Surendettement : 4 M€ de dettes ont été effacés en Tarn-et-Garonne en 2024
Finances. Sous les effets à retardement de l’inflation et d’un chômage en forte hausse, le Tarn-et-Garonne a enregistré en 2024 une augmentation de 4 % du nombre de dossiers déposés auprès de la commission de surendettement. Ce taux demeure toutefois bien en deçà de celui constaté en 2019, année pré-pandémie.

La situation de surendettement est définie selon le code de la consommation par « l’impossibilité manifeste de faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles exigibles et à échoir ». Il peut s’agir de l’incapacité de payer ses charges courantes (eau, électricité, loyer…) et/ou ses mensualités de crédits. Pour rétablir la situation, il est possible d’engager une procédure de traitement du surendettement. Gratuite, celle-ci est mise en œuvre par la Banque de France. Elle permet de trouver les solutions les plus adaptées à chaque situation financière.
En 2024, selon le dernier bilan de l’institution indépendante, plus de 134 800 dossiers ont ainsi été déposés auprès des commissions départementales de surendettement [1], soit une augmentation de 10,8 % sur un an, après +8 % en 2023. Le montant cumulé des dettes représente désormais 4,5 Mds€, en progression de 6,2 % sur un an. Une hausse qui s’expliquerait notamment par « un effet retardé de l’inflation sur le budget des ménages les plus fragiles financièrement ».
Une hausse mais pas d’explosion
En région Occitanie, ce sont 12 481 dossiers de surendettement qui ont été déposés en 2024, contre 10 986 un an auparavant (+13,6 %). En Haute-Garonne, le nombre de personnes qui ne parviennent plus à joindre les deux bouts a également fortement progressé avec 2 869 dossiers (+21,6 %). Le département compte désormais 3 239 personnes surendettées. Le montant de l’endettement médian, hors immobilier, s’élève lui à 17 471 €.
Quid en Tarn-et-Garonne ? Si sans surprise le surendettement a continué de progresser en 2024, le deuxième département le plus jeune d’Occitanie ne s’en sort pas si mal notamment compte tenu d’un taux de chômage qui frôle désormais les 9 %, contre 7,8 % en 2023. C’est ce que révèle le bilan dressé le 27 février dernier, à l’occasion d’une réunion plénière de la commission départementale présidée par Vincent Roberti, préfet de Tarn-et-Garonne et Michèle Brogi, directrice de la Banque de France.
470 dossiers ont ainsi été déposés auprès de la commission, soit un bond de 4 % par rapport à 2023. Une hausse à relativiser selon Michèle Brogi dans la mesure où cela ne représente “que” 18 dossiers de plus sur l’année et que cette volumétrie demeure bien en deçà de celle constatée en 2019 avec 553 dossiers, « ce qui représente un recul de 15 % par rapport à cette année pré-pandémie ». Une évolution jugée en phase avec celles enregistrées au niveau national et régional :
Le département de Tarn-et-Garonne compte 222 dépôts de dossiers de surendettement pour 100 000 habitants. La région en compte 250 et la France métropolitaine 248. »
Des crédits à la consommation très pesants
Le cumul des dettes contractées par les ménages tarn-et-garonnais surendettés (576 personnes) a ainsi atteint 19 M€ en 2024. Un montant en progression de 6,6 % sur un an. L’endettement médian, hors immobilier, s’établit à 16 968 €, contre 17 286 € au niveau régional et 17 447 € au niveau national. Si les situations de surendettement des ménages sont multifactorielles, les crédits à la consommation (crédits renouvelables, prêts personnels, crédits affectés, location avec option d’achat…) représentent cependant le facteur le plus important des situations d’insolvabilité (41,4 %), suivi par les crédits immobiliers (35,6 %) et enfin ceux liés aux charges « courantes et autres » (22 %).
Aussi, la Banque de France a annoncé avoir procédé à l’effacement total ou partiel des dettes de plusieurs ménages pour un total de 4 M€. Le montant moyen effacé par dossier s’élève lui à 17 833 €. En Haute-Garonne, ce sont près de 24 M€ de dettes qui ont été effacés et 1,2 Md€ à l’échelle nationale.
[1] Présidée par le préfet ou son représentant, la commission de surendettement comprend, dans chaque succursale départementale de la Banque de France, un représentant des finances publiques, et deux personnes représentant respectivement les établissements de crédit et les consommateurs, un spécialiste en économie sociale et familiale, et un juriste. La commission s’attache à trouver une solution adaptée à la situation de la personne surendettée, sous réserve qu’elle soit de bonne foi.