et la formation supérieure en gestion et en management au sein des universités françaises. L’IAE de Toulouse, qui a pris le nom de Toulouse School of Management (TSM) en 2017, est aujourd’hui une des composantes de l’université Toulouse Capitole.
70 ans après leur création, et malgré le changement sémantique intervenu en 2014, les écoles universitaires de management souffrent encore d’un « déficit de notoriété » par rapport aux grandes business schools privées, reconnaît Julien Grobert. Le nouveau directeur de TSM organisait le 7 octobre dernier dans les locaux de l’université une conférence de presse à l’occasion de cet anniversaire, aux côtés d’Hugues Kenfack, président de l’UT Capitole.
Accréditée Equis depuis 2023
Ces écoles publiques n’ont pourtant rien à leur envier, comme se plaît à le rappeler Julien Grobert. TSM, qui accueille chaque année près de 3 000 étudiants dans ses 81 parcours de formations qui vont de la licence au doctorat, est en effet l’une des très rares universités publiques françaises accréditées Equis.
Obtenu en 2023, ce label européen distingue les écoles de commerce et de management qui développent à la fois un haut niveau de qualité académique, des relations étroites avec les entreprises ainsi qu’une importante activité de recherche. Seules l’université Paris-Dauphine et Aix-Marseille Graduate School of Management peuvent s’en prévaloir au même titre que TSM [1]. Cette dernière devra d’ailleurs renouveler son accréditation en septembre prochain.
Critère essentiel dans la reconnaissance de l’excellence, la recherche est portée au sein de TSM par son laboratoire,TSM-Research, une unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université Toulouse Capitole. « Il est aujourd’hui l’une des rares UMR CNRS spécifiquement dédiée au champ disciplinaire des sciences de gestion », ajoute Julien Grobert. TSM-Research regroupe 59 enseignants chercheurs et une soixantaine de doctorants.
Depuis quelques années, les formations de TSM sont également entrées dans les classements internationaux des meilleurs business schools. Ainsi depuis juin 2024, son master Finance figure dans le prestigieux palmarès des Masters in finance pre-experience du Financial Times.
En 2025, au niveau international, il est classé 42e sur 65 et au niveau national, il se hisse à la 11e place, et premier master Finance du secteur public. Cette année également, l’école publique de management toulousaine compte plusieurs de ses masters dans le classement Eduniversal au niveau national, entre les 4e et 10e positions suivant les spécialités.
Une nouvelle feuille de route
À l’occasion de ce 70e anniversaire, celui qui a été nommé en juillet à la tête de TSM, a dévoilé sa feuille de route pour les cinq prochaines années. Outre le renouvellement de l’accréditation Equis, qui doit lui permettre se rendre plus visible sur la scène nationale et internationale, l’école toulousaine entend avant tout diversifier ses financements.
Si aujourd’hui le budget consolidé de TSM, à savoir 18 M€, est alimenté à hauteur de 70 % par des dotations de l’État, son ambition est d’accroître la part de ses ressources propres pour les porter de 30 à 35, voir 40 %. « Nous sommes globalement sous dotés », renchérit Hugues Kenfack, qui chiffre à 10 ou 12 le nombre d’enseignants chercheurs supplémentaires qui serait nécessaire pour coller aux standards internationaux.
Pour améliorer ses ressources et pouvoir recruter à terme a minima cinq nouveaux enseignants chercheurs, TSM mise sur le développement de partenariats avec le monde économique, via la création de chaires sur des thèmes en lien avec les problématiques concrètes rencontrées par les entreprises, l’objectif étant d’en initier une à deux d’ici cinq ans. Le mécénat d’entreprise pourrait également être sollicité en vue de financer une dizaine de bourses étudiantes.
Des formations accessibles
L’école de management toulousaine, qui compte parmi ses 23 000 alumni de nombreux décideurs installés partout dans le monde et des profils comme ceux des rugbymen Vincent Clerc et Antoine Dupont, parie également sur l’alternance pour se doter de moyens supplémentaires. Sur les 3 000 étudiants qui intègrent l’école chaque année un peu plus de 900 sont alternants. « Notre objectif est d’en attirer 50 à 80 de plus pour atteindre le millier d’alternants », poursuit Julien Grobert.
Enfin, TSM, qui a noué des accords avec près de 90 universités dans le monde dont HEC Liège, l’université d’Ingolstadt à Munich ou Assumption university en Thaïlande, espère aussi attirer plus d’étudiants internationaux, sachant qu’aujourd’hui 18 % de ses effectifs sont issus de l’étranger.
Les frais de scolarité payés par les étudiants étrangers sont en effet plus élevés que ceux acquittés par les étudiants français, lesquels paient entre 180 et 255 € par an en fonction du niveau d’étude. Des montants, rappellent Julien Grobert et Hugues Kenfack, sans commune mesure avec les tarifs pratiqués par les business schools privées en France et, qui plus est, hors de nos frontières.
[1] En France, 22 business schools sont accréditées Equis, dont trois publiques.