Un budget régional « solide et puissant »

Les mots ont leur importance. À la veille du vote sur les finances de la collectivité, en décembre 2021, la présidente de Région Carole Delga qualifiait alors son budget d’« offensif ». Douze mois plus tard, tandis qu’une crise énergétique s’est ajoutée aux crises climatique et sanitaire que nous traversons, la rhétorique a légèrement évolué. En décembre 2022, le budget de la collectivité est désormais qualifié de « solide et puissant ». Le budget primitif 2023 s’élève ainsi à 3,63 Mds€ (contre 3,75 Mds€ en 2022). Pour autant, la Région Occitanie entend poursuivre sa politique d’investissements « volontariste », même si leur montant, lui aussi, diminue de 2,25% par rapport à l’année dernière, pour atteindre 1,348 Md€ en 2023. 66 % de ces investissements sont autofinancés tandis que le recours à l’endettement diminue significativement, de l’ordre de 35 %, le montant d’autorisation d’emprunt s’élevant, dans le budget 2023, à 417,5 M€.

Dans le même temps, les dépenses de fonctionnement de la collectivité reculent de 0,2 %. « Notre situation budgétaire est saine, a assuré Carole Delga, à l’occasion de la présentation du budget de la collectivité, le 15 décembre à Montpellier. Mais nous devons revenir aux grands équilibres. Nous avons effectivement mis en place des dispositifs exceptionnels pour pallier les conséquences du Covid, avec une augmentation très significative des aides, en particulier aux entreprises et pour la santé. Je souhaite donc que nous retrouvions une capacité d’autofinancement supérieure. C’est pourquoi l’épargne va progresser de 50 % entre 2022 et 2023. » Les transports et les infrastructures restent la priorité de la Région, qui y consacre 960 M€ (contre 900 M€ dans le budget primitif 2022).

>LIRE AUSSI : 6,4 Mds€ pour faire rayonner l’Occitanie

Le second poste de dépenses est constitué par le soutien à l’économie, l’emploi et la formation professionnelle. 518 M€ devraient y être consacrés (contre 544 M€ l’an dernier). Cela ne comprend pas le soutien à l’économie touristique, qui devrait bénéficier d’une enveloppe de 63 M€, ni les filières agriculture, agroalimentaire et viticulture auxquelles une enveloppe de 78 M€ a été dédiée. S’ajoutent à ce montant 73 M€ provenant des fonds européens Feader. 5 M€ seront notamment consacrés au maintien en agriculture biologique. L’éducation, l’orientation et la jeunesse forment le troisième poste budgétaire. La Région prévoit d’y consacrer 387 M€ (contre 398 M€ en 2022) tandis que l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation se verront doter d’une enveloppe de 85 M€. La collectivité prévoit de consacrer quelque 154 M€ à l’urgence climatique et au plan Eau qui vise à renforcer l’action et la place de la Région dans la gestion de la ressource. La mer et les infrastructures portuaires se voient doter de 98 M€ tandis que 96 M€ seront dédiés à la montagne et la ruralité.

UN MOTEUR DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE

La santé et les formations sanitaires et sociales sont un autre enjeu important de la deuxième mandature de Carole Delga. 133 M€ y seront consacrés. La Région prévoit notamment d’ouvrir six nouvelles formations l’an prochain et de recruter 60 soignants supplémentaires dans le cadre du service public de santé qu’elle a mis en place l’an dernier et qui repose sur le salariat des professionnels de santé, la création et la gestion de nouveaux centres de santé dans les déserts médicaux. Enfin, le sport et la culture se verront doter respectivement d’une enveloppe de 28 M€ et 79 M€.

« Le taux de chômage baisse plus rapidement que la moyenne nationale, mais il est encore trop élevé. En Occitanie, nous devons créer près de 30 000 emplois par an pour que le chômage décroisse significativement. Cela demande un effort massif de formation, d’accompagnement des entreprises et de l’économie de proximité. Avec les conséquences de la crise énergétique et de l’inflation, nous avons le devoir d’agir encore davantage », a déclaré Carole Delga lors de l’adoption du budget 2023 par l’assemblée plénière du Conseil régional.

« Agir, c’est engager de grandes transformations, a-t-elle ajouté par la suite. Depuis six ans, nous transformons notre modèle de développement qui passe par un travail de fond en faveur de la souveraineté. La souveraineté des savoirs, qui est le gage de l’escalier de la réussite pour tous les habitants. Souveraineté industrielle pour soutenir la création d’emplois et la transition énergétique de nos entreprises. Souveraineté énergétique avec le plan hydrogène vert et l’éolien flottant à Port-La Nouvelle. Souveraineté alimentaire avec un budget multiplié par trois pour les agriculteurs. Souveraineté sanitaire enfin, avec le recrutement de soignants, la formation sanitaire et sociale, et l’aide aux entreprises biomédicales. »