Installation et transmission en agriculture : la Région Occitanie débloque 1,2 M€
Agriculture. Réunis en commission permanente le 23 mai 2025, les élus régionaux ont engagé 1,2 M€ afin de faciliter l’installation de nouveaux agriculteurs et accompagner la transmission dans de bonnes conditions des exploitations sur le territoire. Cette aide s’inscrit dans le cadre d’un grand plan régional doté de 190 M€ jusqu’en 2027.

496 000. C’est le nombre de chefs d’exploitations agricoles que comptait la France au 1er janvier 2020, selon le dernier recensement agricole mené par l’Agreste, le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ils étaient 663 000 au début des années 2000 et plus de 1,2 million fin 70. Loin d’être une surprise, cette érosion s’explique par un double facteur, d’un côté le vieillissement structurel des actifs et de l’autre le non renouvellement des générations.
Les exploitants de 55 ans ou plus, qui sont déjà ou pourront être concernés par l’ouverture des droits à la retraite dans la décennie à venir, représentent désormais 43 % des effectifs. C’est en Occitanie que leur part est la plus élevée, avec des écarts compris entre 38 % en Lozère et 52 % en Haute-Garonne ou dans les Hautes-Pyrénées. Si la tendance ne s’inverse pas, l’État estime qu’en 2030, 1 agriculteur français sur 2 sera à la retraite. Et alors que se pose la question du devenir de ces milliers d’exploitations détenus par des « seniors », là encore les chiffres sont alarmants puisqu’aujourd’hui, pour trois agriculteurs qui partent à la retraite, un seul jeune s’installe selon la Mutualité sociale agricole.
La souveraineté alimentaire de la France en danger ?

Outre les problématiques de pénibilité ou encore de rémunération insuffisante qui peuvent être de réels freins à l’installation, l’obstacle numéro 1 est bien l’accès au foncier avec un prix moyen des terres et des prés (vendus libres, c’est-à-dire non loués) à 6 200 €/ha. Cela représente une hausse de +1,5 % par rapport à 2022 (source Safer). Le prix d’achat d’une exploitation atteint, lui, les 250 K€ en moyenne.
Parce que oui, si au fil des décennies le nombre d’exploitations agricoles a drastiquement chuté, leur taille a considérablement augmenté (en moyenne 69 ha) et avec elle leur valeur. Faute de moyens mais aussi d’accompagnement ciblé, près de 7 000 porteurs de projets jetteraient l’éponge chaque année, soit près d’un tiers de ceux qui se lancent estime l’association Terre de Liens.
Avec plus de 64 000 exploitations sur 3,1 millions d’hectares de surface agricole en 2020, l’Occitanie est la première région française en nombre d’exploitations agricoles. Afin de garantir le renouvellement des générations et plus largement les emplois agricoles nécessaires à la souveraineté alimentaire du pays, la Région a adopté en 2023 un plan dédié à l’installation et à la transmission des exploitations, doté de 190 M€ jusqu’en 2027.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que les élus régionaux, réunis le vendredi 23 mai en commission permanente, ont engagé sur proposition de la présidente Carole Delga plus d’1,2 M€ en faveur d’une cinquantaine de structures d’accompagnement labellisée par la collectivité (chambres d’agriculture, associations pour le développement et l’emploi agricole et rural, etc.). et chargée de conseiller, sur le terrain, les nouveaux installés comme les cédants. Cette enveloppe doit permettre le financement de plus de 4 000 journées de conseil par an.
« La Région met à disposition des agriculteurs et agricultrices d’Occitanie des outils pour sécuriser leurs parcours et être accompagnés au mieux, et dans la durée. Qu’il s’agisse de l’installation ou de la transmission de son exploitation, ces étapes peuvent être chargées d’inquiétudes, en lien avec les modalités économiques et juridiques du projet, les investissements à réaliser, les impacts sur le changement de vie… La Région répond présente avec une offre de conseil sur mesure, facilement mobilisable », a ainsi déclaré la présidente de Région Carole Delga.
Un accompagnement sur mesure avant et après l’installation
Concrètement, pour les candidats ayant un projet d’installation ou qui seraient récemment installés, la collectivité propose un accompagnement personnalisé, de l’émergence de l’idée au suivi post-installation, et ce jusqu’à quatre ans après la mise en activité. À différentes étapes, ces derniers pourront bénéficier d’une aide sous la forme de journées de conseil, représentant jusqu’à 1 200 € par bénéficiaire.
Côté cédants, une nouvelle aide forfaitaire jusqu’à 1 200 € a été mise en place par la Région en 2023 pour les accompagner dans la transmission de leur exploitation. Comment ? Via un diagnostic complet de quatre jours. De quoi permettre de couvrir l’ensemble des problématiques : du patrimoine familial en passant par la réorientation éventuelle, la restructuration de la ferme, l’accueil des repreneurs ou encore la construction d’un nouveau projet de vie.