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La Région renouvelle sa confiance à la SNCF

Transports. La nouvelle convention, signée pour 10 ans, vise à réduire de 40 % les émissions de CO2 des trains régionaux.

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Photo de Jean-Luc Gibelin, Christophe Fanichet, Carole Delga et Jean-Pierre Farandou
Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région en charges des mobilités, Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, Carole Delga, présidente de Région et Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF. (Crédit : La Gazette du Midi)

4 Mds€, c’est le montant de l’enveloppe qu’allouera la Région sur les 10 prochaines années dans le cadre de la nouvelle convention d’exploitation des trains régionaux liO qu’elle vient de signer avec la SNCF pour développer l’usage du train sur l’ensemble du territoire.

Le document, qui écarte pour la prochaine décennie la possibilité de transfert au secteur privé de l’exploitation des trains régionaux, a été paraphé le 5 septembre dans l’enceinte de la gare Matabiau à Toulouse, par la présidente de Région, Carole Delga et Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, en amont de l’inauguration de ses nouveaux espaces restaurés et modernisés.

L’objectif pour le groupe et la collectivité est de porter à 100 000 le nombre de voyageurs quotidiens, contre 80 000 actuellement, soit une hausse de 35 % du nombre d’usagers à terme. Pour ce faire, « l’offre devrait fortement progresser », a précisé Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, a l’occasion de cette signature, ce qui devrait se traduire par 110 trains supplémentaires chaque jour (+ 24 %) et 51 000 places en plus (+27 %).

Les investissements dans le matériel roulant devraient ainsi représentés quelque 540 M€ sur la période 2023-2032. Outre des trains supplémentaires sur les liaisons déjà exploitées, cinq lignes de trains devraient rouvrir (Montréjeau-Luchon, Alès-Bessèges, la Rive droite du Rhône, Limoux-Quillan et Rodez-Séverac) et une ligne devrait être créée entre Toulouse et Barcelone à l’horizon 2031.

Parallèlement, au terme de cette nouvelle convention, la SNCF s’engage à diminuer de 40 % les émissions de CO2 du réseau de trains régionaux liO. Pour tenir cet objectif ambitieux, des formations seront dispensées aux agents notamment en matière d’éco-conduite. La SNCF et la Région expérimentent également de nouvelles technologies : trains hybrides, à batterie et à hydrogène.

Le rail, colonne vertébrale de la politique des transports

Le développement de l’usage du train devrait également passer par une politique tarifaire encore plus innovante. Depuis la rentrée, la Région a mis en place la gratuité des trains et cars régionaux liO pour tous les jeunes d’Occitanie âgés de 12 ans à 26 ans, soit 1 million de bénéficiaires, une première à l’échelle d’une région qui constitue « une avancée sociale majeure et une révolution écologique », selon Carole Delga.

« Grâce aux différents dispositifs tarifaires que nous avons mis en place depuis quatre ans, il y a aujourd’hui une envie populaire de prendre le train. Il faut désormais lever les freins pour passer de l’envie aux actes et parvenir à la massification », a-t-elle ajouté.

Aucun retard autorisé

Toutefois, prévient l’élue, « la fiabilité de l’offre est indispensable pour avoir de la crédibilité », ce qui signifie que tout retard de train à l’arrivée supérieur à cinq minutes sera sanctionné par une pénalité. Selon la convention qui vient d’être signée, ces pénalités pourront s’élever à 9 M€ par an maximum, soit l’équivalent de deux mois d’abonnement gratuits pour les usagers.

Un sacré challenge pour le groupe SNCF fortement implanté en région Occitanie puisqu’il y « emploie 11000 personnes et y réalise pour plus de 700 M€ d’achats », a rappelé Jean-Pierre Farandou. L’opérateur de transports devra ainsi faire baisser de 9 % le nombre de trains supprimés chaque année et de 26 % celui des trains en retard, soit « 33000 trains remis à l’heure ». La précédente convention, signée en 2018, actant une hausse de l’offre de 11 % et une politique tarifaire plus attractive, avait entrainé une progression de 30 % de la fréquentation du réseau de trains régionaux, le plus fort taux de croissance à l’échelle nationale.