Aéroport de Toulouse : le trafic passagers progresse mais reste en deçà de 2019
Transport. Le 6e aéroport français, qui a accueilli, en 2023, 7,8 millions de passagers, peine à retrouver sa fréquentation d’avant Covid. Il n’en poursuit pas moins ses efforts d’investissement en faveur de la décarbonation de ses activités.
Les professionnels du transport aérien se frottent les mains : l’an dernier, le trafic mondial a quasiment retrouvé son niveau d’avant crise, avec près de 4,3 milliards de passagers transportés l’an dernier, soit un niveau très proche (94,1 %) du chiffre record atteint en 2019 (4,54 milliards). En France aussi, le transport aérien poursuit son rebond. En 2023, selon les statistiques de la DGAC, 169,6 millions de passagers ont été transportés par avion, soit 94,5 % du niveau d’avant crise. Dans les aéroports français, les situations sont cependant très disparates.
Si Beauvais, Marseille et Orly ont définitivement tourné la page de la crise sanitaire avec des niveaux de trafic comparés à 2019 respectivement de 141,3 %, 106,8 % et 101,4 %, d’autres peinent encore à retrouver leur situation d’avant crise. C’est le cas de Paris-CDG (88,5 %), Bordeaux (85,6 %), Lyon (85 %) mais surtout Toulouse.
81% du trafic d’avant crise
En 2023, l’aéroport de Toulouse Blagnac a en effet enregistré 7,8 millions de passagers, soit 81 % du trafic de 2019. La plateforme aéroportuaire est cependant sur la bonne voie : le trafic passager a progressé de 11 % l’an dernier, par rapport à 2022. Une hausse essentiellement portée par le trafic international qui a augmenté de 27 % en un an, avec 4 443 652 passagers transportés, soit 93 % du trafic de 2019. De bons résultats obtenus grâce à la forte dynamique des liaisons hors Europe. Le trafic vers ces destinations a bondi de 49 % sur l’année, soutenu notamment par les liaisons vers le Maghreb et les arrivées d’Air Canada et sa ligne vers Montréal, et de Qatar Airways vers Doha.
En revanche, le sixième aéroport de France accuse une baisse du trafic intérieur, de l’ordre de 5 % par rapport à 2022, soit 3 361 328 passagers transportés. Il ne représente désormais plus que 43 % du trafic total, contre la moitié en 2019. Ainsi, le trafic vers Paris a atteint l’an dernier 68,7 % seulement de son niveau d’avant crise. Les compagnies low cost, dont la part de marché a progressé de 5,7 points depuis 2019, représentent aujourd’hui 49 % du trafic total.
Hausse des investissements de 18 %
Durement affecté, comme l’ensemble du secteur aérien, par la pandémie de Covid-19, l’aéroport Toulouse Blagnac s’est doté en 2021 d’un nouveau plan stratégique, dénommé, CARE qui court jusqu’en 2025. Comme l’expliquait à l’époque Philippe Crébassa, président du directoire d’Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB), la société en charge de l’exploitation de l’aéroport, ce document devait traduire l’ambition de la plateforme de « repartir à la conquête de ses fondamentaux, les compagnies aériennes et les passagers ».
Dans la foulée, l’aéroport s’est engagé en 2022, avec 21 autres partenaires dans le projet européen Stargate qui vise à décarboner les aéroports. Engagement qui se matérialise pour la plateforme de Toulouse Blagnac par différents investissements en faveur de la transition énergétique. L’an dernier, elle a ainsi inauguré deux aménagements structurants : en septembre une station de recharge rapide pour les voitures électriques et hybrides rechargeables sur l’un des parkings proches de l’aérogare et en décembre une station de production et de distribution d’hydrogène. Construite et exploitée par la société HyPort, elle est destinée à alimenter les bus qui circulent côté piste et les navettes entre l’aérogare et les parkings.
Et Philippe Crébassa d’ajouter dans un communiqué daté du 4 mars 2024 :
2023 a été l’année de nombreuses premières pour Aéroport Toulouse-Blagnac. Avec son plan stratégique CARE 2021-2025, ATB continue de dessiner son avenir et de créer de la valeur pour ses actionnaires, ses clients et ses parties prenantes. L’aboutissement de plusieurs projets ambitieux et souvent pionniers concrétisent nos actions pour la transition énergétique de nos activités. Cette dynamique se poursuit en 2024. »
En 2023, l’aéroport s’est également doté d’un Apoc (Airport Operations Center). Ce nouveau centre névralgique regroupe toutes les fonctions nécessaires au parcours des passagers dans l’aéroport afin de le rationaliser en améliorant la communication et la coordination entre les différentes parties prenantes. Il a ainsi pour vocation de superviser l’accès à l’aéroport, les parkings, l’enregistrement, la sécurité, la sûreté, l’embarquement ou encore les installations techniques.