La Métropole toulousaine peaufine son attractivité
Promotion. Dotée d’un nouveau statut, l’agence d’attractivité de la métropole poursuit ses actions en vue de faire rayonner la destination. Après le ralentissement de l’activité observé l’an dernier, l’année qui s’achève apparaît comme celle des « concrétisations ».
Quel est ce « territoire d’histoire et d’innovation, de nature et de culture où il fait bon vivre, travailler et se divertir » ? Si vous répondez Toulouse sans hésiter, vous gagnez un point… et la considération de toute l’équipe de l’agence d’attractivité de Toulouse Métropole. Laquelle par la voix de son président, Jean-Claude Dardelet, vient de présenter un premier bilan d’activité pour 2021.
Une année à classer parmi les meilleures que la Métropole ait connues puisque jugée comme « un excellent cru », quel que soit l’angle sous lequel son attractivité est mesurée : tourisme de loisir, tenue de congrès et de conventions d’affaires, tournages de films, accueil de nouvelles entreprises. Après une année 2020 qui ne figurera pas dans les annales, du fait des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, 2021 est au contraire marquée par un très net rebond de la fréquentation pour la destination des bords de Garonne.
3,5 millions de nuitées en 2021
De bons niveaux d’activité dans lesquels Jean-Claude Dardelet veut voir le résultat des choix stratégiques opérés par l’agence, laquelle a, depuis cette année, adopté le statut de société publique locale, délaissant celui de société d’économie mixte. Une nouvelle orientation qui doit permettre de « renforcer les liens et les synergies entre les acteurs publics et les filières », explique son président. Autre bouleversement : au 15 décembre, les personnels des différentes directions de l’agence d’attractivité de Toulouse Métropole, Invest in Toulouse, office du tourisme, Bureau des Tournages et Convention Bureau, auront également déménagé de l’arche Marengo aux locaux de la CCI.
Après avoir enregistré 1,5 million de nuitées en 2020 (contre 4,9 mil - lions en 2019), les professionnels tablent sur 3,5millions de nuitées en 2021 et un retour au niveau antérieur dès 2023. Outre cette belle reprise, l’année 2021 est également marquée par des nouveautés, à savoir le développement des « activités quatre saisons », avec notamment l’arrivée à Blagnac du festival des Lanternes qui doit permettre de drainer de nouveaux flux de visiteurs à une époque de l’année, décembre et janvier, où l’activité tourne habituellement au ralenti.
Si la zone aéroportuaire subit encore les conséquences de la crise sanitaire, les hôteliers du centre-ville ont renoué avec des taux d’occupation supérieurs aux prévisions. Des sites typiquement toulousains comme la Cité de l’Espace ou Aeroscopia ont, eux aussi, connu un très net regain d’intérêt cet été, avec des niveaux de fréquentation record, supérieurs à ceux de 2019, année de référence. La clientèle est demeurée à 90 % française, voir locale grâce à des efforts de communication ciblant les Toulousains eux-mêmes qui ont en grande partie compensé l’absence des étrangers.
« Quel que soit le motif du voyage, tourisme, congrès, investisseur : on s’installe à Toulouse, parce qu’il y a une proximité, un écosystème »
Un nouvel axe de développement que l’office du tourisme devrait continuer à suivre dans les prochaines années. En 2022, l’ouverture de la chapelle Saint-Joseph de la Grave, transformée en lieu d’exposition, devrait également constituer pour l’office un levier de croissance. Au même titre que la coupe du monde de rugby prévue en 2023. La communication autour de l’événement auprès de marchés ciblés, notamment lointains, a déjà démarré, avec l’appui du Stade Toulousain et du TO XIII.
Un autre marqueur de l’année 2021 est la notion de « camp de base » appliquée désormais à Toulouse, qui permet de découvrir depuis ce point toutes les richesses de l’Occitanie. « Le modèle de city break a vécu, assure Jean-Claude Dardelet. L’idée est de faire venir les visiteurs pour un séjour de quatre jours au minimum. Nous travaillons pour cela avec les autres sites de la région. Cela s’inscrit également dans cette logique de développement d’un tourisme plus durable que nous souhaitons promouvoir ».
