La proximité, fer de lance de la saison touristique en Occitanie
Tourisme. La Région et le Comité régional du tourisme et des loisirs tirent le bilan 2020 et redoublent d’effort pour relancer l’activité.
Tandis que le 19 mai marquait la première étape du déconfinement, la Région Occitanie et le Comité régional du tourisme et des loisirs (CRTL) d’Occitanie en ont profité pour présenter le bilan d’un secteur fortement affaibli par la crise sanitaire et économique. L’occasion aussi de mettre sous les feux des projecteurs les différentes aides financières destinées à redonner des couleurs à l’ensemble de la filière.
Le mot d’ordre : travailler de concert pour favoriser la relance économique dans le secteur, qui malgré un regain de réservations depuis ce printemps et un vent d’optimisme, mettra du temps à revenir à la normale. En 2020, la filière du tourisme accuse, en région, une lourde perte de 4 Mds €. « 2020 a été marquée par une baisse significative des nuitées qui atteint 23,7 %, soit 50 millions de nuitées. La part de la clientèle étrangère pèse pour 48 % dans cette perte. Le site de Lourdes représente, lui, 17 % des nuitées perdues. Ce sont d’ailleurs 4 000 emplois qui sont en jeu », précise Carole Delga, présidente de Région. À l’inverse, la clientèle française a fait la différence, avec une augmentation de 2,4 % sur l’année pour atteindre +28 % pendant l’été, un record national. L’Occitanie restant d’ailleurs, selon les prévisions estivales, dans le top 3 des régions les plus plébiscitées.
« C’est une tendance encourageante. Lors de la saison 2020, l’Occitanie a progressé de 1 % tous marchés confondus, seule progression sur les destinations européennes, alors que la région Paca a connu, elle, un recul de 5 % »
Nouvelles aides
Afin que les divers visages du territoire régional restent résolument attractifs, la Région prolonge ses dispositifs d’aides et joue la carte du tourisme de proximité. « Les actions mises en place ont permis aux Occitans de mieux découvrir leur région. Au lieu de partir à l’étranger, ils prévoient de rester dans la région cette année avec des paniers moyens plus importants », souligne Manuel Bey, président de la Confédération Occitanie hôtellerie de plein air. D’autant que l’Occitanie arrive en tête des régions françaises en matière de résidences secondaires.
Dans le détail, la carte Occ’Ygène est reconduite et élargit, après plus de 35 000 cartes commandées représentant 100 000 bénéficiaires. « D’autres CRTL se renseignent sur ce dispositif », indique Vincent Garel, président du CRTL d’Occitanie. Également, largement plébiscitées, les offres liO seront renouvelées. Elles visent notamment à soutenir le pouvoir d’achat des habitants, à favoriser le recours aux transports en commun et à générer de la fréquentation auprès des professionnels du tourisme régionaux. En 2020, près de 1,3 million de billets de trains liO à 1€ ont été vendus entre le 1er juin et le 30 septembre 2020.
« L’Occitanie est la seule région à avoir vu la fréquentation des trains régionaux augmenter lors de l’été 2020 tandis que la fréquentation au niveau national a fléchi de 25 % »
indique la présidente de Région.
Le fonds L’Occal, doté de 80 M€, lui aussi prolongé, a largement contribué à tenir le secteur hors de l’eau. Depuis mai 2020, 15 022 entreprises ont bénéficié des aides à la trésorerie et aux investissements sanitaires ainsi que des aides aux loyers, pour un montant total de 45,3 M€.
Le CRTL proposera également aux professionnels du tourisme, dès l’été 2021, une plateforme de réservation d’hébergements – non baptisée encore –, sans commission, directement sur son site qui génère 3,5 millions de visiteurs par an. Une première phase expérimentale proposera 500 offres d’hébergements, tous bien confondus, à compter du 15 juin.
Autre nouveauté : le plan d’actions de relance élaboré par le CRTL. Doté d’une enveloppe de 3,5 M€, il est le fruit d’un partenariat impliquant 12 des 13 agences départementales du tourisme d’Occitanie, excepté les Hautes-Pyrénées. L’objectif est d’instaurer un plan de communication offensif vantant les mérites de la région, en soutien des filières les plus impactées par la crise, tel que le thermalisme.
Région thermale
L’Occitanie est, en effet, la première région thermale française, un véritable atout pour relancer l’activité touristique. « Le thermalisme est un moteur économique en région qui regroupe généralement 200 000 curistes par an. L’an passé, notre activité a chuté de 70 %, ce qui représente 200 M€ de retombées économiques. Un chiffre jamais atteint pour nos 28 stations. Cette année, nous tablons sur une activité équivalente à la moitié de l’activité de 2019. L’objectif est de diversifier notre offre, ce qui nécessite d’investir via les fonds régionaux. C’est une des solutions pour relancer la machine », précise Guillaume Daléry, président de la Fédération thermale d’Occitanie.
Dans l’ensemble, le secteur espère un horizon plus dégagé même si comme l’indique Manuel Bey,
« malgré l’accélération des ventes depuis les annonces du déconfinement, nous ne devrions pas bénéficier d’un retour à la normale dès cette année »
Autre ombre au tableau. « Nous sommes encore sous oxygène. Nous allons devoir faire face à un mur de dettes », prévient Hervé Montoyo, président de la branche restauration au sein de l’UMIH 66, qui pointe également l’importance de la formation au vu des besoins de main-d’œuvre en forte progression. De son côté, le secteur de l’événementiel reste prudent. « Nous subissons 15 % de défaillances d’entreprise et 30 % de perte d’emplois. La relance sera longue mais nos métiers sont essentiels. La formation est effectivement un axe important car depuis le début de l’année, tous nos jeunes sont partis ailleurs », conclut Jean-François Renac, de Sos Events 31.