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Budgétisé à 107,5 M€, le projet de transformation du quartier de la Reynerie avance

Urbanisme. La démolition de deux résidences au sein de la Reynerie à Toulouse marque le coup d’envoi du plan de renouvellement urbain de ce quartier historique du sud-ouest de la Ville rose engagé depuis 2019. Ce projet vise à désenclaver le quartier tout en poursuivant sa transformation, avec la création de services et d’équipements de proximité.

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Photo de la friche de l'ex-collège Badiou occupée par un projet maraîchage urbain
La friche de l’ex-collège Badiou dans le quartier de la Reynerie est, pour le moment, occupée par un projet maraîchage urbain, en attendant un nouveau programme de logements. (© Mairie de Toulouse / Toulouse Métropole)

Le besoin se faisait sentir. Depuis quelques années, le quartier de la Reynerie au sud-ouest de Toulouse est victime de sa mauvaise réputation, et ce sont ses habitants qui en pâtissent le plus. Pour changer son aspect, sa dynamique, mais surtout pour le désenclaver et le reconnecter au centre, la Métropole de Toulouse a engagé en 2019 un programme national de renouvellement urbain de la Reynerie. Coût total du projet pour la Ville et la Métropole : 107,5 M€, auquel participe aussi l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (20,6 M€), la Région Occitanie (2,6 M€), l’Europe (2,2 M€) et le département de la Haute-Garonne (1 M€).

Déclaré d’utilité publique par le Préfet de la Haute-Garonne en décembre 2019, ce projet s’articule autour de trois objectifs :

  • Des logements attractifs et accessibles à tous de l’accession à la propriété au locatif social ;
  • Des services de proximité avec la construction de nouveaux locaux commerciaux, d’une maison de santé et d’une cité de la danse ;
  • La mise en valeur du site du lac et du château de la Reynerie, afin de le rendre attractif pour les familles du quartier et les habitants de la métropole.

1 206 logements neufs

Le projet de renouvellement de la Reynerie prévoit la construction de 1 206 logements neufs avec un objectif de diversification tant dans la programmation (logements libres, accession sociale à la propriété, locatifs intermédiaires) que dans la forme urbaine (individuels, intermédiaires, petits collectifs). Une diversification voulue pour accentuer la mixité au sein du quartier, qui compte aujourd’hui 85 % de logements sociaux. « 862 logements anciens seront détruits et leurs occupants relogés sur place ou dans un autre quartier, selon leurs souhaits », annonce la Mairie de Toulouse dans un communiqué daté du 24 octobre 2024.

Ainsi, les deux principales opérations de relogement, qui concernent le Glück (208 logements) et Grand d’Indy (243 logements), se terminent. La déconstruction sélective de l’immeuble Grand d’Indy, engagée en septembre 2024, respecte la démarche d’économie circulaire du programme Life Waste2Built, lancé par Toulouse Métropole et financé par le programme Life de l’Union Européenne. Celui-ci a pour but « d’optimiser les ressources et valoriser les déchets du bâtiment et des travaux publics (BTP) à l’échelle locale puis régionale ».

Dans l’attente d’autres programmes de logement, la friche de l’ex-collège Badiou est quant à elle occupée par un projet de maraîchage urbain développé par la MILPA, une entreprise de maraîchers professionnels. « Cela permet aux habitants du quartier d’avoir accès à des fruits et légumes à moindre coût », précise la collectivité.

De nouveaux services de proximité

Le renouveau passe aussi par les services de proximité. Le programme national de renouvellement urbain de la Reynerie prévoit pour cela la construction de nouveaux locaux pour la Maison de santé pluriprofessionnelle (MSP). Censée répondre aux difficultés d’accès aux soins, la MSP disposera d’un nouveau bâtiment de 1 310 mètres carrés avec une pharmacie au rez-de-chaussée. Le premier et le deuxième étage accueilleront les 13 professionnels de santé dont cinq médecins, deux infirmiers, une sage-femme et un psychologue. Cette construction est menée conjointement par Toulouse Métropole Habitat, maître d’ouvrage, et les professionnels de santé, qui se sont impliqués tout au long de l’étude de conception du bâtiment.

En plus de cette Maison de santé, le projet de transformation prévoit la construction de 800 mètres carrés de nouveaux commerces. Prévus au rez-de-chaussée d’un immeuble de logements neufs prochainement situé sur la place Abbal, en plein cœur du quartier, les futurs commerces seront développés et gérés par l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT). Ce projet bénéficie d’un soutien financier de Toulouse Métropole à hauteur de 500 K€ et fait l’objet d’un appel à projet lancé par l’ANCT pour six locaux commerciaux.

343 200 € pour les projets associatifs

Le plan de renouvellement s’accompagne aussi d’un soutien aux initiatives associatives et aux projets d’économie sociale et solidaire dans le cadre du dispositif Contrat de Ville. Un programme lancé en 2015 par l’État pour « mettre en œuvre des actions concertées afin d’améliorer la vie quotidienne des habitants dans les quartiers connaissant des difficultés, dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de l’habitat ou encore de l’accès aux droits. » En 2024, la Ville de Toulouse a soutenu 34 projets associatifs pour un montant total de 343 200 €.