Alerte : le Département de Haute-Garonne veut rentrer au capital de la Compagnie des Pyrénées
Tourisme. À la tête du réseau de huit stations pyrénéennes et de la marque commerciale N’Py, la Compagnie des Pyrénées s’apprête à accueillir à son capital un nouvel acteur de taille. Le Département de la Haute-Garonne a en effet annoncé son souhait de devenir actionnaire de la structure dont la mission est de développer l’économie de montagne.

Créer une offre touristique de montagne pyrénéenne cohérente, complémentaire entre les différents sites, respectueuse de l’environnement et de ses habitants, telle est l’ambition de la Compagnie des Pyrénées. En 20 ans d’existence, la structure - qui a changé de nom et de statut entre temps - a convaincu de nombreux acteurs publics et privés de la rejoindre. Parmi eux, la Région Occitanie et la Banque des Territoires, qui ont rallié son capital social à partir de 2019. Ou encore la Caisse d’Épargne et le Crédit Agricole.
L’année suivante, c’est la Région Nouvelle-Aquitaine et les départements des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales qui leur ont emboîté le pas. Et alors que jusqu’ici, le Département de la Haute-Garonne faisait bande à part, en juin dernier la collectivité a demandé, elle aussi, à devenir actionnaire de la Compagnie.
Maison mère du réseau et de la marque commerciale N’Py, qui fédère les stations de Cauterets, Gourette, le Grand Tourmalet, La Pierre Saint-Martin, Luz-Ardiden, Peyragudes, Piau-Engaly, et le Pic du Midi, la structure se félicite de ce ralliement qui doit lui permettre de prendre une nouvelle dimension.
Une annonce surprise
Lors de sa conférence de presse annuelle qui s’est tenue le 14 octobre dernier au Palais Consulaire de Toulouse, la Compagnie des Pyrénées en la personne de son directeur général Régis Lignon, a officialisé l’arrivée du nouvel actionnaire. « Nous sommes en train de finaliser les démarches pour que le Département du 31 devienne administrateur », a détaillé le dirigeant. Si pour l’heure, les modalités et les montants investis restent encore à définir, l’entrée de la collectivité présidée par Sébastien Vincini doit permettre à la structure montagnarde de renforcer ses moyens et ainsi poursuivre son action.
La Compagnie des Pyrénées apparaît en effet comme un partenaire indispensable au développement de l’économie du massif. Le réseau N’Py accompagne « le devenir des domaines skiables et leur permet d’accélérer l’évolution de leur gouvernance et de leur modèle économique. Objectif ? Répondre aux enjeux des nouvelles pratiques du tourisme de montagne », précise la structure. Cet accompagnement consiste aussi au suivi des projets stratégiques des stations de skis dans leur management, leur gestion des aspects commerciaux et techniques, ainsi que dans leur transformation digitale.
Pour le Département du 31 aussi les enjeux sont considérables. Et pour cause, comme le rappelle le syndicat mixte Haute-Garonne Montagne (SMO), sur le territoire de la Communauté de communes des Pyrénées Haut-Garonnaises, un emploi salarié privé sur quatre dépend du tourisme.
Créé en 2018 par le Conseil départemental, le SMO gère les stations de Luchon-Superbagnères, du Mourtis et du Bourg d’Oueil. Ce partenariat est important car « il est un préalable nécessaire pour travailler avec la Compagnie des Pyrénées à la poursuite des investissements permettant d’adapter nos stations aux impacts du changement climatique », explique la collectivité.
Une nouvelle ère pour les stations de Haute-Garonne ?
À noter que cette annonce devrait également déboucher sur une refonte de la gouvernance de Haute-Garonne Montagne. Le syndicat a effectivement créé une société d’économie mixte (SEM) « pour poursuivre les investissements et la modernisation des stations » détaille le CD31. Le SMO devrait devenir l’actionnaire principal de cette SEM « aux côtes de la Compagnie des Pyrénées et d’autres partenaires ».
Cette SEM doit permettre « de doter les stations d’un outil juridique capable d’accélérer les transitions déjà engagées avec la mise en place de la télécabine de Luchon-Superbagnères, la Crémaillère Express et le retour du train avec la réouverture de la ligne Montréjeau-Luchon », souligne par ailleurs le Département.
La décision de rejoindre la Compagnie des Pyrénées devrait être votée prochainement par les conseillers départementaux. Concernant l’intégration des trois stations haut-garonnaises dans le réseau N’Py, Régis Lignon rappelle que « pour l’instant, il n’y a absolument rien d’acté ». L’intéressé espère cependant que « l’année prochaine, à la même date, les choses auront évolué dans le bon sens ».