Incinérateur du Mirail : la sincerité de la concertation en question
Recyclage. Des élus d’opposition à Toulouse et Toulouse Métropole pointent une concertation biaisée.
Plusieurs associations alertent sur le dispositif de la concertation qui s’est tenue sur l’avenir de l’incinérateur du Mirail. Cet aménagement, pointé comme l’un des plus polluants de France, arrive en fin de vie, et Toulouse Métropole doit prendre une décision pour le faire évoluer. Les Amis de la Terre et Zéro Waste Toulouse dénoncent en effet les conditions dans lesquelles s’est tenue la concertation publique autour de ce projet. Elles pointent en premier lieu un manque de publicisation. La concertation n’a été ni suffisamment relayée ni médiatisée auprès des habitantes et des habitants selon ces associations. En conséquence, les réunions n’ont rassemblé que très peu de monde, « ce qui a été compensé, écrivent-elles, par une surreprésentation de membres de Decoset (syndicat mixte traitant les déchets de la métropole), et qui introduit un biais questionnant la sincérité de la consultation ». Les associations environnementales dénoncent en second lieu un manque de scénarios alternatifs.
« Plus de démocratie et de transparence »
La consultation ne présentait de fait que trois options envisageables pour l’incinérateur, « dont deux qui proposaient la même chose à savoir une reconstruction à l’identique, la dernière option étant un scénario où rien n’était fait », pointent-elles. Un choix multiple biaisé dès l’origine, et surtout « qui ne considère aucunement des hypothèses de réduction des déchets dans ses projections. Pourtant la trajectoire régionale, en lien avec la Loi sur la Transition et la Croissance Verte de 2015, vise -19 % de déchets éliminés entre aujourd’hui et 2031. » Les deux associations réclament en conséquence « la suspension de la concertation, afin que celle-ci soit relancée en intégrant d’autres scénarios alternatifs, et que Toulouse Métropole se donne réellement les moyens d’associer les habitantes et habitants à ce sujet avec de vastes campagnes de communication. » Elles estiment que « dans un contexte où l’État français s’est fait condamner pour le non-respect de ses engagements sur la qualité de l’air, la question de l’incinérateur du Mirail et du traitement des déchets est un enjeu majeur de santé public dans notre métropole, et qu’il doit être traité avec plus de démocratie et de transparence. »