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Marché de l’immobilier neuf à Toulouse : la crise du logement s’intensifie encore

Immobilier. Mickaël Merz, président de l’ObserveR, a présenté le 4 septembre dernier les chiffres et tendances du marché du logement neuf dans la métropole toulousaine au premier semestre 2024. Un bilan qui confirme une chute des mises ventes de 35 % par rapport au 1er semestre 2023 et de 55% par rapport à 2022.

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Photo de Mickaël Merz
Mickaël Merz, président de l’Observer de l’immobilier toulousain au côté de l’ancienne présidente Laëtitia Vidal, nouvellement élue présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers Toulouse Occitanie. (©ObserveR)

Le miracle tant attendu n’aura pas eu lieu. Le premier semestre 2024 est terminé et le marché du logement neuf est toujours empêtré dans une crise sans précédent. Une crise nationale, à laquelle Toulouse et son agglomération n’échappent pas.

Déjà en début d’année, Laëtitia Vidal, alors présidente de l’Observatoire de l’immobilier neuf de Toulouse et sa métropole(ObserveR), rendait compte dans les colonnes de La Gazette du Midi de l’état alarmant du marché : « Nous sommes face à un véritable changement de paradigme, une crise structurelle et culturelle de l’acte de construire. »

En effet, selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de mars 2023 à février 2024, 364 800 logements ont été autorisés à la construction en France, soit 101 900 de moins que lors des douze mois précédents (- 21,8 %) et 21 % de moins qu’au cours des douze mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020).

À l’occasion d’une nouvelle conférence de presse sur les chiffres et tendances du marché du neuf dans la Ville rose au 1er semestre 2024, le nouveau président de l’ObserveR Mickaël Merz – élu pour un mandat de trois ans - a dressé un bilan actualisé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la tendance ne s’est pas inversée. « La situation est tellement critique qu’il est difficile de faire pire », a même lâché plein d’ironie l’intéressé.

-35 % de mises en vente par rapport à 2023

En effet, les chiffres du premier semestre 2024 poursuivent leur dynamique baissière. Dans l’aire urbaine de Toulouse, 1 460 logements ont été mis en vente, soit 35 % de moins qu’au premier semestre 2023 et 55 % de moins qu’au premier semestre 2022. Une baisse extrêmement significative qui s’explique, toujours selon Mickaël Merz, par « une chute du nombre de permis délivrés à Toulouse mais surtout dans les communes avoisinantes, par une inflation galopante et la hausse des taux des prêts bancaires ».

La baisse concerne également les ventes au détail, bien que celle-ci soit moins marquée avec 1 175 transactions réalisées au premier trimestre 2024, soit une diminution de 14 % par rapport au premier semestre 2023. Quant au taux de désistement, il a augmenté et frôle les 30 %, contre 15 % l’année précédente.

La faible alimentation du marché impacte l’offre commerciale. Au premier semestre de cette année, l’ObserveR constate -32 % de logements en stock par rapport à 2023, ce qui représente 3 300 logements. La production impactant les ventes futures, le président rappelle que le problème « glissant » est « irrattrapable ». « Cette situation va créer une réelle tension sur le marché mais aussi sur les prix », assure Mickaël Merz.

Sicoval : seulement 80 logements vendus

La communauté d’agglomération du sud-est toulousain (Sicoval), qui regroupe 36 communes, connaît elle aussi un effondrement de ses mises en vente avec seulement 25 logements mis sur le marché contre 270 sur la même période l’année dernière ! En un an, les volumes ont chuté de 91 % et seulement 80 logements ont été vendus sur ce territoire.

Et pourtant à entendre Mickaël Merz, « nous ne sommes pas les plus à plaindre ». En effet, avec -35 % de mises vente au premier semestre 2024, la métropole toulousaine fait « mieux » que ses voisines montpelliéraine et bordelaise qui enregistrent respectivement une chute de -60 % et -40 %. Pour les ventes, la région de Montpellier connaît la baisse la plus importante : près de 35 % de ventes en moins alors que sur la région de Bordeaux et du bassin d’Arcachon, on constate une légère reprise avec +4% de ventes.