Tarn-et-Garonne : l’embellie sur le marché immobilier va-t-elle durer ?
Immobilier. Après deux années de très fortes baisses des volumes de ventes, les notaires tarn-et-garonnais veulent croire à une reprise du marché. Une éclaircie qui s’accompagne d’une relative stagnation des prix. Seule ombre au tableau : le marché des terrains à bâtir qui entraîne dans sa chute nombre de professionnels du bâtiment.

Sur le front de l’immobilier, la reprise tant attendue se confirme. C’est ce qu’a laissé entendre Julien Lacombe, notaire à Septfonds (82), lors d’une conférence de presse organisée le 14 octobre 2025 à Montauban. Le délégué en charge de l’immobilier pour le Tarn-et-Garonne au sein de la chambre des notaires de la cour d’appel de Toulouse a en effet détaillé à cette occasion les dernières données collectées dans le département.
Hausse des volumes
De fait, après deux années dans le rouge, avec des baisses très fortes des volumes de ventes tant sur le marché des appartements que des maisons anciens, les indicateurs sont repassés au vert. Sur la période qui court de juillet 2024 à juin 2025, 700 appartements anciens ont ainsi changé de mains dans le département, soit une progression de 13 % par rapport au 12 mois précédents, contre -25 % entre juillet 2023 et juin 2024. Même embellie du côté des maisons anciennes : le nombre de ventes a progressé de 3,9 %, avec 2 660 transactions enregistrées, après une chute de -27 % sur la période précédente.
Autre point positif : côté prix cette fois, les évolutions sont à peine marquées. De l’ordre de 0,2 % pour les appartements anciens dont le prix médian s’affiche désormais à 1 790€ / m² dans le département (1 900€ / m² à Montauban). « En dépit d’une reprise des transactions, le marché du Tarn-et-Garonne est très stable en ce qui concerne les prix sur cette année écoulée », confirme Julien Lacombe, dans un communiqué daté du 15 octobre.
Effet TGV ?
Le prix des maisons anciennes, qui constituent le cœur du marché tarn-et-garonnais, est à peine plus dynamique avec une hausse sur un an de 1,7 %, avec un prix médian affiché à 178 000€ (219 400 € à Montauban, +4,2 %). Après plusieurs épisodes de baisses très importantes, « on ne peut donc pas parler de véritable augmentation des prix, il s’agit surtout d’une stabilisation », ajoute le notaire.
À noter que tous les secteurs ne profitent pas de cette embellie. Sans grande surprise, c’est la Cité d’Ingres et le sud du département, plus proche de la métropole régionale, qui tirent le mieux leur épingle du jeu. « Le léger effet de reprise que nous constatons se recentre naturellement autour du bassin économique que représentent Montauban et sa périphérie, en opposition aux secteurs plus en campagne », indique ainsi Me Lacombe avant d’ajouter :
On peut apercevoir certainement les effets de la future Ligne à Grande Vitesse, qui installera sa gare à Bressols. La commune enregistre une hausse à +10,7% et se classe en tête en termes de prix médian sur le département (242 700€). »
Le terrain à bâtir, un marché de niche
En dépit de cette relative amélioration, le marché des terrains à bâtir, lui, reste inexorablement plombé. Les ventes ont chuté 32 % sur un an, soit 340 ventes recensées sur un an, après -33 % sur les 12 mois antérieurs. Un effondrement qui met à mal bon nombre d’entreprises du bâtiment, comme le rappelle le notaire de Septfonds : « c’est tout le secteur de la construction qui est en crise. »
Plus globalement, Julien Lacombe se montre réservé quant à l’évolution future du marché au regard de l’instabilité politique et économique que traverse la France. « Il est complexe de se projeter sur un achat immobilier dans un climat d’incertitude », assure-t-il. Et de conclure : « Pour enrayer cette crise de l’immobilier qui s’est petit à petit transformée en crise globale du logement, nous aurons besoin du soutien des banques, pour redonner accès aux crédits aux ménages. Mais nous aurons également besoin de stabilité politique, tant nationalement qu’internationalement. »