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Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest enfin sur de (bons) rails

Aménagement. Le 4 juillet s’est tenue à Toulouse la première réunion du conseil de surveillance de la Société du Grand projet ferroviaire Sud-Ouest (GPSO).

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La LGV enfin sur de (bons) rails
(Crédit : Pixabay)

À l’occasion d’une réunion organisée le 4 juillet à Toulouse, le préfet coordonnateur du Grand projet ferroviaire Sud-Ouest (GPSO), préfet de région, Étienne Guyot, a installé le conseil de surveillance de la société du GPSO qui réunit les 25 collectivités territoriales participant au financement du projet, ainsi que SNCF Réseau et SNCF Gares et Connexions. Un comité de pilotage a suivi.

C’est Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, qui a été élue à la tête de cette structure. Georges Méric, président du conseil départemental de la Haute-Garonne et Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, ont, pour leur part, été élus vice-présidents de la SGPSO. L’administration provisoire de l’établissement public local a été confiée à Guy Kaufmann, directeur de projet GPSO auprès du préfet de Région, dans l’attente du recrutement du directoire de la SGPSO.

Un premier budget

Le conseil de surveillance a également voté un premier budget de 43,6 M€ qui, avec les financements de l’État, permet de démarrer les phases préopérationnelles du projet et de rendre l’objectif 2032 « possible et ambitieux », selon Luc Lallemand, président de SNCF Réseau, maître d’ouvrage du projet. Dès septembre 2022, le conseil de surveillance prévoit de voter une convention de financement entérinant le versement par les collectivités à partir de 2023 de leur part au projet, à raison de 1/40e chaque année pendant 40 ans – afin de sécuriser les levées de fonds que pourra effectuer la SGPSO. Face aux rumeurs d’un « défaut de financement européen » sur le GPSO, jugées « erronées et fallacieuses », les partenaires du projet veulent « afficher avec force, aujourd’hui plus encore, que le GPSO est le projet totalement stratégique pour l’axe Atlantique et le lien France-Espagne, tout comme l’axe Ouest-Est faisant le lien entre Atlantique et Méditerranée. Le grand Sud-Ouest de la France est en effet le parent pauvre des liaisons européennes – alors que la transversale Est-Ouest en Espagne est déjà réalisée pour les voyageurs ».

Pour les partenaires du projet, il faut dès lors « que les liaisons pour les voyageurs s’améliorent entre la Galice et le Pays Basque et la Galice vers le Languedoc, la côte d’Azur et au-delà l’Italie, car aujourd’hui les temps de transports entre toutes les villes de cet axe (Bilbao, Bayonne, Toulouse, Montpellier, Marseille, Nice ou même Gênes) invitent davantage à utiliser les liaisons aériennes. C’est pourquoi la branche à Dax (Bordeaux-Dax et Dax-Toulouse) est indétachable du projet GPSO dans son ensemble et sera réalisée dans la continuité immédiate de Bordeaux-Sud Gironde. »


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À l’appui de ses dires, le conseil de surveillance a nommé Alain Rousset, premier vice-président, ainsi que Xavier Fortinon, président du Conseil départemental des Landes, et Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, vice-présidents du conseil de surveillance, aux côtés de Carole Delga, présidente, d’Alain Anziani et de Georges Méric, vice-présidents. Dans deux ans, Carole Delga et Alain Rousset intervertiront leur fonction de président et vice-président. Les deux Régions, compte tenu de l’avance consentie par la Nouvelle-Aquitaine, sont en effet les co-financeurs locaux prépondérants de l’opération.

Se projeter en 2032

De son côté, Jean-Luc Moudenc s’est réjoui de cette avancée : « Le projet de Ligne à Grande Vitesse Toulouse-Bordeaux-Paris avance et se structure. Il est désormais entré dans une phase concrète. Le respect du calendrier initial nous permet de nous projeter à 2032 pour que Toulouse ne soit plus qu’à 3h10 du centre de Paris. En parallèle, grâce aux Aménagements Ferroviaires Nord de Toulouse, nécessaires pour la Grande Vitesse comme pour les trains du quotidien, nous sommes aussi en train de réunir les conditions d’une amélioration conséquente de la desserte ferroviaire de proximité pour les habitants de notre territoire. Nous allons gagner ce combat au service de notre qualité de vie et de la transition écologique. »

Libérer des sillons ferroviaires

Impliquée dans ce dossier, la maire de Montauban, Brigitte Barèges, qui a pris position dès 2005 en faveur du projet de LGV et de l’implantation d’une gare multimodale sur le territoire du Grand Montauban estime que « pour notre territoire, la LGV c’est un nouveau souffle avec la fin de l’enclavement ferroviaire, des perspectives économiques importantes et une attractivité renforcée. Déclaré d’utilité publique en juin2016, ce projet est un nouvel atout pour Montauban, son agglomération, pour tout le département du Tarn-et-Garonne et même au-delà ! L’ouverture de cette portion de ligne qui reliera le centre de Toulouse au sud de Bordeaux et mettra Montauban à moins de trois heures de Paris, concerne en effet plusieurs centaines de milliers d’habitants. »

« Le projet de Ligne à Grande Vitesse Toulouse-Bordeaux-Paris avance et se structure »

Pour sa part, Carole Delga salue « un nouveau temps fort qui démontre que le GPSO avance. Au-delà d’offrir un service très performant pour les trains de voyageurs entre Toulouse et le reste de la France déjà desservi par le TGV, il permettra également de libérer de façon massive les sillons ferroviaires sur la ligne classique entre Toulouse et Bordeaux indispensables au développement des trains de marchandises et aux trains du quotidien. C’est LE seul moyen de décarboner les transports et de réduire ainsi l’empreinte environnementale des mobilités. La société de projet est désormais sur les rails et, en tant que présidente du conseil de surveillance, je veillerai personnellement à ce que le calendrier soit tenu ». Les travaux devraient commencer en 2024 et les premiers TGV circuler entre Toulouse et Bordeaux en 2032.