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Boostée par l’aéronautique, l’économie occitane demeure résiliente malgré un contexte incertain

Conjoncture. Bonne nouvelle : en 2024, les entreprises occitanes ont globalement vu leur chiffre d’affaires et leurs effectifs progresser. Bien orienté, le secteur aéronautique continue en effet de jouer son rôle de moteur de la croissance régionale. En 2025, selon les prévisions de la Banque de France, cette dynamique devrait se maintenir sans toutefois profiter à l’emploi.

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Selon la Banque de France, en 2024 l’Occitanie s’est démarquée par une meilleure résilience qu’au niveau national et affiche une légère croissance tant du chiffre d’affaires que des effectifs. Une résilience en grande partie due à la bonne dynamique de la filière aéronautique. (Airbus SAS 2023)

Malgré un contexte politique incertain et un climat des affaires plutôt morose, et alors que la croissance du PIB français plafonne à +1,1 % pour 2024, les entreprises occitanes ont fait mieux que résister l’an dernier. C’est ce qu’indique la Banque de France qui vient de livrer les résultats de son enquête annuelle.

L’industrie portée par l’aéronautique

Porté par la bonne dynamique du secteur aéronautique, les industriels occitans ont en effet vu leurs chiffres d’affaires progresser de 1,9 % tandis que les effectifs augmentaient de 1,7 % sur l’année. Et les prévisions pour 2025 sont au beau fixe. Les chefs d’entreprise interrogés par la Banque de France tablent en effet sur une hausse de 4,3 % de leurs chiffres d’affaires, laquelle ne devrait toutefois malheureusement pas se traduire sur le plan de l’emploi.

Trois secteurs industriels ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu l’an dernier, enregistrant de nettes hausses d’activité. C’est le cas du secteur des matériels de transport (+5,4 %), des industries agroalimentaires (+1 %) et de la métallurgie (+1,7 %) qui prévoient pour 2025 à nouveau une forte progression de leur niveau d’activité avec respectivement +5,9 %, +2,8 % et +4,7 %.

Malgré ces belles perceptives, les entreprises industrielles ne programment pas d’embauches massives cette année. Leurs effectifs devraient même légèrement se contracter en 2025 (-0,2 %). La branche fabrication de matériels de transport devrait pour sa part voir ses effectifs reculer de 2,8 %, après -1,9 % en 2024, une régression qui s’explique, selon la Banque de France, par une recherche de gains de productivité ou pour certains acteurs de l’automobile et du spatial notamment, par des difficultés sectorielles.

Pour leur part, les industriels de la filière aéronautique anticipent une croissance des chiffres d’affaires de 7,2 % en 2025 (après +6,3 % en 2024). Ils tablent également sur une très légère hausse des effectifs de l’ordre de 0,8 %, un sacré coup d’arrêt cependant après une hausse de 5,3 % l’an dernier.

L’embellie dans le secteur des services

Il n’y a pas que les industriels de l’aéronautique qui devraient avoir le sourire cette année. Les chefs d’entreprise du secteur des services marchands s’attendent en effet à une nouvelle hausse de leurs chiffres d’affaires : après avoir enregistré 3,7 % de croissance en 2024, ils espèrent atteindre + 5,2 % cette année. Embellie, qui, elle non plus, ne devrait pas se traduire par des recrutements. Alors que les effectifs ont crû de 3,7 % l’an dernier, les perspectives pour 2025 côté emploi plafonnent à +0,8 %.

À noter le cas particulier de l’ingénierie, elle aussi boostée par le dynamisme de l’aéronautique. Ces sociétés ont vu leur activité croître de 8 % l’an dernier et leurs perspectives sont également bonnes pour 2025 avec 6,5 % de croissance attendue. Côté emploi, les sociétés d’ingénierie qui ont enregistré une forte progression de leurs effectifs (+7,4 %), prévoient une hausse nettement plus limitée cette année, de l’ordre de +1,7 %.

Le BTP au point mort

Fortement pénalisé par la crise du logement neuf, le secteur du BTP peine à sortir la tête de l’eau. Si dans le bâtiment, l’activité a légèrement progressé (+0,5 %) l’an dernier grâce à la bonne tenue du second œuvre orienté vers l’activité de rénovation, les perspectives de production pour 2025 progressent à +1,7 %, tandis que les effectifs devraient se maintenir (+0,6 % en 2025 après +0,6% en 2024).

Les entreprises de travaux publics ont, elles, bénéficié l’an dernier de grands chantiers (dont la ligne C du métro toulousain, mais aussi des infrastructures routières et ferroviaires en région Occitanie), enregistrant une hausse d’activité de 3,2 %. Leurs perspectives pour 2025 sont cependant nettement plus sombres. Les dirigeants prévoient ainsi un recul de près de 5 % de la production. Conséquence, l’emploi devrait reculé de 0,5 % cette année après avoir progressé de près de 3 % l’an dernier.