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Depuis Toulouse, Cyber’Occ se positionne en premier rempart des TPE-PME face aux cyberattaques

Nomination. Face à l’augmentation des menaces et des coûts liés aux cyberattaques, la cybersécurité est devenue une question existentielle pour les entreprises. En Occitanie, le Centre de cybersécurité régional Cyber’Occ leur apporte des solutions afin qu’elles puissent mieux se prémunir des risques. Opérationnelle depuis 2019, la structure prend une nouvelle dimension avec la nomination d’Olivier Auradou, ex-patron d’Ekitia, comme directeur général.

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Photo d'Olivier Auradou
La nomination d’Olivier Auradou s’inscrit dans le cadre de la feuille de route 2025, qui prévoit la transformation du Centre de cybersécurité régional Cyber’Occ en GIP ainsi que la labellisation d’un Campus Cyber Régional. (©Cyber’Occ)

« 100 Mds€ », c’est ce qu’a coûté la cybercriminalité en France en 2024 contre “seulement” 5 Mds€ en 2016, « soit une hausse tendancielle moyenne de 30 % par an » (source CCI France). Des chiffres qui donnent le tournis mais qui occultent une réalité : contrairement aux idées reçues, les cyberattaques ne touchent pas en priorité les grandes entreprises et les services publics (hôpitaux, universités, France Travail…).

Ce sont en effet les TPE et PME qui sont les cibles privilégiées des pirates informatiques avec 330 000 cyberattaques réussies rien qu’en 2023, contre 17 000 pour les grands groupes et 37 000 contre les organisations publiques. Si dans la majorité des cas, ces attaques informatiques n’engendrent que des pertes financières limitées dues le plus souvent à une interruption ponctuelle des activités, elles peuvent aussi avoir des conséquences plus graves. Ainsi, selon plusieurs études, entre 30 et 50 % des petites et moyennes entreprises ayant fait l’objet d’une cyberattaque ne s’en relèvent pas.

« Il y a donc un vrai enjeu d’acculturation, de formation et de diffusion de l’information à réaliser. À la fois en amont, sur les bonnes pratiques à adopter et aussi en aval, pour savoir vers qui se tourner pour être aidé », explique avec pédagogie Olivier Auradou, qui a pris début novembre 2024 ses fonctions de directeur général du Centre de cybersécurité régional Cyber’Occ, sous la présidence de Marc Sztulman, conseiller régional d’Occitanie délégué au numérique.

Transformation en GIP et labellisation en Campus Cyber

Une nomination qui ne doit rien au hasard. Visage connu de l’écosystème français de la cybersécurité et du numérique, le Toulousain a débuté sa carrière comme journaliste chez nos confrères de la Dépêche du Midi avant d’entamer en 2019 une nouvelle vie professionnelle en rejoignant l’association Occitanie Data, devenue par la suite Ekitia. C’est à la tête de ce think and do thank d’envergure européenne installé à La Cité - qui rassemble à la fois des acteurs publics, privés et de recherche - qu’Olivier Auradou et ses équipes ont contribué à faire émerger des nouvelles idées ainsi que des solutions dans le domaine du numérique et plus spécifiquement de la confiance dans l’usage de la donnée : élaboration d’une charte éthique, attribution d’un label éthique, action de représentation et d’influence auprès des instances nationales ou européennes, etc.

« Ekitia s’inscrit dans une démarche européenne avec une évolution de la réglementation sur les données (usage de l’IA, data, etc.) et qui met la confiance au centre pour se démarquer des deux grands modèles que sont celui ultra capitaliste américain et ultra étatique chinois avec une surveillance des masses », détaille l’intéressé qui a quitté son poste en septembre dernier pour prendre la direction de Cyber’Occ. C’est Florence Luvisutto, une experte en gestion de projets et développement stratégique, spécialisée en IA, data et innovation, qui dirige désormais l’association toulousaine et porte le projet de sa transformation en groupement d’interêt public (GIP) à caractère industriel et commercial de droit privé.

Fort de son expérience de directeur au sein de l’association Ekitia durant plus de cinq ans, la nomination d’Olivier Auradou doit permettre à Cyber’Occ d’aller plus loin dans ses objectifs d’accompagnement et de développement de la filière. Créée en juin 2022 par la Région Occitanie, avec le soutien de l’ANSSI [1] et de la Préfecture de Région, la structure ambitionne pour cela de se constituer elle aussi en GIP. Autre mission pour le quadragénaire, la labellisation par l’État d’un Campus Cyber Occ’ [2].

Gagner en visibilité et poursuivre les actions de sensibilisation

Déjà bien amorcée mais retardée en raison de l’incertitude politique depuis la dissolution, la création de ce pôle d’excellence dédié à la cybersécurité doit voir le jour à Labège, au sein de la Data Valley. « Ce sera seulement le cinquième du genre en France après les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne et plus récemment la Normandie. Ce futur Cyber Campus, qui devrait être opérationnel dès 2025, aura comme spécialité la cybersécurité pour l’industrie », annonce Olivier Auradou qui insiste par ailleurs sur la nécessité impérieuse de poursuivre les actions menées par les équipes de Cyber’Occ.

Et pour cause, malgré plus de 53 sessions d’information et 18 sessions de sensibilisation réalisées l’an dernier ainsi que le lancement d’un service de réponse à incident(joignable gratuitement au 0 800 71 13 13) à destination des entreprises occitanes victimes de cyberattaques, « la structure souffre encore d’un manque de visibilité », affirme Olivier Auradou qui souhaite impulser une nouvelle dynamique pour inverser la tendance et ainsi faire de Cyber’Occ un acteur incontournable de l’écosystème de la cybersécurité sur le territoire.

[1Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information

[2Impulsé en 2019 par le Président de la République et inauguré en 2022, le Campus Cyber est le lieu totem de la cybersécurité en France. Il accueille sur le même site des entreprises (grands groupes, PME, start-up), des administrations, des organismes de formation, des acteurs de la recherche et des associations. Un réseau de Campus Cyber régionaux est en cours de construction avec comme objectif de renforcer la coopération entre régions et avec l’échelon national.