Selon l’élu toulousain, cette notion de camp de base va, du reste, bien au-delà : « Quel que soit le motif du voyage, tourisme, congrès, investisseur : on s’installe à Toulouse, parce qu’il y a une proximité, un écosystème qui fait, par exemple, qu’un industriel va y trouver ses clients, ses partenaires, ses employés, ses fournisseurs… On trouve tout à Toulouse ! »
30 nouvelles entreprises sur le territoires
Côté accueil de nouvelles entreprises, justement, l’équipe d’Invest in Toulouse peut se targuer d’avoir oeuvré à l’arrivée sur son territoire d’une trentaine d’entreprises d’ici la fin de l’année, après 17 projets actés l’an dernier. Des nouvelles venues qui couvrent un large spectre d’activités telle la mobilité intelligente, le New Space, les biotechs, l’aviation verte et légère ou encore l’hydrogène. Selon l’agence d’attractivité, un millier d’emplois devraient être créés dans les trois prochaines années grâce à ces projets.
Parmi ceux-ci on peut citer H3 Dynamics, spécialisé notamment dans le stockage de l’hydrogène, Universal Hydrogen, qui travaille dans le domaine de l’aviation décarbonée ou encore Beyond Aerospace qui planche sur un avion d’affaires léger… Invest in Toulouse, qui a examiné plus de 300 dossiers de candidature, note toutefois parmi ces nouvelles entreprises, moins de projets issus de l’étranger, un recul qui s’explique notamment par les restrictions de déplacement imposées par la crise sanitaire.
Inauguration du MEETT
S’agissant des congrès et événements d’entreprise, la reprise est amorcée même si elle est encore timide. De fait, le Meett, enfin inauguré, a accueilli des manifestations d’envergure telles les Rencontres nationales du transport public en septembre et ce mois ci le congrès des EPL (Entreprises publiques locales). Au sein de Convention Bureau, on veut croire – et Jean-Claude Dardelet le répète volontiers – que grâce à ce nouvel équipement « Toulouse est entrée dans la cour des grands ».
« Il y a donc bien tout une économie derrière et un rayonnement de Toulouse vers l’extérieur »
De grands événements sont ainsi d’ores et déjà programmés l’an prochain, tel le congrès national du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) ou le congrès ITS Europe, un événement majeur dans le domaine des trans - ports intelligents. Cependant pour les événements internationaux, il faudra attendre un peu (jusqu’à mi 2022) avec la tenue du Toulouse Escape 32, un symposium européen sur l’Ingénierie des procédés assistée par ordinateur ; de l’ICCAS, une conférence sur les systèmes cognitifs des aéronefs ; des prochains Cambridge Workshops, un colloque scientifique sur les étoiles, les systèmes stellaires et le soleil ; et de l’ISPB, un symposium international sur la biologie des plasmides…
D’autres dossiers de candidature sont également sur la table de Convention Bureau pour des programmations jusqu’en 2025. Ils concernent des congrès qualifiés de majeurs dans les secteurs de l’éducation, la santé ou encore les biotechs. Somme toute, de belles perspectives que le fonds Congrès, créé l’an dernier par Toulouse Métropole, a fortement contribué à dessiner. Doté d’1 M€ par an, ce dispositif financier est en effet dédié à l’accueil de « manifestations professionnelles internationales de grande ampleur » et « ayant de fortes retombées économiques sur le territoire ».
Des tournages à gogo
Le Bureau des Tournages a facilité, au cours des trois premiers trimestres de cette année, l’installation dans la Ville rose de six équipes, représentant une centaine de jours de tournage, « avec des budgets de plusieurs millions à chaque fois, se réjouit Jean-Claude Dardelet. Il y a donc bien tout une économie derrière et un rayonnement de Toulouse vers l’extérieur ».
Preuve de l’importance que l’agence accorde à cette activité, le Bureau des Tournages développe depuis peu avec huit partenaires une offre dédiée, Toulouse On Air, qui met en avant son patrimoine aéronautique. Elle a été présentée au festival de Cannes et à celui de Lille. D’ici la fin de l’année, d’autres tournages sont prévus à Toulouse dont trois longs-métrages.