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Cancer du sein : Toulouse Cancer Santé, TotalEnergies, l’Inserm et l’Oncopole investissent 2 M€ dans la recherche

Santé. Le cancer du sein triple négatif concerne 15 % des femmes ayant un cancer du sein, soit 9 000 personnes par an. Plus complexe à traiter, il fait l’objet de plusieurs projets de recherche. C’est le cas à Toulouse avec la création de la chaire Oncobreast, bel exemple de collaboration privé-public réussie.

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Photo du Pr Jean-Pierre Delord, Sylvain Bourgoin, Pr Gilles Favre, Dr Lorenzo Scipioni, Dr Pierre Cordelier et Jacques-Emmanuel Saulnier
De gauche à droite : Pr Jean-Pierre Delord, directeur général de l’Oncopole, Sylvain Bourgoin, délégué régional de l’Inserm Occitanie, Pr Gilles Favre, directeur de la Fondation Toulouse Cancer Santé, Dr Lorenzo Scipioni, Titulaire de la chaire Oncobreast, Dr Pierre Cordelier, directeur du CRCT, et Jacques-Emmanuel Saulnier, directeur engagement citoyen de TotalEnergies. (©Inserm)

En 2021, 735 790 femmes ont été prises en charge par l’Assurance Maladie pour un cancer du sein. En 2023, plus de 61 000 nouveaux cas ont été recensés, soit une hausse de 0,3 % par an depuis 2010. Le cancer du sein est de fait le plus fréquent chez la femme, il est encore responsable de trop nombreux décès (plus de 12 600 en 2021).

Si la prévention et le dépistage précoce constituent les meilleures armes contre ce fléau, la recherche médicale se poursuit pour mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre et améliorer les traitements. C’est l’objectif de la chaire Oncobreast qui vient d’être créée au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT, unité mixte de recherche Inserm, CNRS et Université Toulouse III Paul Sabatier).

9 000 cas par an

Lancée par l’Inserm, la Fondation Toulouse Cancer Santé et l’Oncopole le 27 septembre 2024, cette nouvelle chaire ciblera plus particulièrement le cancer du sein triple négatif (TNBC, Triple Negative), l’un des plus agressifs. Pour diriger cette chaire, les cofondateurs ont choisi un jeune chercheur de 36 ans, le Dr Lorenzo Scipioni, postdoctorant au département de génie biomédical de l’Université de Californie à Irvine aux États-Unis.

La chaire Oncobreast a pour objectif est de mieux comprendre la génétique, la biologie et le microenvironnement du TNBC, une pathologie qui représente chaque année en France quelque 9 000 cas. Son programme de recherche vise à développer une technologie de pointe capable d’analyser les cellules avec une précision inégalée, contribuant ainsi à une meilleure prise en charge du cancer.

Approche pluridisciplinaire

À l’image du corps humain composé de différents organes qu’il faut vérifier pour s’assurer de l’état de santé d’une personne, « les cellules ont elles aussi de petits organes, que l’on appelle "organites", qui régulent leur respiration, leur digestion, leur mouvement, leur "pensée", explique le chercheur. En associant des outils chimiques, des microscopes très évolués et de la science informatique, y compris de l’intelligence artificielle, on peut désormais accéder à toutes ces informations. »

Une approche unique en son genre « qui permettra de mieux comprendre l’hétérogénéité cellulaire et le rôle des cellules souches cancéreuses dans l’oncogenèse et la résistance thérapeutique des cancers du sein les plus agressifs », ajoute pour sa part Pierre Cordelier, directeur du CRCT.

Collaboration privé-public

Pour mener ses travaux, le Dr Lorenzo Scipioni peut déjà s’appuyer sur deux médecins, le Pr Florence Dalenc et le Dr Camille Franchet, un post-doctorat et une biologiste. Mais à terme, une dizaine de personnes devrait composer son équipe.

Pour les cinq ans qui viennent, la chaire est financée à hauteur de 1 M€ par TotalEnergies, l’Oncopole apportant, lui, un financement complémentaire de 500 K€. L’Inserm, pour sa part, met différents moyens à disposition du Dr Scipioni (locaux, équipes de recherche, équipements, plateaux technologiques, services supports, etc.), représentant une contribution de l’ordre de 500 000 €.