Passage de l’ADSL à la fibre en Haute-Garonne : le compte à rebours est lancé !
Réseau. Avec plus de 333 000 prises raccordées à la fibre optique sur le département depuis 2018, le syndicat mixte Haute-Garonne Numérique a terminé la phase de déploiement du réseau en juillet dernier. Coût de l’opération : 530 M€. Sa mission aujourd’hui, travailler avec les communes pour informer sur la disponibilité de ce service, notamment auprès des publics les plus éloignés.
Véritable bouleversement technologie et numérique, la transition de l’ADSL à la fibre optique est devenue, ces dernières années, un enjeu majeur pour l’accès à internet, au réseau de téléphonie fixe ou à la télévision. La connexion internet étant devenue indispensable dans nos vies professionnelles et personnelles, notamment suite à l’essor post Covid du télétravail, de la télémédecine ou encore en termes de loisir avec les jeux vidéo en ligne sans oublier les différentes plateformes de streaming.
« Aujourd’hui internet est au centre de nos quotidiens et nous avons besoin de rapidité et d’efficacité, c’est ce qu’offre la fibre », explique ainsi Victor Denouvion, président de Haute-Garonne Numérique, et vice-président du Conseil Départemental 31.
68 % des foyers et entreprises raccordés
Chargé du déploiement, de la mise en œuvre et de la gestion du haut débit sur le 31, le syndicat mixte Haute-Garonne Numérique a annoncé, dans un communiqué daté du 15 juillet dernier, avoir raccordé plus de 333 000 prises, soit 68 % des foyers et entreprises du territoire, au réseau de fibre optique depuis sa création en 2018. Composée du Conseil départemental et de l’ensemble des communautés de communes et communautés d’agglomérations de son territoire, la structure intervient sur la totalité du département à l’exception des communes situées en zones « denses », à savoir Toulouse Métropole, Muret, Plaisance-du-Touch et Ramonville-Saint-Agne.
Le 20 décembre dernier, Haute-Garonne Numérique, qui compte une vingtaine d’employés, signait d’ailleurs le protocole de fin de déploiement du réseau fibre optique, même si, comme le rappelle son président :
Ce travail n’est jamais véritablement terminé puisque notre département attire chaque année de nouveaux habitants et que des dizaines de milliers de logements sortent de terre. »
Fermeture du réseau cuivre d’ici 2030
D’abord évaluée à 300 M€, « cette première phase de raccordement a finalement représenté un investissement de 530 M€ », détaille Victor Denouvion. Un coût supporté par le Département, avec le soutien de l’entreprise Fibre 31 - dont le millier de collaborateurs est en charge du déploiement de la fibre sur le terrain - ainsi que par les communes concernées.
Avec cette large couverture désormais atteinte, le syndicat mixte se focalise maintenant sur une nouvelle mission : celle d’accompagner les élus des collectivités à informer les populations sur la disponibilité de ce service, qui viendra en remplacement de l’ADSL, vouée à disparaître à l’horizon 2030.
Un enjeu majeur alors que la mise en œuvre opérationnelle de la fermeture du réseau cuivre, assurée par Orange qui en est propriétaire, s’organise de manière progressive et par tranches et a déjà été opérée à Albiac, La Salvetat-Lauragais et Venerque. « D’ici à 2028, 449 communes sur les 548 du territoire verront ce service fermer au fur et à mesure », alerte le président de Haute-Garonne Numérique qui plaide pour une campagne d’informations à l’échelle nationale et locale.
Trop de gens sont encore dans l’ignorance sur ce sujet et n’ont pas conscience qu’elles doivent agir pour migrer vers la fibre. C’est notamment le cas des personnes éloignées des usages du numérique mais pas seulement. »
Les territoires face à la fracture numérique
C’est pour cela que le syndicat mixte travaille main dans la main avec les différentes communes pour que chaque citoyen du département soit sensibilisé à l’importance du passage à la fibre, qui reste gratuit s’il n’y a pas de travaux à effectuer.
« L’enjeu est de taille car il subsiste encore aujourd’hui des inégalités sur l’accès à Internet avec des débits différents, notamment entre les communes urbaines et les plus rurales. Si on parle en effet souvent de fracture générationnelle, celle territoriale est aussi bien réelle. C’est pour cela qu’avec les équipes de Fibre 31 et les communes, nous tenons à raccorder toutes les zones, même les plus reculées », affirme Victor Denouvion, qui rappelle qu’au 1er juillet encore 106 225 foyers ou entreprises du territoire n’avaient pas procédé à la migration vers la fibre.