Lauréate du concours MT180, Wendy Le Mouëllic fait rayonner la recherche toulousaine
Recherche. Le 5 juin 2024 à Nice, cette doctorante de l’Université de Toulouse, a reçu le premier prix dans le cadre du concours national Ma Thèse en 180 secondes organisé par France Universités et le CNRS. L’occasion de mettre en lumière ses travaux sur la tuberculose. En novembre, elle représentera la France à Abidjan, lors de la finale internationale.
Plus de 100 ans après la découverte du Bacille de Calmette et Guérin (BCG), la tuberculose n’a pas disparu. Le nombre de personnes atteintes de cette maladie infectieuse progresse même en France avec 4728 cas déclarés en 2023, soit une hausse de près de 11 % en un an. Si on sait aujourd’hui la soigner, elle fait encore de nombreuses victimes dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé, en 2022, 10,6 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,3 million en sont mortes. À l’échelle de la planète, la tuberculose est même la deuxième cause de mortalité due à une maladie infectieuse, derrière la COVID-19 (et avant le sida).
Sachant que l’efficacité du vaccin BCG chez les adultes n’est pas certaine et que les bacilles résistent de plus en plus aux antibiotiques, la recherche se poursuit pour tenter de trouver des traitements plus efficaces, notamment au sein de l’Institut Pasteur et dans plusieurs laboratoires du CNRS. C’est le cas à Toulouse à de l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (IPBS), une unité mixte de recherche (UMR) du CNRS et de l’Université de Toulouse dont une des doctorantes, vient remporter la finale nationale du concours Ma Thèse en 180 secondes (MT180).
De nouveaux traitements en perspective
Au sein de l’IPBS, qui occupe 12 000 m² au cœur du campus de l’Université Toulouse III-Paul Sabatier et réunit 18 équipes de recherche, soit 250 personnes, Wendy Le Mouëllic travaille dans le groupe d’Olivier Neyrolles qui mène des travaux sur la compréhension des interactions hôte-pathogène dans la tuberculose aux niveaux moléculaire et cellulaire. Des recherches qui pourraient ouvrir la voie à des stratégies thérapeutiques plus efficaces.
Le 5 juin 2024, à l’Opéra de Nice, pour cette 11e édition du concours MT180, Wendy Le Mouëllic, face à 15 autres doctorants et doctorantes, a présenté en moins de trois minutes son sujet de thèse, à savoir « La caractérisation des voies d’acquisition du soufre et de la biosynthèse de cystéine de Mycobacterium tuberculosis pendant l’infection ». Un thème particulièrement ardu qu’elle a brillamment su rendre intelligible.
Cette diplômée de l’ENS Paris-Saclay (promotion 2019) s’intéresse aux mécanismes par lesquels la bactérie responsable de la tuberculose acquiert et utilise le soufre, un élément essentiel pour sa survie et sa virulence. Plus précisément, Wendy Le Mouëllic cherche notamment à comprendre comment ces sources de soufre lui permettent de résister aux différents stress rencontrés lors de l’infection, notamment l’hypoxie et le stress oxydatif. L’objectif de ses travaux est d’identifier de nouveaux points de vulnérabilité du bacille, qui pourraient être exploités pour le développement de nouveaux médicaments.
Une finale internationale à Abidjan en novembre
« Je suis vraiment très fière d’avoir remporté le concours, car dès les étapes régionales, les prestations étaient extraordinaires. Être le premier prix du jury parmi tous ces candidats, c’est magique ! », a réagi la jeune lauréate à l’issue de la cérémonie sur le site de France Universités, l’association qui rassemble les dirigeants des universités et établissements d’enseignement supérieur et de recherche et qui coorganise avec le CNRS le concours MT180.
Créée en France en 2014, cette compétition amicale permet aux doctorants et doctorantes de présenter leur sujet de recherche, en français et en termes simples, à un auditoire diversifié. À Toulouse, MT180 est organisé depuis plus de 10 ans par le CNRS et l’Université de Toulouse. L’événement permet également aux doctorants d’apprendre à se valoriser. Il offre en effet une meilleure visibilité à leurs recherches qui bénéficiera à la poursuite de leur carrière, dans le monde académique ou en entreprise.
Chaque année, les lauréats des finales francophones participent à la finale internationale. Cette année, elle aura lieu le 21 novembre 2024 à Abidjan en Côte d’Ivoire. Wendy Le Mouëllic représentera donc la France lors de cette finale internationale.
Pour ces mêmes travaux, la jeune chercheuse a également reçu le Prix du Jeune Scientifique pour la meilleure présentation au Symposium Mycodays (co-organisé par l’ANRS Maladies infectieuses émergentes et la Société Française de Microbiologie) qui s’est tenu à l’Institut Pasteur de Lille début juin.