Apprentissage : la hausse du nombre de contrats se confirme dans l’artisanat

L’Institut Supérieur des Métiers (ISM), centre d’études et de formation sur l’économie de proximité, avec l’appui de l’assureur la MAAF a publié le 18 septembre 2024 une nouvelle édition de son baromètre de l’apprentissage dans l’artisanat qui témoigne de l’engouement toujours très fort des jeunes pour ce type de formation.

En Occitanie, au cours de l’année scolaire 2022-2023, plus de 18 700 jeunes ont ainsi pu être formés dans une entreprise artisanale de moins de 20 salariés. C’est 6 % de plus que l’année précédente. La région enregistre une hausse légèrement supérieure à la moyenne nationale (+5 %). Le secteur de l’artisanat forme ainsi 24 % du total des apprentis du territoire.

Tous les départements de la région, à l’exception de la Lozère, contribuent à cette hausse du nombre de contrats d’apprentissage. Les chiffres collectés par l’ISM font état de progressions atteignant +12 % dans le Gard, +9 % dans le Tarn-et-Garonne et +8% dans les Hautes-Pyrénées. En Haute-Garonne et dans l’Hérault, les hausses constatées sont de l’ordre de 6 % sur un an, la Haute-Garonne offrant le plus gros contingent d’apprentis dans l’artisanat avec 3 925 contrats signés.

Près d’un quart des contrats dans l’artisanat

« L’apprentissage dans l’artisanat poursuit d’année en année sa belle dynamique en Occitanie, confirme Antoine Ermeneux, directeur général de la MAAF. Ces chiffres permettent de souligner l’attractivité de l’artisanat auprès des jeunes et la volonté tenace des petites entreprises de la région de s’engager à leur côté pour transmettre leurs savoirs ».

Si le BTP reste le secteur le plus pourvoyeur d’apprentis dans la région (soit 7 760 jeunes formés, en hausse de près de 3 % des effectifs en un an), le secteur des services enregistre une progression particulièrement forte des inscriptions, de l’ordre de 15 % sur l’année 2022-2023. Un chiffre supérieur à la progression constatée à l’échelon national pour le secteur (9 %).

Le BTP et la fabrication en pointe

L’artisanat de la fabrication, déjà fortement prisé l’an dernier, connaît une croissance de + 9 % et forme 1 990 apprentis de la région tandis que le secteur de l’alimentation perd 3 % de ses apprentis. Il reste néanmoins l’un des secteurs les plus investis dans l’apprentissage au regard du nombre d’entreprises impliquées. On compte ainsi 3 210 apprentis dans le secteur de l’alimentation, soit 17 % des apprentis en artisanat de la région.

Autre évolution majeure : la part des apprentis de plus de 25 ans continue de progresser. Elle a presque doublé depuis l’entrée en vigueur de la réforme de l’artisanat en 2018, pour représenter désormais 9 % du total des apprentis. Les moins de 18 ans quant à eux, ne comptent plus que pour 35 % des effectifs globaux, contre 40 % il y a cinq ans.

Des profils et des parcours diversifiés

Si les profils sont plus divers, les parcours sont également plus variés. On constate en effet en Occitanie comme sur le plan national, une élévation des niveaux de diplômes depuis 2018. Désormais, 16 % des apprentis de l’artisanat préparent un diplôme de niveau V et plus (BTS, bachelor, master…) contre 10 % en 2018. A contrario, 59 % seulement des apprentis préparent
un diplôme de type CAP. Ils étaient 66 % il y a cinq ans.

« En accueillant de plus en plus d’apprentis aux parcours moins linéaires (élèves ou étudiants en réorientation, demandeurs d’emploi ou salariés en reconversion…), l’artisanat se distingue par une grande inclusivité et l’apprentissage s’impose comme une filière d’excellence pour les reconversions des jeunes adultes », assure ainsi Catherine Élie, directrice des études de l’ISM. 

Taux d’insertion en hausse

Des enjeux cruciaux pour les entreprises artisanales dont les besoins de recrutement sont énormes. Et Catherine Élie d’ajouter :

Avec un taux d’emploi record et qui ne cesse d’augmenter, l’apprentissage reste plus que jamais un tremplin pour accéder rapidement à l’emploi. »

De fait, l’insertion des apprentis dans l’emploi six mois après leur sortie de diplôme est globalement en hausse depuis 2018. Le taux moyen d’emploi est ainsi passé de 64 % à 70 % pour les principaux diplômes. Ce taux est plus élevé pour les sortants des BTS, sauf pour ce qui concerne l’artisanat du BTP et de l’alimentation où la détention d’un brevet professionnel (BP) garantit un taux d’emploi supérieur.